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Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais

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<strong>et</strong> indéformable, trois points de mesure suffisent pour<br />

déterminer les déplacements d'ensemble du solide.<br />

Cependant, une certaine redondance d'informations n'est<br />

pas inutile. De plus les masses rocheuses sont rarement<br />

monolithiques <strong>et</strong> indéformables, <strong>et</strong> le dispositif de mesures<br />

doit tenir compte de l'analyse structurale <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

déplacements possibles au niveau <strong>des</strong> discontinuités.<br />

Les mesures doivent avoir une précision de l'ordre du<br />

millimètre <strong>et</strong> surtout être faibles dans le temps. Les<br />

mesures de déplacement doivent être accompagnées de<br />

l'enregistrement de la température de manière à m<strong>et</strong>tre en<br />

évidence l'influence <strong>des</strong> variations thermiques sur les<br />

mesures <strong>et</strong> les déplacements. En eff<strong>et</strong>, en cas de baisse de<br />

température les parties superficielles se refroidissent plus<br />

rapidement que la masse de la falaise <strong>et</strong>, par conséquent,<br />

se contractent plus, ce qui entraîne une ouverture <strong>des</strong><br />

fissures. Ce mouvement d'ouverture n'est d'ailleurs que<br />

très partiellement réversible pendant le réchauffement car<br />

il y a toujours <strong>des</strong> phénomènes de coins qui s'opposent à<br />

la ferm<strong>et</strong>ure <strong>des</strong> fractures. Il en résulte d'ailleurs <strong>des</strong><br />

contraintes internes qui sont théoriquement susceptibles<br />

d'aggraver la situation.<br />

Un soin particulier doit être apporté au dispositif de<br />

mesures en tenant compte <strong>des</strong> contraintes diverses<br />

(précision, accessibilité <strong>des</strong> points de mesures, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> en<br />

considérant les diverses hypothèses plausibles de mouvement<br />

d'ensemble <strong>et</strong> de déformations internes de la masse.<br />

Des métho<strong>des</strong> de télémesure <strong>et</strong> d'enregistrement automatique<br />

sont en cours d'élaboration <strong>et</strong> leur utilisation doit se<br />

développer.<br />

Des métho<strong>des</strong> d'auscultation indirectes ont été envisagées.<br />

Près de la rupture on a observé dans un certain<br />

nombre de cas une chute très sensible de la vitesse de<br />

propagation <strong>des</strong> on<strong>des</strong>, liée à l'ouverture <strong>et</strong> à la propagation<br />

<strong>des</strong> fissures. De même les microruptures qui précèdent<br />

l'écroulement s'accompagnent d'une émission de<br />

microbruits dont l'intensité <strong>et</strong> le nombre vont en croissant.<br />

Des dispositifs sismoacoustiques perm<strong>et</strong>tent l'enregistrement<br />

<strong>des</strong> microbruits dans une gamme de fréquences<br />

adéquate. La fiabilité de ces différentes métho<strong>des</strong> est<br />

cependant suj<strong>et</strong>te à caution.<br />

En présence d'un éboulement qui paraît probable à brève<br />

échéance <strong>et</strong> qui menace <strong>des</strong> habitations ou <strong>des</strong> voies de<br />

communication, trois situations peuvent être envisagées :<br />

— stabiliser la masse rocheuse par <strong>des</strong> soutènements ou<br />

<strong>des</strong> tirants. La mise en œuvre de tels procédés se révèle<br />

souvent inadmissible sur le plan financier car l'accès <strong>des</strong><br />

zones à consolider <strong>et</strong> la réalisation <strong>des</strong> travaux sont<br />

particulièrement difficiles;<br />

— implanter <strong>des</strong> dispositifs de protection perm<strong>et</strong>tant<br />

d'arrêter les blocs avant qu'ils n'atteignent la zone à<br />

protéger. La conception de ces dispositifs est très voisine<br />

de celle <strong>des</strong> paravalanches;<br />

— purger la masse instable. Lorsque la masse est impor­<br />

tante, la purge se fait par un abattage à l'explosif. Il s'agit<br />

d'une opération délicate dont la réalisation doit être<br />

soigneusement étudiée, le choix du plan de tir doit tenir<br />

compte non seulement du désir d'obtenir une bonne<br />

fragmentation, mais aussi de la nécessité de pouvoir faire<br />

la foration <strong>des</strong> trous de mine dans <strong>des</strong> conditions de<br />

