Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais
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Pression interstitielle de fin de chantier<br />
pour une/argile normalement consolidée<br />
" ( A = 1 )<br />
„_ Pression interstitieJle de fin de chantier<br />
pour une argile surcansolidée (A=0)<br />
Fig. <strong>2.</strong><br />
a) Variations de la pression interstitielle dans un <strong>talus</strong> de déblai.<br />
b) Evolution de la pression interstitielle en fonction du temps.<br />
c) Modifications du coefficient de sécurité pendant <strong>et</strong> après les travaux (d'après<br />
A. W. Bishop <strong>et</strong> L. Bjerrum. 1960).<br />
D'après cela, A. W. Bishop <strong>et</strong> L. Bjerrum formulaient, en<br />
1960, le premier mécanisme expliquant les ruptures différées<br />
dans les argiles. Le piézomètre fictif de la figure 2 a<br />
donne les valeurs de la pression interstitielle u au point P<br />
pour les trois états différents : avant travaux (nappe<br />
phréatique initiale), fin de chantier dans le cas d'une argile<br />
normalement consolidée (A = 1) <strong>et</strong> dans le cas d'une argile<br />
surconsolidée (A = 0) <strong>et</strong> pour le régime permanent à long<br />
terme. La pression interstitielle, immédiatement après les<br />
travaux, est plus faible que celle qui règne lors de l'équilibre<br />
ultime, le rééquilibrage de u dans le temps (fig. 2b)<br />
conduit à une réduction de la résistance au cisaillement<br />
due à la diminution <strong>des</strong> contraintes effectives. Ainsi, le<br />
« long terme » correspond à un coefficient de sécurité plus<br />
faible qu'à «court terme» (fig. 2c). Le délai couvrant le<br />
régime transitoire est lié à la vitesse de gonflement du<br />
matériau <strong>et</strong> à sa perméabilité.<br />
Dans la mesure où, pour un programme de type éléments<br />
finis, par exemple, on calcule, en tout point, les variations<br />
<strong>des</strong> contraintes Acr, <strong>et</strong> Ao- 3 (ou Ao-* <strong>et</strong> Ao-«) il est théoriquement<br />
possible, connaissant A (ou fi) de calculer en chaque<br />
point la variation de pression AM correspondante. Cela<br />
autoriserait à effectuer un calcul en contraintes effectives,<br />
pour un sol peu perméable dans l'état de «fin de chantier».<br />
En réalité, cela n'est pas possible actuellement car,<br />
lors du creusement <strong>et</strong> pendant le régime transitoire, le<br />
Fig. 3. — Dissipation théorique de la diminution de pression interstitielle.<br />
a) Le point M situé à 3 m de profondeur sous le déblai subit un gonflement dû au<br />
déchargement h <strong>et</strong> une diminution AH de pression interstitielle.<br />
b) Isochrones théoriques de la variation de pression<br />
interstitielle Au, pour une loi de dissipation<br />
identique à la loi de consolidation de<br />
Terzaghi avec un coefficient de gonflement cs (analogue au coefficient de consolidation cv) de 3-10 3<br />
cm /s. On remarque que pour<br />
1=9 ans, au point M subsiste encore 50% de<br />
la variation initiale Au.<br />
interstitielle<br />
^ temps<br />
mécanisme est plus complexe : ces coefficients A ou fi<br />
varient avec l'état de contraintes, l'orientation <strong>des</strong> contraintes<br />
est modifiée (ce qui est impossible à simuler au<br />
triaxial), de plus, il faudrait pouvoir tenir compte <strong>des</strong><br />
variations <strong>des</strong> conditions hydrauliques aux limites pendant<br />
<strong>et</strong> après les travaux. Les programmes disponibles ne<br />
perm<strong>et</strong>tent pas, pour le moment, ce genre de calculs.<br />
Pour les matériaux perméables, la question du «court<br />
terme» ne se pose pas, les pressions interstitielles s'adaptent<br />
immédiatement aux conditions aux limites. Pour un<br />
sol peu perméable, il convient de choisir si tel problème<br />
doit être traité à «court terme» ou à «long terme»; il<br />
importe donc de pouvoir estimer le temps de réajustement<br />
<strong>des</strong> pressions interstitielles entre la fin de chantier <strong>et</strong> le<br />
régime permanent. Eu égard aux très faibles perméabilités<br />
<strong>des</strong> sols fins, théoriquement c<strong>et</strong>te période peut durer très<br />
longtemps. Ainsi, en supposant que la variation de pression<br />
interstitielle suit une loi identique à la consolidation<br />
unidimensionnelle de Terzaghi, pour une couche d'argile<br />
uniforme ayant un coefficient de gonflement c,* =<br />
1 m 2<br />
/an (environ 3 • 10 3<br />
cm 2<br />
/s), la figure 3 donne les<br />
variations de Au dans le temps. Le point M situé à 3 m de<br />
* Le coefficient de gonflement c g est analogue au coefficient de<br />
consolidation c v mais pour le cas d'un déchargement.<br />
(a)<br />
Terrain naturel avant travaux<br />
////ni / / / / A<br />
xxxxxxxxxxxxx cxxxxxx;<br />
Profondeur du terrassement-, h<br />
d'où le déchargement en M<br />
au temps t:o qui entraine une<br />
— augmentation de la pression<br />
interst it telle : Au s Y h<br />
Hauteur de la couche d'argile<br />
après travaux : H: 30 m<br />
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