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femme :<br />
En plus d‟être un père irresponsable, Peter était un mari cruel. Il battait sa<br />
[I]l semblait triompher de tout, […] même de l‟amour de Raymonde qu‟il<br />
allait battre souvent, frapper sur la tête, il casserait un jour une chaise sur son<br />
dos, […] Raymonde qu‟il allait battre encore, humilier, pendant que se<br />
dressait contre lui ce petit front rigide d‟Anna, qui, elle ne pardonnerait pas,<br />
n‟effacerait jamais l‟injure. (VA 92)<br />
La révolte d‟Anna naît à cause des abus de Peter : « elle avouait elle-même la justesse de<br />
sa pensée, dès les premiers jours de sa vie, dès cet instant où elle avait commencé à lutter<br />
contre Peter, dans la défense de ses droits, des droits de Raymonde » (VA 94).<br />
Cette révolte nous mène à la situation actuelle entre Peter et sa fille. Celui-ci a<br />
une nouvelle famille, qui inclut une petite fille qu‟il adore, Sylvie. Comme nous le<br />
verrons, il ne traite pas ses filles de manière égale. Commençons par examiner comment<br />
Peter traite Sylvie quand Anna lui rend visite.<br />
Peter présente Sylvie à Anna en disant : « „c‟est ma nouvelle piscine […] et là-bas<br />
ma petite fille Sylvie qui aura bientôt deux ans‟ » (VA 37). Peter mentionne sa piscine<br />
dans le même souffle que sa fille : les deux sont des objets de sa nouvelle vie. Peter se<br />
montre beaucoup plus matérialiste qu‟il ne l‟était avant. De plus, Peter exclut Anna. Au<br />
lieu de lui présenter Sylvie comme sa sœur, il n‟établit aucun lien entre elles.<br />
Peter adore sa nouvelle fille, ce qui devient évident pendant la visite d‟Anna :<br />
« „mon amour, amour chéri de son père‟, avait-il murmuré à ce souffle, ces joues de<br />
Sylvie qu‟il tenait si près de lui » (VA 46-47). Il passe du temps avec Sylvie et l‟aide à<br />
grandir : « Peter soulevait Sylvie dans ses bras, il la déposait dans la verdure en disant,<br />
„viens petite âme, nous allons apprendre à marcher‟ » (VA 159). De plus, il la rassure<br />
quand elle a peur (ce qu‟il n‟a pas fait pour Anna) :<br />
Sylvie qu‟il plongeait toute nue dans la piscine et qui avait peur, „mais je suis<br />
là‟, disait-il, c‟était Peter, son père, le dompteur familier des petits enfants qui<br />
réconfortait, apaisait, elle avait connu cet homme autrefois, mais Sylvie était<br />
trop faible pour mordre, se révolter, toute tremblante de froid, de peur, elle<br />
suivait la main qui la guidait. (VA 73)<br />
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