25.06.2013 Views

télécharger la revue - CNC

télécharger la revue - CNC

télécharger la revue - CNC

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’Eglise Notre-Dame du Raincy<br />

le béton minéral, palpe sa rugosité ou sa douceur,<br />

selon le traitement. Les images nous<br />

dévoilent l’inaccessible par des travellings<br />

verticaux et accèdent au toit comme à <strong>la</strong> flèche<br />

de cet ouvrage remarquable. La structure narrative<br />

illustrée de p<strong>la</strong>ns séquences, d’allersretours<br />

entre l’édifice et sa reproduction à<br />

échelle réduite, livre les tenants et les aboutissants<br />

de l’ouvrage. Elle rend cristalline <strong>la</strong><br />

conception de Perret ainsi que ses intentions,<br />

sans perdre de vue les autres acteurs de cette<br />

construction : maître d’ouvrage, artiste, etc. Le<br />

film rend préhensible le volume, <strong>la</strong> matière, <strong>la</strong><br />

dimension à <strong>la</strong> fois lumineuse et sonore des<br />

lieux investis. Plus <strong>la</strong>rgement, il permet de saisir<br />

<strong>la</strong> teneur du geste de l’auteur et <strong>la</strong> profondeur<br />

de sa pensée. Celle d’un architecte pour qui “une<br />

bonne architecture, est une architecture qui fait<br />

de belles ruines”. Pour Perret, <strong>la</strong> verticale incarnait<br />

l’action, <strong>la</strong> posture en réflexion. En témoigne<br />

son buste réalisé par Bourdelle, dont <strong>la</strong> posture,<br />

droite et fière comme ses édifices, représente<br />

bien l’état d’esprit de ce bâtisseur. R. M.<br />

1 Encyclopédie Perret, dirigée par Jean-Louis Cohen,<br />

Guy Lambert et Joseph Abram, coédition<br />

Monum/Ed. du Patrimoine/IFA/Le Moniteur, 2002.<br />

A voir / A lire<br />

cnc.fr/idc :<br />

La Réponse de l’architecte – Les Intérieurs chez<br />

Auguste Perret, de Matthieu Simon, 2007, 52'.<br />

De Rafaël Magrou : Habiter un container ?<br />

Un mod(ul)e au service de l’architecture,<br />

Ed. Ouest France, 2011.<br />

Architectures<br />

L’Eglise Notre-Dame<br />

du Raincy<br />

2010, 26', couleur, documentaire<br />

conception : Richard Copans, Stan Neumann<br />

réalisation : Juliette Garcias<br />

production : Les Films d’Ici, Arte,<br />

Centre Pompidou<br />

participation : <strong>CNC</strong>, ministère de <strong>la</strong> Culture<br />

et de <strong>la</strong> Communication (DGP)<br />

Consacré à l’une des premières églises<br />

en béton “brut de décoffrage”, Notre-Dame<br />

du Raincy en Seine-Saint-Denis, ce numéro<br />

de <strong>la</strong> collection Architectures décortique<br />

non sans humour les typologies<br />

et les techniques de construction du bâtiment,<br />

ainsi que les recettes de fabrication du béton,<br />

matériau léger, économique, incombustible,<br />

facile à mettre en œuvre et pourtant mal aimé.<br />

Du gravier, du sable, du ciment et de l’eau,<br />

et le tour est joué !<br />

A <strong>la</strong> fois église paroissiale et mémorial<br />

des morts de <strong>la</strong> bataille de <strong>la</strong> Marne, l’Eglise<br />

du Raincy émerge en 1923, “comme un hangar<br />

ou un silo”, sur une parcelle en pente et toute<br />

en longueur. Ses architectes, rois du béton<br />

armé, les frères Auguste et Gustave Perret,<br />

vont réaliser en treize mois et pour un budget<br />

modeste, une église-halle au p<strong>la</strong>n basilical.<br />

L’usage exclusif du béton – du gros œuvre<br />

de l’ossature au mobilier – modifie<br />

radicalement l’esthétique traditionnelle<br />

des bâtiments religieux. La structure détermine<br />

ici <strong>la</strong> forme architecturale : 28 colonnes<br />

fines “comme des jambes de girafe” et sans<br />

ornement supportent une voûte imposante<br />

mais seulement constituée de minces voiles<br />

de béton de 3 centimètres d’épaisseur.<br />

Dans un souci d’économie de <strong>la</strong> mise en œuvre,<br />

les architectes réutilisent les mêmes coffrages<br />

pour l’ensemble des voûtes et des colonnes.<br />

Pour les murs entièrement ajourés, 5 séries<br />

de c<strong>la</strong>ustras préfabriqués permettent<br />

de tamiser <strong>la</strong> lumière colorée inondant l’église.<br />

A. S.<br />

Je vous écris du Havre<br />

2010, 52', couleur, documentaire<br />

réalisation : Françoise Poulin-Jacob<br />

production : Lardux Films, Cinéplume-TVM<br />

participation : <strong>CNC</strong>, ministère de <strong>la</strong> Culture<br />

et de <strong>la</strong> Communication (DAPA), Pôle Image<br />

Haute-Normandie, Ville du Havre<br />

Lents travellings dans les rues ou<br />

panoramiques surplombant l’horizon<br />

maritime de <strong>la</strong> ville, cadrages inédits<br />

sur l’architecture des bâtiments d’Auguste<br />

Perret, esquisses et dessins du projet<br />

de l’architecte, photographies anciennes,<br />

cartes postales et films Super 8, Françoise<br />

Poulin-Jacob nous invite à une déambu<strong>la</strong>tion<br />

intime dans <strong>la</strong> ville du Havre, sur un texte<br />

composé à partir de ses propres souvenirs.<br />

“Jamais elle n’avait vécu au Havre et pourtant<br />

c’est là qu’elle retrouve <strong>la</strong> saveur de l’enfance”,<br />

résonne en off <strong>la</strong> voix suave de Dominique<br />

Reymond qui accompagne cette célébration<br />

de l’œuvre visionnaire d’Auguste Perret.<br />

A partir des souvenirs d’une petite fille<br />

des années 1960 découvrant une ville<br />

idéale, <strong>la</strong> réalisatrice retrace l’histoire<br />

de <strong>la</strong> reconstruction du Havre, bombardée<br />

en 1944, et questionne l’actualité de son projet<br />

de modernité. Perret, apôtre d’un c<strong>la</strong>ssicisme<br />

structurel et du béton armé, adopta un p<strong>la</strong>n<br />

quadrillé sur le modèle de <strong>la</strong> grille américaine<br />

pour faciliter le remembrement.<br />

Pour organiser ce damier où prime l’angle<br />

droit, il choisit une base carrée de 6,24 mètres<br />

qui définit <strong>la</strong> trame des rues, îlots et bâtiments.<br />

A <strong>la</strong> voix de <strong>la</strong> narratrice se juxtaposent<br />

celles d’habitants, des bruits de <strong>la</strong> rue,<br />

l’Art de <strong>la</strong> fugue de Bach ou encore<br />

des sirènes de paquebots ; une riche partition<br />

pour cette promenade havraise, où le projet<br />

progressiste est peut-être à présent révolu.<br />

A. S.<br />

interstices de ville 77

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!