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Mémoire cubaine<br />

Il était une fois…<br />

Le Petit Monde de Don Camillo<br />

2010, 52', couleur, documentaire<br />

conception : Hubert Niogret, Serge July,<br />

Marie Genin<br />

réalisation : Hubert Niogret<br />

production : Fo<strong>la</strong>mour, TCM<br />

participation : <strong>CNC</strong>, France Télévisions,<br />

Procirep, Angoa<br />

Le prodigieux succès de <strong>la</strong> saga des Don<br />

Camillo (des millions d’entrées en salles,<br />

des dizaines de diffusions télévisuelles)<br />

ferait presque oublier que son premier<br />

épisode, Le Petit Monde de Don Camillo<br />

de Julien Duvivier (1952), fut avant tout<br />

un film politique profondément ancré dans<br />

son époque, celle de l’Italie d’après-guerre.<br />

Hubert Niogret nous le rappelle en convoquant<br />

archives et témoins (acteurs et techniciens<br />

du film, historiens).<br />

Tiré d’un roman de Giovanni Guareschi,<br />

Le Petit Monde de Don Camillo met en scène<br />

une vision miniature de l’Italie post-fasciste.<br />

L’affrontement rocambolesque entre<br />

Don Camillo et Peponne, respectivement curé<br />

et maire communiste d’un petit vil<strong>la</strong>ge,<br />

renvoie en effet au duel violent, parfois<br />

“aux limites de <strong>la</strong> guerre civile” (Marc Lazar,<br />

historien), auquel se livrent alors les deux<br />

grandes forces politiques du pays :<br />

<strong>la</strong> Démocratie chrétienne et le Parti<br />

communiste. Ce contexte explique d’ailleurs<br />

pourquoi le film fut réalisé par un français :<br />

de peur de froisser le puissant PCI,<br />

de nombreux cinéastes italiens refusèrent<br />

le projet, dont Vittorio De Sica auquel<br />

le producteur Angelo Rizzoli proposait<br />

pourtant un “pont d’or” (Tatti Sanguinetti,<br />

historien). Mais si le film a eu autant<br />

de succès, c’est avant tout par ses interprètes<br />

principaux, Fernandel et Gino Cervi. Choisis<br />

eux aussi en dernier recours, ils donnent<br />

à leur lutte acharnée une dimension<br />

fraternelle et hautement comique. D. T.<br />

Mémoire cubaine<br />

2010, 68', couleur, documentaire<br />

réalisation : Alice de Andrade<br />

production : Mécanos Productions,<br />

Filmes do Serro, ICAIC<br />

participation : <strong>CNC</strong>, Ciné Cinéma, Canal Brasil,<br />

EICTV, FIAF, CG Val-de-Marne, Procirep, Angoa<br />

Les révolutionnaires cubains, qui ont créé<br />

de toutes pièces en 1960 le service d’actualités<br />

cinématographiques, ont écrit une page épique<br />

de l’histoire du cinéma. Cinquante ans<br />

plus tard à La Havane, les survivants<br />

de cette équipe pionnière font revivre<br />

ces années héroïques où les noms de Guevara<br />

et de Castro faisaient lever l’espérance<br />

dans toute l’Amérique <strong>la</strong>tine ; années où,<br />

à Cuba, tout était à inventer, à commencer<br />

par le cinéma.<br />

Tournées et montées dans <strong>la</strong> semaine,<br />

les actualités étaient projetées dans les salles<br />

de cinéma. Le réalisateur Santiago Alvarez,<br />

âme de cette entreprise, est mort en 1998,<br />

mais ses compagnons d’armes aujourd’hui<br />

retraités se retrouvent pour témoigner<br />

de ces années enthousiastes. L’équipe a su<br />

tout surmonter : <strong>la</strong> faiblesse de l’équipement<br />

et le danger inhérent aux événements filmés<br />

(attaque de <strong>la</strong> Baie des Cochons, guerre<br />

du Vietnam…). Grâce à des cinéastes étrangers<br />

qui l’ont aidée à se professionnaliser, elle s’est<br />

<strong>la</strong>ncée dans <strong>la</strong> production de documentaires<br />

et de clips d’agit-prop qui ont fait date.<br />

Récemment c<strong>la</strong>ssé par l’Unesco,<br />

cet extraordinaire fonds d’archives témoigne<br />

de <strong>la</strong> fraternité des Cubains avec<br />

les Vietnamiens, les Ango<strong>la</strong>is, les Chiliens<br />

en lutte. Il révèle aussi comment l’équipe<br />

inventa, s’émancipa, et même,<br />

à <strong>la</strong> fin des années 1970, osa critiquer<br />

les dysfonctionnements bureaucratiques<br />

d’une révolution qui s’essouff<strong>la</strong>it. E.S.<br />

Film retenu par <strong>la</strong> commission<br />

Images en bibliothèques<br />

Le gouvernement révolutionnaire cubain avait<br />

créé l’Institut cubain de l’art et de l’industrie<br />

cinématographiques (ICAIC) avec pour mission,<br />

entre autres, de réaliser des noticieros,<br />

ces courts documentaires hebdomadaires<br />

sur l’actualité cubaine et mondiale.<br />

A partir d’images d’archives, <strong>la</strong> réalisatrice<br />

montre <strong>la</strong> portée et <strong>la</strong> beauté de ces images<br />

qui constituent aujourd’hui <strong>la</strong> mémoire<br />

d’un regard cubain sur l’histoire du siècle<br />

dernier. Le film dresse également<br />

le portrait de Santiago Alvarez, figure majeure<br />

de l’Institut, grâce aux témoignages<br />

de ses anciens col<strong>la</strong>borateurs.<br />

Alice de Andrade réalise un beau film à <strong>la</strong> gloire<br />

de ces noticieros et de leurs réalisateurs.<br />

Les nombreuses images d’archives<br />

et les interviews menées au présent<br />

en font un film très rythmé. Ce rythme<br />

tient aussi à <strong>la</strong> passion et à <strong>la</strong> complicité<br />

de ces apprentis-documentaristes<br />

qui filmaient avec bien peu de moyens<br />

mais beaucoup d’enthousiasme. Ici l’histoire<br />

du cinéma se mêle à l’Histoire, et <strong>la</strong> qualité<br />

des films ne cache pas leur rôle propagandiste.<br />

Le gouvernement vou<strong>la</strong>nt montrer que,<br />

à l’instar des Cubains, d’autres peuples<br />

se soulevaient, les équipes de l’Institut ont<br />

donc couvert tous les conflits et insurrections.<br />

Ce documentaire met en avant le pouvoir<br />

des images.<br />

Stéphane Miette<br />

(Médiathèque départementale<br />

de Seine-et-Marne)<br />

98 images de <strong>la</strong> culture

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