Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

14 BIOGRAPHIE D'HÉSIODE.
Paroi,, le conseiller, le tuteur qu'ils avaient chargé de former
à la pairie des citoyens déroués, à la famille des chefs
l.iborieux et intelligents. Peut-être une pareille mi-sion
vaut clic un peu mieux que de présider à l'éducation des
conquérants et d'être enfermé dans une cassette achetée par
d'immenses carnages.
Mais, en même temps que l'équité humaine rendait à la
moralité d'Hésiode.un si éclatant témoignage, une injuste
malignité se déchaînait outrageusement contre lui. Les
uns, comme Ccrcops, pour se venger d'avoir été vaincus
par son génie, cherchaient à rabaisser sa gloire ; les autres,
tels que Cléomènc, fils d'Anaxaii'Iride, en proclamant
Homère le poète des hommes libres, ne voulaient voir dans
Hésiode que le poète de l'hélotismc : car, descendants des
races héroïques, ils avaient voué haine et mépris au propagateur
harmonieux des sciences sacerdotales, dont ils redoutaient
l'influence libératrice sur les peuples qu'ils asservissaient.
Ici nous entendons L'icien le poursuivre de ses
spirituels sarcasmes, et lui demander, à ce pontife des Muses,
quelles étaient les prédictions que lui avaient inspirées
ses divinités ; niais, eu, parlant de la sorte. Lucien fermait
les yeux à la vérité. - ..car, ainsi que nous le prouverons tout
à l'heure, l'histoire de la Grèce entière dépose du don prophétique
dont Hé-iode avait été honoré. Plus loin, ce sont
Pindare, Pythagorc et Platon qui veulent, les uns le précipiter
aux enfers, l'autre lui interdire le droit de cité.
Pinda'ç semblerait pourtant être revenu pour Hésiode à
des sentiments plus équitables, supposé que ce célèbre lyrique
ait réellement composé sur notre poète le dislique
qu'on lui attribue et que nous traduirons ainsi :
Salut, toi qui jouis d'une double jeunesse
Et d'un double tombeau i