Stabilité des talus : 2. Déblais et remblais
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de minces dépôts argileux ou schisteux qui leur confèrent<br />
alors <strong>des</strong> caractéristiques de résistance au cisaillement<br />
particulièrement faibles. Le glissement banc sur banc est<br />
alors facile.<br />
Les roches schisteuses se délitent en feuill<strong>et</strong>s parallèles.<br />
La schistosité résulte de la déformation de la masse<br />
rocheuse sous l'action d'une compression qui lui est<br />
perpendiculaire. Dans les roches métamorphiques<br />
(micaschistes, gneiss, ...), elle s'accompagne d'une recristallisation<br />
importante (la foliation est soulignée notamment<br />
par l'orientation <strong>des</strong> micas). Elle introduit une<br />
anisotropie de résistance mécanique très marquée avec,<br />
notamment, une résistance à la traction beaucoup plus<br />
faible perpendiculairement au plan de schistosité.<br />
Les failles <strong>et</strong> les diaclases sont les manifestations de la<br />
déformation discontinue <strong>des</strong> roches. Les lèvres <strong>des</strong> failles<br />
présentent un rej<strong>et</strong> tandis que les diaclases n'en ont pas. Il<br />
existe <strong>des</strong> failles à toutes les échelles. Certaines s'étendent<br />
sur plusieurs centaines de kilomètres avec <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s<br />
kilométriques. La direction du rej<strong>et</strong> peut être essentiellement<br />
verticale, c'est notamment le cas de celles qui<br />
limitent les fossés d'effondrement. En revanche la composante<br />
horizontale du rej<strong>et</strong> est prépondérante pour les<br />
failles de décrochement (fig. 2). Mais il existe de nombreuses<br />
failles ayant <strong>des</strong> étendues <strong>et</strong> <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s beaucoup<br />
plus mo<strong>des</strong>tes parfois centimétriques; les accidents<br />
majeurs sont très souvent accompagnés d'un ensemble de<br />
failles secondaires. Les épontes de la cassure sont souvent<br />
marquées par <strong>des</strong> stries ou <strong>des</strong> cannelures qui indiquent le<br />
sens du mouvement; c'est dans c<strong>et</strong>te direction que la faille<br />
peut rejouer beaucoup plus facilement. Dans d'autres cas<br />
la faille correspond à toute une zone broyée ayant pu être<br />
partiellement recimentée par <strong>des</strong> recristallisations ultérieures,<br />
mais le plus souvent une éponte reste très franche.<br />
Par leur extension <strong>et</strong> leur continuité, les failles<br />
constituent <strong>des</strong> surfaces potentielles de rupture particulièrement<br />
dangereuses.<br />
Fig. <strong>2.</strong> — Faille de<br />
décrochement dans<br />
les grès <strong>des</strong> Vosges<br />
(déblai du canal<br />
d'Arzwiller).<br />
Les diaclases semblent correspondre à une rupture de<br />
type fragile; leur origine a pu dans certains cas être mise<br />
en relation avec la tectonique, mais elle n'est pas toujours<br />
clairement établie. Elles se groupent suivant leur direction<br />
en un nombre limité de familles, chacune d'entre elles<br />
étant plus ou moins exprimées. Dans les roches stratifiées,<br />
les bancs sont découpés par deux familles de diaclases<br />
perpendiculaires aux joints de stratification (fig. 3). Dans<br />
les massifs éruptifs, on observe généralement trois famil-<br />
172<br />
Fig. 3. — Massif stratifié <strong>et</strong> diaclasé.<br />
les de diaclases donnant <strong>des</strong> blocs parallélépipédiques; les<br />
angles que font les faces entre elles sont de l'ordre de 60 à<br />
80". La fréquence <strong>des</strong> diaclases est variable. Près <strong>des</strong><br />
affleurements <strong>et</strong> sur les versants, elles sont beaucoup plus<br />
rapprochées alors qu'à l'intérieur du massif elles sont<br />
beaucoup plus discrètes. On peut souvent faire une distinction<br />
entre <strong>des</strong> diaclases majeures, ayant une certaine<br />
extension <strong>et</strong> dont l'espacement est de l'ordre du mètre ou<br />
de quelques mètres, <strong>et</strong> <strong>des</strong> diaclases secondaires beaucoup<br />
plus rapprochées avec une fréquence décimétrique<br />
mais qui ne présentent pas de continuité. Ces dernières<br />
apparaissent n<strong>et</strong>tement à la faveur d'un terrassement à<br />
l'explosif. La fracturation naturelle <strong>des</strong> masses rocheuses<br />
emprunte généralement le tracé <strong>des</strong> diaclases appartenant<br />
à une ou deux familles; il en est souvent ainsi <strong>des</strong> fissures<br />
gravitaires que l'on observe à proximité <strong>des</strong> versants.<br />
Les flancs <strong>des</strong> vallées montrent souvent une fracturation<br />
dite de décompression parallèle à la vallée <strong>et</strong> qui est liée à<br />
son creusement en particulier lorsqu'elle est d'origine<br />
glaciaire. Le passage d'un état de contrainte tridimensionnel<br />
à un état de contrainte bidimensionnel, près de la<br />
surface où la contrainte normale au flanc de la vallée est<br />
pratiquement nulle, est à l'origine de c<strong>et</strong>te fracturation.<br />
Étude structurale d'un massif rocheux<br />
L'étude structurale d'un massif rocheux doit donner tous<br />
les éléments qui perm<strong>et</strong>tent d'extrapoler raisonnablement<br />
la distribution spatiale <strong>des</strong> surfaces de discontinuité. On<br />
assimile généralement dans une zone donnée les surfaces<br />
de discontinuité à <strong>des</strong> plans.<br />
Pour repérer la direction d'un plan, il est commode de<br />
considérer sa ligne de plus grande pente <strong>et</strong> de l'orienter<br />
vers le bas. La direction d'un plan P est alors donnée par<br />
deux angles (a, B) :<br />
— a est l'azimuth de la projection horizontale de la ligne<br />
de plus grande pente par rapport au nord magnétique;<br />
— le pendage B est l'angle aigu que fait la ligne de plus<br />
grande pente avec le plan horizontal (fig. 4).<br />
On peut rassembler les directions de tous les plans de<br />
discontinuité sur <strong>des</strong> diagrammes polaires, où l'on représente<br />
un plan P(a, B) par son pôle, c'est-à-dire la projection<br />
stéréographique de sa normale. Pour cela on peut<br />
utiliser un canevas de Wulf qui correspond à la projection<br />
stéréographique <strong>et</strong> qui, par conséquent, conserve les<br />
angles; mais il est préférable d'utiliser pour les diagrammes<br />
polaires le canevas de Schmidt qui est une projection<br />
équiaérale qui n'introduit, par conséquent, pas de distorsion<br />
quant à la densité <strong>des</strong> pôles. Lorsque les pôles de