Traduction d'Alphonse Fresse-Montval - Notes du mont Royal

LE BOUCLIER D'HERCULE. 175
Puis, il fait de son Front tomber jusqu'à la tempo
Un casque où, par les soins d'un habile ouvrier,
Les feux du diamant jaillissent de l'acier;
133 Un bouclier superbe, à multiples nuances,
Et que, sans le briser, frappent glaives et lances,
Brille aux mains du héros ; c'est un chef-d'œuvre où l'or
A l'argent se mélange, et resplendit encor
Rehaussé par l'éclat du gypse et de l'ivoire
160 Autour desquels l'acier court en bordure noire :
Dans le centre, un dragon, indicible terreur!
Se tourne, ses regards au loin dardent l'horreur,
Et, dans l'affreux contour que sa gueule recèle,
De ses cruelles dents la blancheur étincelle.
165 Devant ce monstre on voit la Discorde voler,
Échauffer le carnage, aux combats se mêler :
Affreuse, elle ravit et bravoure et prudence
A tous ceux qui d'Hercule affrontent la vaillance ;
Leurs âmes vont trouver Plulon dans les Enfers,
170 Et leurs os, exhumés et dépouillés de chairs,
Blanchissent sous les feux dont Sinus les brûle.
L'Audace qui provoque et l'Effroi qui recule,
Le Trouble, l'Homicide au regard meurtrier,
D'Hercule ornent aussi le divin bouclier.
175 Là courent la Discorde, et la Gloire, et la Parque
Qui du sceau du triomphe ou du trépas nous marque :
Sa main, dans la mêlée, entraîne par les pieds
Un cadavre, et, du sang qui jaillit des guerriers,
Se rougit le manteau qui revêt son épaule ;
ISO Au feu de ses reg.irds, au bruit de sa parole,
L'épouvante est partout... Douze effrayants dragons,
Horreur inexprimable! ici dressent leurs fronts;
Ils frappent de stupeur tout mortel dont le glaive,
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