02.09.2013 Views

Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais

Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais

Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

vité hydraulique. Elle ne peut être mise en œuvre que si le<br />

nombre <strong>des</strong> discontinuités est réduit. Dans la deuxième<br />

méthode on affecte globalement à la masse rocheuse un<br />

tenseur de perméabilité.<br />

Quelle que soit la méthode utilisée pour déterminer un<br />

réseau d'écoulement, les résultats obtenus méritent d'être<br />

utilisés avec circonspection pour les raisons suivantes :<br />

— le choix <strong>des</strong> conditions imposées aux limites est essentiel,<br />

il faut donc introduire les conditions les plus critiques<br />

qui peuvent se présenter;<br />

— les conditions hydrauliques conduisant à l'instabilité<br />

sont souvent transitoires, par exemple à la fin d'une<br />

période de gel, certains exutoires mal exposés peuvent<br />

rester obturés <strong>et</strong> provoquer momentanément une mise en<br />

charge;<br />

— les caractéristiques hydrauliques du massif sont très<br />

sensibles à l'état <strong>des</strong> déformations <strong>et</strong> par conséquent aux<br />

sollicitations. La conductivité hydraulique <strong>des</strong> fissures<br />

varient rapidement en fonction de leur épaisseur qui<br />

elle-même varie sensiblement par tassement ou dilatance.<br />

Dans l'étude de la stabilité d'une masse rocheuse, il faut<br />

accorder plus d'importance aux hypothèses introduites<br />

sur les conditions aux limites qu'aux métho<strong>des</strong> plus ou<br />

moins sophistiquées utilisées pour résoudre le problème<br />

du réseau d'écoulement. Il est important de mesurer<br />

localement les pressions interstitielles par <strong>des</strong> piézomètres.<br />

Ceux-ci doivent être implantés en tenant compte de<br />

la structure du massif <strong>et</strong> les mesures doivent être effectuées<br />

pendant au moins un an. En l'absence d'observations<br />

précises, il faut faire varier les hypothèses assez<br />

largement <strong>et</strong> envisager les conditions les plus pessimistes.<br />

A l'approche de la rupture, certaines discontinuités de la<br />

masse rocheuse ont tendance à s'ouvrir <strong>et</strong> l'évolution<br />

ultérieure peut être très différente suivant l'énergie potentielle<br />

de l'eau. Si ces discontinuités sont en relation avec<br />

une masse d'eau importante, comme par exemple le<br />

réservoir d'un barrage, leur ouverture ne modifie pas la<br />

charge hydraulique <strong>et</strong> on assiste à une accélération du<br />

mécanisme de la rupture. Inversement, si l'alimentation<br />

est faible, voire nulle, l'ouverture <strong>des</strong> discontinuités<br />

entraîne une chute de la charge hydraulique <strong>et</strong> la masse<br />

rocheuse peut se stabiliser au moins momentanément. Le<br />

drainage naturel du massif, dû à l'augmentation de la<br />

perméabilité <strong>et</strong> de la conductivité hydraulique <strong>des</strong> fissures,<br />

explique que certaines masses rocheuses dont<br />

l'ouverture <strong>des</strong> fissures laissait présager une ruine prochaine,<br />

peuvent rester stables pendant de longues pério<strong>des</strong>.<br />

Dans d'autres cas où les exutoires restent faibles, la<br />

charge hydraulique se rétablit peu à peu dans les discontinuités<br />

<strong>et</strong> le même phénomène peut se reproduire à nouveau.<br />

On a là un exemple de rupture progressive par<br />

sacca<strong>des</strong>, m<strong>et</strong>tant finalement en jeu les caractéristiques de<br />

résistance résiduelle <strong>des</strong> discontinuités.<br />

Un autre aspect du rôle de l'eau dans la cinématique du<br />

glissement de gran<strong>des</strong> masses rocheuses a été proposé par<br />

P. Habib (1967) pour interpréter la vitesse atteinte par la<br />

masse en glissement lors de la catastrophe du barrage du<br />

Vaïont. C<strong>et</strong>te vitesse a été estimée entre 30 <strong>et</strong> 90 km/h<br />

suivant les experts. L'énergie dissipée par le démarrage du<br />

mouvement provoque, au niveau de la surface de glissement,<br />

une élévation de température suffisante pour amener<br />

la vaporisation de l'eau interstitielle. Le glissement se<br />

produit alors sur un coussin de vapeur équilibrant le poids<br />

<strong>des</strong> terrains susjacents. J. Goguel (1969) a précisé les<br />

conditions dans lesquelles un tel phénomène peut se<br />

produire. Il exige une faible perméabilité <strong>des</strong> terrains<br />

susjacents <strong>et</strong> il faut de plus appliquer les circonstances<br />

provoquant initialement la vaporisation de l'eau.<br />

J. Goguel <strong>et</strong> A. Pachoud (1972) proposent de r<strong>et</strong>enir c<strong>et</strong>te<br />

hypothèse pour expliquer le grand glissement dans les<br />

marnes associé à l'écroulement du mont Granier.<br />

L'eau est aussi le principal agent d'altération. Les modifications<br />

<strong>des</strong> conditions de gisement d'un matériau, provoquées<br />

par exemple par les terrassements, peuvent<br />

entraîner une reprise ou accélération de l'altération. Les<br />

processus physico-chimiques mis en jeu sont complexes.<br />

Des métho<strong>des</strong> perm<strong>et</strong>tant d'étudier l'altérabilité <strong>des</strong><br />

roches ont été proposées par R. Struillou (1970). Certaines<br />

roches poreuses sont sensibles à l'action du gel <strong>et</strong> les<br />

cycles de gel-dégel provoquent la mise en surplomb <strong>des</strong><br />

roches susjacentes non gélives. La gélivité <strong>des</strong> roches<br />

peut être prévue par <strong>des</strong> essais de laboratoire.<br />

ÉTUDE DE L'ÉBOULEMENT DE MASSES ROCHEUSES<br />

L'éboulement d'une masse rocheuse est toujours l'aboutissement<br />

d'une lente évolution liée soit à <strong>des</strong> processus<br />

d'altération ou d'érosion, soit à de lents mouvements de<br />

f lu âge.<br />

L'écroulement <strong>des</strong> bancs en surplomb est un cas relativement<br />

fréquent (fig. 11) bien que <strong>des</strong> surplombs peuvent<br />

subsister très longtemps si la roche est suffisamment<br />

résistante <strong>et</strong> non fracturée. L'altération ou la gélivité <strong>des</strong><br />

bancs sous-jacents, le travail de sape à la base d'une<br />

falaise par un cours d'eau ou le ressac <strong>des</strong> vagues, sont les<br />

principaux facteurs naturels conduisant à la création d'un<br />

surplomb (fig. 12).<br />

Fig. 11. — Éboulement d'une falaise<br />

en surplomb à Forcalquier.<br />

— Surplomb<br />

e falaise cal-<br />

J Jurassique<br />

r dû à la gélibancs<br />

sous-<br />

177

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!