Sport et éthique: valeurs et normes - Wielersportboeken
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politique du sport. Le mécénat dans le sport, le parrainage des activités sportives, sont des<br />
facteurs qui contribuent à la rencontre du sport <strong>et</strong> des réalités économiques. De plus en plus, les<br />
rencontres sportives sont confrontées aux réalités économiques. Ceux qui pratiquent le sport ou<br />
qui en sont les organisateurs ou les spectateurs rencontrent les entreprises; les noms des<br />
sponsors apparaissent dans les stades <strong>et</strong> sur les vêtements. Ceci n'est pas négatif; il y a sans doute<br />
des abus; mais il est bon que le monde du sport soit ouvert aux réalités économiques.<br />
Le sport, nous le verrons, a une dimension sociale <strong>et</strong> politique (par la réglementation <strong>et</strong> les<br />
subsides par exemple); il n'est pas bon, pour le bien commun, qu'être sportif en vienne à signifier<br />
que l'on se désintéresse des réalités politiques. Lors de la proposition américaine de boycott<br />
occidental des Jeux Olympiques de Moscou en 1980, Madame Simone Veil, alors Présidente du<br />
Parlement européen, déclarait inacceptable la position de ceux qui disent: "On court, on saute, <strong>et</strong><br />
on ne s'occupe pas du reste". Par contre, les rencontres sportives, qui mobilisent <strong>et</strong> enthousiasment<br />
les foules, ne doivent pas représenter un réveil des nationalismes politiques ou religieux.<br />
Le lieu d'expression des engagements politiques <strong>et</strong> religieux est ailleurs que dans le sport. Mais il<br />
n'est pas bon que le monde du sport détourne les sportifs de porter un intérêt actif <strong>et</strong> responsable<br />
aux réalités politiques, tout comme aux réalités religieuses <strong>et</strong> spirituelles. Tout ceci demande<br />
beaucoup de finesse, de doigté, de désintéressement aussi. Je parle ici de désintéressement, non<br />
pas de désintérêt. Le désintéressement caractérise le véritable intérêt. Ce dont il s'agit ici, c'est<br />
de souhaiter non que le sportif soit conduit à un engagement politique ou religieux au nom du<br />
sport, en tant que sportif, mais que comme personne il vive une ouverture à la dimension<br />
politique ou religieuse de l'existence. C<strong>et</strong>te ouverture peut se vivre de diverses manières, qu'il faut<br />
respecter, si elles sont vécues avec sagesse <strong>et</strong> rectitude.<br />
Les rencontres sportives ne peuvent pas devenir des lieux où se cristallisent, s'enflamment les<br />
passions politiques ou religieuses. Dans ces domaines où se rencontrent le sport <strong>et</strong> les convictions<br />
politiques <strong>et</strong> religieuses <strong>et</strong> où des tensions pourraient survenir, il faut reconnaître aussi, comme à<br />
propos du fair-play, l'importance d'une juste <strong>et</strong> sage forme de création <strong>et</strong> d'invention, qui ne soit<br />
ni du fanatisme, ni une banalisation.<br />
Pierre de Coubertin, en revalorisant le sport, en voulant associer au sport un rituel qu'il a<br />
contribué à créer, n'a-t-il pas réussi une telle intégration du sport, des réalités politiques <strong>et</strong> même<br />
d'une certaine forme de dimension religieuse ou spirituelle? Plus personne ne s'étonne de voir vivre<br />
ce rituel, le symbolisme sportif, l'exécution des hymnes nationaux.<br />
4. L'ouverture du monde du sport aux réalités familiales<br />
L'intérêt pour le sport <strong>et</strong> pour le jeu ne doit pas détourner l'attention <strong>et</strong> le souci portés à la<br />
sphère plus sérieuse de l'existence, le travail <strong>et</strong> la famille. Il arrive que la pratique du sport ou<br />
l'intérêt pour le sport provoque une moindre attention aux réalités familiales. C'est la<br />
responsabilité de l'<strong>éthique</strong> de faire comprendre que, tout en acceptant la valeur du sport dans<br />
l'existence, le suj<strong>et</strong> doit aussi se souvenir de tout ce qu'il a reçu dans sa famille, de tout ce qu'il<br />
doit pouvoir apporter aux siens en fait de présence, de souci <strong>et</strong> d'attention. Reconnaître<br />
l'importance de la famille, consacrer à celle-ci le temps <strong>et</strong> l'énergie requis est quelque chose de<br />
bon au plan humain <strong>et</strong> social. La famille est une des grandes <strong>valeurs</strong> de l'existence. Le sportif,<br />
comme toute personne qui se passionne pour un proj<strong>et</strong> personnel ou professionnel, a le devoir <strong>et</strong><br />
l'obligation de se préoccuper du bien de sa famille. Le caractère d'obligation est ici mieux perçu<br />
parce qu'il n'est pas facile, quand on a un intérêt ailleurs, de se soucier aussi de sa famille. Le