Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais
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Détermination de la loi de comportement<br />
<strong>des</strong> argiles molles en laboratoire<br />
L'analyse <strong>des</strong> ruptures de <strong>remblais</strong> sur sols mous observée<br />
au cours <strong>des</strong> dix dernières années tant en France qu'à<br />
l'étranger m<strong>et</strong> en évidence les insuffisances du calcul<br />
classique de stabilité à court terme tout au moins lorsque<br />
l'ouvrage est fondé sur un sol de forte plasticité. On a en<br />
eff<strong>et</strong> constaté que la ruine <strong>des</strong> <strong>remblais</strong> fondés sur de tels<br />
sols pouvait survenir pour <strong>des</strong> valeurs du coefficient de<br />
sécurité, tirées du calcul classique, pouvant dépasser 1,5<br />
(cf. article intitulé la stabilité <strong>des</strong> <strong>remblais</strong> sur sols mous<br />
de G. Pilot dans ce même ouvrage).<br />
Ces ruptures s'expliquent par le fait que le comportement<br />
non drainé <strong>des</strong> argiles, ou vases molles très plastiques, est<br />
trop complexe pour être caractérisé uniquement par leur<br />
cohésion non drainée, mesurée en place au moyen du<br />
scissomètre de chantier, ou en laboratoire à partir d'essais<br />
triaxiaux du type non consolidé non drainé. En particulier,<br />
le comportement de ces matériaux est fortement influencé<br />
par leur anisotropie <strong>et</strong> par la variation de leur résistance<br />
avec la vitesse de déformation ainsi que l'ont montré<br />
les travaux réalisés au NGI** sous la direction de<br />
L. Bjerrum (L. Bjerrum, 1971, T. Berre <strong>et</strong> L. Bjerrum,<br />
1973, L. Bjerrum, 1973).<br />
Il est possible de tenir compte forfaitairement de ces<br />
facteurs en affectant la cohésion non drainée, tirée <strong>des</strong><br />
essais classiques, d'un coefficient réducteur fonction de<br />
l'indice de plasticité <strong>et</strong> déterminé empiriquement à partir<br />
<strong>des</strong> ruptures observées (cf. article G. Pilot dans ce même<br />
numéro, L. Bjerrum, 1972) mais l'étude rationnelle de leur<br />
influence sur la stabilité d'un ouvrage nécessite le recours<br />
à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d'étu<strong>des</strong> plus élaborées tenant compte <strong>des</strong><br />
lois de comportement non drainé du sol.<br />
Le calcul par éléments finis, modèle de type «déplacement»,<br />
constitue une méthode d'étude encore complexe<br />
mais prom<strong>et</strong>tant d'être très fructueuse. Il perm<strong>et</strong> de<br />
déterminer la distribution <strong>des</strong> contraintes <strong>et</strong> <strong>des</strong> déplacements<br />
dans le sol à partir de ses lois de comportement.<br />
Les essais mentionnés dans c<strong>et</strong> article ont été réalisés par P. Lozac'h,<br />
technicien supérieur au LCPC, à t'aide d'appareillage de sa conception.<br />
3ull. Liaison Labo. P. <strong>et</strong> Ch.. spécial, décembre 1976<br />
H. JOSSEAUME<br />
Attaché de recherche<br />
Y. MEIMON*<br />
Ingénieur civil <strong>des</strong> Ponts <strong>et</strong> Chaussées<br />
Département <strong>des</strong> sols <strong>et</strong> fondations<br />
Laboratoire central <strong>des</strong> Ponts <strong>et</strong> Chaussées<br />
L'étude d'un ouvrage présente alors deux aspects :<br />
— la détermination <strong>des</strong> lois de comportement non drainé<br />
du sol,<br />
— le calcul proprement dit.<br />
Seul, le premier point sera traité dans c<strong>et</strong> article où l'on<br />
expose une méthode d'étude <strong>des</strong> lois de comportement<br />
<strong>des</strong> argiles molles, ainsi que les résultats obtenus pour la<br />
vase de Lanester qui est un matériau très plastique non<br />
justiciable du calcul classique à la rupture. La ruine du<br />
remblai expérimental édifié en 1969 sur c<strong>et</strong>te formation<br />
est, en eff<strong>et</strong>, intervenue alors que le coefficient de sécurité<br />
donné par le calcul classique atteignait la valeur<br />
F = l,35 (M. Moreau, J.-L. Paute, G. Pilot, 1973).<br />
Les éléments constituant c<strong>et</strong> article sont extraits d'un<br />
travail de thèse réalisé au Laboratoire central <strong>des</strong> Ponts <strong>et</strong><br />
Chaussées par Y. Meimon (1975) dans lequel on trouvera<br />
les détails qui n'ont pu, pour <strong>des</strong> raisons évidentes de<br />
concision, trouver place ici.<br />
BUT DE L'ÉTUDE<br />
L'étude <strong>des</strong> lois de comportement de la vase de Lanester<br />
visait un double but :<br />
1. déterminer les éléments nécessaires au calcul en déplacement<br />
du remblai expérimental en tenant compte de<br />
l'anisotropie <strong>et</strong> de l'influence de la vitesse de déformation,<br />
c'est-à-dire :<br />
— l'état initial <strong>des</strong> contraintes dans le sol,<br />
— les relations contraintes-déformations,<br />
— la loi de variation avec la vitesse de déformation <strong>des</strong><br />
paramètres tirés de ces relations, c'est-à-dire de la résistance<br />
au cisaillement <strong>et</strong> <strong>des</strong> modules de déformation.<br />
* Actuellement à la Société FRANLAB<br />
* Institut géotechnique norvégien<br />
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