Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais
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marché dont les qualités ne sont aucunement garanties. De<br />
nombreux échecs sont certainement imputables à c<strong>et</strong> état<br />
de fait.<br />
En définitive, on constate qu'on ne dispose pas <strong>des</strong><br />
semences d'espèces les mieux adaptées <strong>et</strong> dans les espèces<br />
dont on dispose on n'impose pas la meilleure qualité<br />
de semence. Le décr<strong>et</strong> du 15.10.1970 paru au Journal<br />
Officiel du 5.1<strong>2.</strong>1970 réglemente la vente <strong>des</strong> semences de<br />
plantes fourragères <strong>des</strong>tinées à la production agricole de<br />
plantes fourragères ou à l'enherbement de la surface non<br />
agricole. Schématiquement, ce décr<strong>et</strong> précise que les<br />
semences d'espèces fourragères sont obligatoirement<br />
commercialisées sous 3 catégories :<br />
1. certaines espèces sous la dénomination de «semences<br />
certifiées» uniquement;<br />
<strong>2.</strong> certaines espèces sous la dénomination de « semences<br />
commerciales » ;<br />
3. toutes les autres espèces n'appartenant pas aux catégories<br />
précédentes sous la dénomination de « semences de<br />
...» (nom de l'espèce <strong>et</strong> de la variété).<br />
De plus l'annexe 3 du même arrêté précise pour les deux<br />
premières catégories :<br />
— la pur<strong>et</strong>é minimale spécifique,<br />
— la teneur maximale en graines de plantes adventives,<br />
— la faculté germinative minimale,<br />
— la teneur maximale en graines dures.<br />
Il suffit donc aux maîtres d'œuvre de faire référence à ce<br />
décr<strong>et</strong> dans un Cahier de prescriptions spéciales pour<br />
obliger l'entreprise à fournir la meilleure qualité possible<br />
de semences. De plus, il appartient aux maîtres d'œuvre<br />
d'effectuer <strong>des</strong> prélèvements dans les sacs <strong>et</strong> de les faire<br />
tester dans un laboratoire spécialisé (institut national de<br />
recherches agronomiques par exemple). De c<strong>et</strong>te façon,<br />
sera éliminée au moins une <strong>des</strong> causes d'échec <strong>des</strong> ensemencements.<br />
Dans la majorité <strong>des</strong> cas le commerce fournit <strong>des</strong> « compositions<br />
» <strong>des</strong>tinées aux gazons (ray grass anglais, fétuques<br />
rouges, <strong>et</strong>c.). Ces espèces ont elles-mêmes <strong>des</strong> variétés<br />
aux propriétés spécifiques. Dans le ray grass anglais on<br />
trouve par exemple :.<br />
— les ray grass tardifs qui montent très lentement en une<br />
belle végétation;<br />
— les ray grass précoces qui montent très rapidement en<br />
floraison <strong>et</strong> fournissent une herbe peu apte à stabiliser les<br />
<strong>talus</strong> (espèce de pérennité médiocre).<br />
Les seconds sont en abondance sur le marché <strong>et</strong> à un prix<br />
trois ou quatre fois moindre que les premiers, d'où leur<br />
emploi abusif.<br />
Le ray grass anglais ainsi que les fétuques <strong>des</strong> prés sont<br />
généralement à proscrire dans le midi de la France. On y<br />
emploiera plutôt <strong>des</strong> graminées de type fétuques rouges,<br />
ovines ou élevées, du brome <strong>des</strong> prés, du brome Cartaticus,<br />
de la cr<strong>et</strong>elle <strong>des</strong> prés ou du cynodon. La flève <strong>des</strong><br />
prés sera réservée aux chantiers en altitude humide.<br />
Les luzernes (Sative ou Varia), les trèfles blancs nains, le<br />
lotier Cornicula, la luzerne lupuline sont les légumineuses<br />
semées dans le midi.<br />
Il peut être enfin intéressant de compléter la formule<br />
d'ensemencement par <strong>des</strong> graines de plantes buissonantes<br />
telles que : genêt d'Espagne, laurier, thym, lavande,<br />
cyste, romarin, <strong>et</strong>c.<br />
164<br />
TECHNIQUES DE TRAITEMENT DE TALUS PAR<br />
ENHERBEMENT<br />
De tout ce qui précède, il ressort qu'en matière de fixation<br />
par enherbement, les maîtres d'œuvre se heurtent à <strong>des</strong><br />
difficultés de valeur très inégale en fonction <strong>des</strong> variables<br />
que sont le climat, le sol <strong>et</strong> le but recherché. Il est donc<br />
nécessaire qu'ils disposent de toute une gamme de procédés<br />
perm<strong>et</strong>tant de faire face aux différents degrés de<br />
difficulté.<br />
Il est évident que plus les techniques seront sophistiquées<br />
plus elles seront chères. Par conséquent les responsables<br />
doivent être capables en prenant le cas échéant conseil<br />
auprès de spécialistes d'évaluer les difficultés de façon à<br />
choisir la ou les techniques suffisantes pour le cas considéré.<br />
Cela suppose également que les techniques nouvelles<br />
soient diffusées <strong>et</strong> testées sérieusement afin de définir leur<br />
champ d'action possible.<br />
On peut classer les techniques actuelles en cinq catégories<br />
(G. Colas, M. Payani, 1971).<br />
Semis classiques<br />
Il s'agit <strong>des</strong> procédés traditionnels de semis à la main ou<br />
au semoir <strong>et</strong> <strong>des</strong> semis par voie liquide (àl'hydroseeder).<br />
Ces techniques sont suffisantes sous réserve de réunir les<br />
conditions suivantes :<br />
— bons sols, convenablement préparés avec apport éventuel<br />
de terre végétale,<br />
— climat à humidité permanente bien répartie sans<br />
période très sèche de longue durée.<br />
L'apport de terre végétale en surface afin de m<strong>et</strong>tre à la<br />
disposition <strong>des</strong> plantes un milieu plus favorable est une<br />
solution à conseiller chaque fois que cela est possible. Elle<br />
présente cependant <strong>des</strong> inconvénients :<br />
— elle est souvent onéreuse,<br />
— elle peut être difficile à m<strong>et</strong>tre en œuvre,<br />
— la couche rapportée en surface n'a pas avec le sol en<br />
place, une liaison suffisante. De ce fait, elle est assez<br />
instable (fig. 3). Pratiquement elle n'est réellement fixée<br />
que lorsque les racines l'ont traversée <strong>et</strong> ont pénétré dans<br />
la sous-couche en place. Cela suppose d'abord qu'on ait<br />
choisi <strong>des</strong> espèces à enracinement assez profond adaptées<br />
à la sous-couche <strong>et</strong> que la couche de terre végétale ne soit<br />
pas trop épaisse (10 à 30 cm).<br />
Fig. 3. — Exemple de désordres provoqués par une épaisseur trop<br />
importante de terre végétale <strong>et</strong> un système radiculaire trop court.