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VitraHaus (Architectures)<br />
architecture<br />
Architectures<br />
La Citadelle de Lille<br />
2011, 26', couleur, documentaire<br />
conception : Richard Copans, Stan Neumann<br />
réalisation : Stan Neumann<br />
production : Les Films d’Ici, Arte France,<br />
musée du Louvre<br />
participation : <strong>CNC</strong>, ministère de <strong>la</strong> Défense<br />
et des Anciens Combattants<br />
Comment rendre vivante et ludique l’analyse<br />
des principes défensifs de l’architecture<br />
militaire du XVIIe siècle? A l’aide de maquettes<br />
animées, Stan Neumann déconstruit<br />
l’emboîtement des dispositifs inventés<br />
par Vauban pour son premier grand ouvrage<br />
fortifié, <strong>la</strong> Citadelle de Lille. Interca<strong>la</strong>nt détails<br />
de gravures et vues surplombantes du site,<br />
il éc<strong>la</strong>ire les choix stratégiques de défense<br />
opérés par un ingénieur, également soldat.<br />
C’est avec une expérience solide de preneur<br />
de p<strong>la</strong>ce forte que Vauban est désigné<br />
par Louis XIV pour construire <strong>la</strong> fortification<br />
de Lille à partir de 1667. Protégée par une zone<br />
marécageuse côté campagne, <strong>la</strong> Citadelle<br />
est séparée de <strong>la</strong> ville par une esp<strong>la</strong>nade<br />
nue de végétation qui <strong>la</strong>isse l’assail<strong>la</strong>nt<br />
à découvert. Vauban opte pour une défense<br />
échelonnée, facilement inondable, composée<br />
de fossés, de tenailles et de demi-lunes<br />
qui s’emboîtent. Il reprend le p<strong>la</strong>n polygonal<br />
à cinq bastions des modèles rationnels<br />
de <strong>la</strong> Renaissance italienne, en l’adaptant<br />
aux progrès de l’artillerie de son temps.<br />
La succession des angles sail<strong>la</strong>nts et rentrants<br />
du mur d’enceinte permet de se dérober<br />
aux tirs de l’ennemi. La maçonnerie complexe<br />
de briques et de granits, qui donne<br />
une épaisseur considérable aux murs,<br />
et les canons dissimulés sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme<br />
des bastions par le feuil<strong>la</strong>ge enveloppant<br />
des ormes sont autant de solutions adoptées<br />
par cet homme de terrain qui a appris l’art<br />
de <strong>la</strong> guerre au combat. A.S.<br />
VitraHaus<br />
2011, 26', couleur, documentaire<br />
conception : Richard Copans, Stan Neumann<br />
réalisation : Richard Copans<br />
production : Les Films d’Ici, Arte France,<br />
Centre Pompidou<br />
participation : <strong>CNC</strong>, ministère de <strong>la</strong> Culture<br />
et de <strong>la</strong> Communication (DGP)<br />
Empilement pyramidal de douze maisons<br />
de longueurs différentes aux orientations<br />
variées, La VitraHaus, showroom pour <strong>la</strong> société<br />
de mobilier design Vitra, a été construite en<br />
2010 par l’agence Herzog & de Meuron<br />
dans <strong>la</strong> banlieue de Bâle. Vues surplombantes<br />
des cinq étages de maisons au toit pointu<br />
et maquettes animées reconstituent<br />
ce projet inédit où le geste architectural<br />
d’une grande simplicité contredit <strong>la</strong> complexité<br />
des solutions structurelles.<br />
Sur le site de <strong>la</strong> firme, VitraHaus dialogue<br />
à distance avec des bâtiments déjà icôniques<br />
– dôme géodésique de Fuller, station-service<br />
de Prouvé, musée Guggenheim de Gehry –<br />
mais elle les domine avec ses 21 mètres<br />
de haut. Jacques Herzog compare ce geste<br />
banal d’empilement, comme un jeu de mikado,<br />
à <strong>la</strong> construction “naturelle et innocente”<br />
des enfants : “Ça paraît aléatoire mais en fait<br />
c’est très calculé.” La construction en équilibre<br />
faussement instable est une combinaison<br />
originale de blocs monolithes en béton<br />
anthracite (toits compris) qui s’enchevêtrent<br />
en porte-à-faux – jusqu’à 15 mètres de débord<br />
– sans effort structurel apparent. Le calcul<br />
est en effet complexe puisque toutes les faces<br />
de chaque maison jouent un rôle structurel :<br />
les volumes sont encastrés les uns dans<br />
les autres à travers les dalles de p<strong>la</strong>ncher<br />
qui entaillent les toits des niveaux inférieurs.<br />
Ces points de jonction permettent d’insérer<br />
escaliers et ascenseur. Enfin, les murs<br />
pignons en verre offrent une vue imprenable<br />
sur <strong>la</strong> campagne. A.S.<br />
Ces deux numéros de <strong>la</strong> collection Architectures<br />
sont diffusés sur un DVD avec L’Eglise Notre-Dame<br />
du Raincy, cf. p. 77.<br />
beaux arts<br />
Renoir,<br />
au-delà de l’impressionnisme<br />
2009, 51', couleur, documentaire<br />
réalisation : Cathie Levy<br />
production : Les Films du Tambour de soie,<br />
musée d’Orsay, RMN<br />
participation : <strong>CNC</strong>, France Télévisions,<br />
Procirep, Angoa<br />
Les souvenirs de Jean Renoir à propos<br />
de son père, les mots du peintre lui-même<br />
et un commentaire chronologique se mêlent<br />
en voix off. Ils montrent que <strong>la</strong> recherche<br />
permanente de <strong>la</strong> beauté s’est exprimée<br />
de manière multiple chez Renoir,<br />
loin de se limiter au seul impressionnisme.<br />
Grâce à une riche illustration d’œuvres,<br />
Cathie Levy met en évidence les fréquentations<br />
artistiques du peintre parmi ses contemporains<br />
et les grands maîtres du passé.<br />
Films et photographies d’archives font revivre<br />
Renoir, en famille, dans son atelier,<br />
avec ses amis, marchands d’art ou artistes.<br />
On voit ses lieux de vie : Montmartre,<br />
les vignobles d’Essoyes dans l’Aube, sa ferme<br />
à Cagnes-sur-Mer. On y rencontre Berthe<br />
Morisot, Cézanne, Matisse. Travellings<br />
de paysages familiers du peintre, extraits<br />
de films du fils Jean, bruits d’eau, cigales :<br />
tout suggère l’accord dionysiaque de Renoir<br />
avec <strong>la</strong> nature et les êtres, les femmes<br />
en particulier. Les Baigneuses en sont<br />
<strong>la</strong> quintessence, avec leurs questions<br />
obsessionnelles : comment saisir <strong>la</strong> nacre<br />
sur <strong>la</strong> peau, <strong>la</strong> rousseur d’une chevelure ?<br />
Comment rendre le soleil et ses reflets dans<br />
l’eau ? Renoir aurait voulu peindre toujours<br />
le même sujet pour ne se consacrer qu’à<br />
l’invention picturale. Ainsi ses nus couchés,<br />
ses odalisques, ses campagnardes sont-elles<br />
l’écho des baigneuses. Elles répondent<br />
aux Vénus du Titien, aux p<strong>la</strong>ntureuses<br />
de Rubens, aux coquines de Boucher<br />
et aux orientales d’Ingres et de De<strong>la</strong>croix. L.W.<br />
94 images de <strong>la</strong> culture