Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

DE LA THÉOGONIE. W
tour, et qu'tï* étaient honorés à l'égal des dieux; ce qui
exprime les honneurs héroïques dans le langage d'un poète
qui égale à la divinité tout ce qu'il veut faire paraître extraordiuairement
grand. Nous ne sommes plus à portée de
découvrir avec une entière certitude ce qui a été changé ou
ajouté dans 1rs poèmes d'Homère; nous savons seulement
que des intérêts de vanité y ont fait lire certains endroits
de plusieurs manières différentes. Strabon en fournit la
preuve, et ajoute même que dans une rencontre l'ambition
y supposa un vers qui ne put s'y maintenir , parce qu'il
était trop opposé à ce que le poêle disait ailleurs; mais qui
ne laissa pas de fournir aux Athéniens un prétexte de faire
la conquête de l'Ile de Salamine. Or on peut observer que
les Lacédémoniens, qui, les premiers des Européens, possédèrent
les deux poèmes, avaient besoin, pour autoriser
leur superstition, qui élait sans exemple, qu'on y lût quelque
part ce que j'ai rapporté au sujet des fils de Léda et
qui est si peu conforme à ce que le poète en a dit dans
l'Iliade. Quoi qu'il en soit, Homère parle aussi d'Hercule,
mais nullement comme d'un dieu. Dans un endroit, il le
traite d'homme, il le nomme divin en deux autres; ailleurs
il dit qu'il n'a'pu éviter la mort quelque cher qu'il fût à
Jupiter, la Parque l'a vaincu, et que, bien qu'il fût dans
le ciel où il prenait part aux plaisirs des dieux et possédait
Hébé, Ulysse ne laissa pas de voir son ombre dans les enfers.
Le dessein qu'Homère avait formé d'insérer dans l'Iliade
et dans l'Odyssée ce qu'il y avait de plus considérable
dans l'histoire de sa nation, l'obligeait à rappeler avec plus
ou moins d'étendue ce qui concernait ces hommes célèbres.
Mais l'auteur de la Théogonie, qui avait un autre objet, a
gardé un profond silence sur les héros ordinaires, il n'a
parlé que du p'us illustre de tous ; et qu'en a-t-il dit :