Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

DE LA THÉOGONIE. «1
un mot de Parménidc sur l'Amour, qui parait mériter
beaucoup d'attention. Ailleurs il cite Hésiode, et le cite
seul au sujet de ces étranges aventures qui firent passer le
sceptre des mains d'Ouranos en celle de Chrono», et qui
changèrent encore une fois le gouvernement du monde,
lorsque Chronos ou Saturne fut détrôné par Jupiter. Enfiu,
c'est à la généalogie d'Hésiode qu'il renvoie pour voir les ancêtres
du Ciel, c'est-à-dire le Chaos, la Nuit, l'Amour, la
Terre, et toutes choses auxquelles on a donné, dit-il, les
noms les plus convenables ; mais j'emploierais trop de temps
à le montrer. On ne manquait pas au temps de Platon d'autres
poètes qui eussent conté les mêmes choses. Nous eu
avons une preuve subsistante dans ce qui s'est conservé du
théâtre d'Eschyle ; mais le philosophe n'y fait point attention,
et ne parle que de la Théogonie d'Hésiode. Pourquoi
cela? N'est-ce pas qu'il regardait les fictions de ce poème
comme des originaux dont on avait tire un grand nombre
de copies plus ou moins ressemblantes ? Et voilà ce qui
montre que c'est par la Théogonie qu'Hésiode a fait dire :
que la Grèce tenait de lui et d'Homère la doctrine de sa
religion, qui était renfermée dans leurs écrits sous le voile
des fables ; car on ne peut donner d'autres sens aux paroles
d'Hérodote que j'ai rapportées ci-dessus. Je n'ajouterai
point que Zenon, le chef du Portique, s'était attaché à expliquer
le commencement de la Théogoni-e d'Hésiode pour
y découvrir un système du monde, et qu'elle est depuis
citée partout. On ne compte point ici les autorités, et ce
doit être assez des deux que j'ai produites : car il n'est pas
douteux que le poème indiqué par Hérodote, et dont Platon
a cité plus d'un endroit, ne soit le même qui est aujourd'hui
entre nos mains, poème qui a d'ailleurs tous les
caractères de la plus haute antiquité, si bien marqués que