sécurité pour les équipes <strong>et</strong> dans un délai relativement<br />

bref. Toutes les précautions nécessaires (évacuation,<br />

interdiction de circulation, <strong>et</strong>c.) peuvent être prises au<br />

moment du tir, c<strong>et</strong>te dernière méthode présente donc <strong>des</strong><br />

avantages indiscutables. Cependant, comme pour tous les<br />

travaux de purge, il faut bien s'assurer que la situation<br />

après la purge ne sera pas aussi précaire que la précédente.<br />

On peut citer le cas de la falaise du Chaînon du<br />

180<br />

Cornu<strong>et</strong> qui surplombe la voie ferrée Paris-Rome <strong>et</strong> la<br />

route nationale 491 sur la rive est du lac du Bourg<strong>et</strong> : après<br />

le pétardage <strong>et</strong> la purge d'une masse de 20000 m 3<br />

, il s'est<br />

avéré nécessaire de construire sur une longueur de 75 m<br />

une galerie couverte pour la voie ferrée, <strong>et</strong> une énorme<br />

dalle inclinée en béton s'appuyant sur la galerie <strong>et</strong> protégeant<br />

par un porte-à-faux la route nationale (fig. 17).<br />

La trajectoire <strong>des</strong> blocs au cours d'un éboulement naturel<br />

ou provoqué est très difficile à prévoir. L'observation <strong>des</strong><br />

éboulis naturels montrent en général un étalement sur une<br />

longueur assez faible de la masse éboulée avec un classement<br />

<strong>des</strong> matériaux suivant leur taille, les blocs les plus<br />

gros <strong>et</strong> les plus cubiques ayant la trajectoire la plus longue.<br />

Dans la plupart <strong>des</strong> cas, il semble qu'une partie très<br />

importante de l'énergie cinétique acquise au cours de la<br />

chute se dissipe à l'impact. On peut cependant observer<br />

<strong>des</strong> blocs isolés qui ont pu franchir <strong>des</strong> distances parfois<br />

considérables en provoquant <strong>des</strong> saignées spectaculaires.<br />

Une étude <strong>des</strong> trajectoires <strong>des</strong> blocs paraît nécessaire afin<br />

de mieux dimensionner les ouvrages de protection.<br />

Fig. 17. — Ouvrage de protection de la voie ferrée Paris-Rome <strong>et</strong><br />

de la RN491 sur la rive est du lac du Bourg<strong>et</strong>.<br />

ÉTUDE DES GLISSEMENTS DE MASSES ROCHEUSES<br />

Le glissement <strong>des</strong> masses rocheuses se produit très généralement<br />

sur <strong>des</strong> surfaces de discontinuité préexistantes<br />

approximativement planes.<br />

Dans les massifs stratifiés, les glissements banc sur banc<br />

sont fréquents. Les massifs calcaires présentent souvent<br />

un versant à peu près conforme à la stratification. Les<br />

bancs superficiels, lorsqu'ils ne sont pas butés en pied,<br />

glissent d'autant plus facilement que le joint de stratification<br />

est argileux ou marneux. Le glissement de gran<strong>des</strong><br />

dalles structurales monolithiques est rare. On peut cepen­<br />

dant citer le cas du Claps-de-Luc dans la Drôme<br />

•(L. Mor<strong>et</strong>, 1945) qui s'est produit en 1442; la dalle de<br />

calcaire tithonique qui a glissé a donné naissance à un<br />

chaos de blocs impressionnant (fig. 18). Le glissement <strong>des</strong><br />

bancs superficiels diaclasés <strong>et</strong> altérés est plus facile que<br />

celui <strong>des</strong> bancs profonds, plus continus, car la masse<br />

rocheuse s'adapte plus facilement aux irrégularités <strong>des</strong><br />

surfaces structurales. Les terrassements qui entaillent <strong>des</strong><br />

bancs ayant un pendage défavorable orienté vers le déblai<br />

(pendage dit « aval ») risquent toujours de provoquer <strong>des</strong><br />

glissements. Les volumes susceptibles d'être mis en mouvement<br />

sont souvent importants, les travaux de stabilisation<br />

<strong>et</strong> les terrassements supplémentaires qu'ils entraînent<br />

doivent être réalisés dans <strong>des</strong> conditions difficiles <strong>et</strong> sont<br />

donc particulièrement onéreux (fig. 19).

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