télécharger la revue - CNC
télécharger la revue - CNC
télécharger la revue - CNC
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Watteau (La Vie cachée des œuvres)<br />
Le Scandale impressionniste<br />
2010, 52', couleur, documentaire<br />
conception : François Lévy-Kuentz,<br />
Stéphan Lévy-Kuentz<br />
réalisation : François Lévy-Kuentz<br />
production : Scotto Productions, Arte France,<br />
RMN, musée d’Orsay, Sloo<br />
participation : <strong>CNC</strong>, Procirep,<br />
Association Normandie impressionniste<br />
Du scandale du Déjeuner sur l’herbe de Manet<br />
(Salon des refusés, 1863) aux Nymphéas<br />
de Monet dans les années 1920 qui ont<br />
conquis le public, François Lévy-Kuentz<br />
montre <strong>la</strong> révolution picturale qu’opéra<br />
l’Impressionnisme, sous l’angle de l’aventure<br />
collective. Commentaire et citations off,<br />
caricatures, tableaux, photographies et films<br />
d’archives tissent les liens qui unirent<br />
et opposèrent les ardents praticiens<br />
de <strong>la</strong> touche en plein air.<br />
Monet, Renoir, Pissarro, Sisley… Leurs aînés<br />
– Corot, Boudin – stimulent leur goût<br />
pour le chevalet portatif ; certains habitent<br />
ensemble ; ils se représentent mutuellement,<br />
ou peignent les mêmes motifs. Leur credo ?<br />
La sensation, <strong>la</strong> perception portées aux nues<br />
où le culte de <strong>la</strong> lumière naturelle prime<br />
sur l’idéal académique. Leurs couleurs sont<br />
si franches qu’elles heurtent <strong>la</strong> sensibilité<br />
normée des critiques. Avec le galeriste<br />
Durand-Ruel, ils finissent par créer leur propre<br />
Salon d’expositions libres. Aux cimaises :<br />
un hymne aux reflets irisés de l’eau,<br />
à <strong>la</strong> poétique de <strong>la</strong> ville en pleine<br />
transformation, où le trivial supp<strong>la</strong>nte<br />
<strong>la</strong> peinture d’Histoire, avec les petits métiers,<br />
<strong>la</strong> grâce des ballerines ou des femmes<br />
de petite vertu ; des tranches de vie sur le vif,<br />
des miroitements furtifs, comme un cliché<br />
avec <strong>la</strong> touche en plus. Une juste part du tribut<br />
revient aussi à Bazille et à Caillebotte,<br />
pour leur rôle de mécènes et leurs œuvres<br />
aux cadrages insolites et aux thèmes<br />
étonnants. L.W.<br />
La Vie cachée des œuvres<br />
Léonard de Vinci<br />
2011, 43', couleur, documentaire<br />
réalisation : Stan Neumann, Juliette Garcias<br />
production : Camera Lucida Productions,<br />
musée du Louvre, Arte France<br />
participation : <strong>CNC</strong><br />
Selon le principe de cette collection, ce film<br />
rend compte de journées d’études au musée<br />
du Louvre, celles-ci organisées en juin 2009<br />
autour des sept œuvres de Léonard de Vinci<br />
qui y sont conservées. Les interventions<br />
des experts internationaux invités alternent<br />
avec les commentaires de deux conservateurs,<br />
du Louvre et de <strong>la</strong> National Gallery de Londres.<br />
Des dessins animés ponctuent les séquences<br />
pour c<strong>la</strong>rifier certaines données techniques.<br />
La moitié des rares tableaux de Léonard<br />
de Vinci est au Louvre. Délestés de leur cadre,<br />
ils sont exceptionnellement p<strong>la</strong>cés<br />
sur chevalet, sous l’œil scrutateur des invités.<br />
L’un des problèmes en suspens est celui<br />
de l’attribution. Les débats mettent<br />
en évidence <strong>la</strong> notion d’atelier : le peintre<br />
de <strong>la</strong> Renaissance n’est pas un solitaire,<br />
mais un chef d’entreprise qui délègue<br />
aux apprentis, élèves et assistants.<br />
Lui-même s’est formé ainsi. Léonard, jeune,<br />
a peut-être peint l’ange dans La Petite<br />
Annonciation qui provient de l’atelier<br />
de son maître Verrocchio. Plus tard,<br />
ses propres élèves ont peut-être terminé<br />
sa Belle Ferronnière, en <strong>la</strong> simplifiant.<br />
Grâce aux instruments disponibles aujourd’hui,<br />
les spécialistes comprennent mieux<br />
le raffinement technique du sfumato typique<br />
du peintre, avec ses innombrables couches<br />
de g<strong>la</strong>cis superposées, comme dans<br />
le Saint Jean-Baptiste. Repentirs du maître<br />
et retouches dues aux restaurations,<br />
devenues perceptibles, révèlent l’histoire<br />
d’une œuvre. L.W.<br />
La Vie cachée des œuvres<br />
Watteau<br />
2010, 43', couleur, documentaire<br />
réalisation : Stan Neumann, Juliette Garcias<br />
production : Camera Lucida Productions,<br />
musée du Louvre, Arte France<br />
participation : <strong>CNC</strong><br />
En juin 2007, les journées d’études du musée<br />
du Louvre ont permis à des experts du monde<br />
entier d’examiner en pleine lumière<br />
et dans une intimité exceptionnelle<br />
<strong>la</strong> collection des tableaux de Watteau<br />
que le musée possède, modeste en nombre<br />
mais riche en qualité. Ce film rend compte<br />
des questionnements sur les thèmes<br />
et les méthodes de ce peintre à succès<br />
du règne de Louis XIV, et sur <strong>la</strong> manière dont<br />
les œuvres ont traversé le temps.<br />
L’ambiguïté marque les créations d’Antoine<br />
Watteau, non signées, non datées et dont<br />
les titres ont été donnés par des graveurs<br />
après sa mort. Ce sont les témoignages<br />
des visiteurs de son atelier et son style<br />
caractéristique qui fondent <strong>la</strong> paternité<br />
du maître. La question de l’attribution peut<br />
donc concerner jusqu’au joyau de <strong>la</strong> collection<br />
parisienne, le fameux Gilles au format<br />
monumental et unique chez le peintre,<br />
et peut diviser les spécialistes. De même,<br />
celle du décentrement génial de ce personnage<br />
de foire, re<strong>la</strong>tivisé par le constat de <strong>la</strong> toile<br />
retaillée. Les données techniques interrogent<br />
les experts. Le bois d’un même tronc utilisé<br />
pour deux petits tableaux, L’Indifférent<br />
et La Finette, fait-il d’eux de probables<br />
pendants ? Watteau a-t-il peint les figures<br />
de L’Assemblée dans un parc sur le paysage<br />
parce que ce paysage n’est pas de lui ?<br />
Les repentirs du Pèlerinage à Cythère<br />
du Louvre, absents de <strong>la</strong> version berlinoise,<br />
prouvent-ils l’antériorité de <strong>la</strong> toile parisienne?<br />
L.W.<br />
le cahier 95