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programmes decennaux sur les conditions de vie des ... - RECOFEM

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Commentaire : De l‟analyse du tableau, il se dégage un faible niveau <strong>de</strong> représentation <strong>de</strong>sfemmes aux postes <strong>de</strong> responsabilité. Cette tendance reste stable <strong>de</strong> 2006 à 2010.Encadré n° 04 : Propos d'une femmeUne femme ne t'expliquera pas beaucoup <strong>de</strong> choses. Une femme ne sait rien. Nous <strong>les</strong>femmes, nous ne décidons <strong>de</strong> rien, nous ne pouvons rien. Nous suivons, c'est tout. Si tu veuxapprendre beaucoup <strong>de</strong> choses <strong>sur</strong> la <strong>vie</strong> <strong>de</strong>s WoDaaBe, il faut aller voir <strong>les</strong> <strong>vie</strong>ux. Il fautaller chez <strong>les</strong> hommes et <strong>les</strong> écouter. Ce sont eux qui savent tout, qui déci<strong>de</strong>nt tout, quipeuvent tout.La femme ne vaut rien. Elle est toujours <strong>de</strong>rrière. Elle ne peut jamais prendre <strong>de</strong> décisionsimportantes pour la <strong>vie</strong> du campement. Oui, la femme ne fait que suivre. C'est l'homme quis'occupe du troupeau et pour nous, le troupeau c'est tout : le prestige, le souffle vital. C'estnotre seule force. Ce sont <strong>les</strong> hommes qui s'occupent directement du troupeau. Nous, <strong>les</strong>femmes nous n'y connaissons rien. Nous ne connaissons pas <strong>les</strong> bons pâturages, nous neconnaissons pas le travail qu'il faut donner au troupeau. Nous ne savons pas le soigner. Nousne connaissons pas bien la brousse. Nous, <strong>les</strong> femmes nous risquons <strong>de</strong> nous perdre parceque nous ne reconnaissons pas bien <strong>les</strong> lieux. Mais <strong>les</strong> hommes eux, ils connaissent tout. Ilsconnaissent la brousse, comme si c'était l'enclos familial : chaque arbre, chaque colline,chaque vallée.Mais par contre, nous <strong>les</strong> femmes, nous pouvons faire certaines choses que <strong>les</strong> hommes nepeuvent pas faire. Nous connaissons <strong>de</strong>s choses que <strong>les</strong> hommes ne connaissent pas. Tu as vuce qui s'est passé pendant l'année <strong>de</strong> la sécheresse. C'était l'anéantissement <strong>de</strong>s troupeaux etla mort <strong>de</strong>s gens. C'était terrible. Et nous ne pourrons jamais oublier ce que nous avonssouffert. Alors <strong>les</strong> hommes ayant perdu <strong>les</strong> troupeaux, ils ont perdu aussi tout pouvoir. Ils nesavaient plus quoi faire, ils n’avaient plus rien à déci<strong>de</strong>r. Nous avions abandonné nosbrousses pour nous réfugier près <strong>de</strong>s villages sé<strong>de</strong>ntaires. Un homme WoDaaDo dans unvillage sé<strong>de</strong>ntaire, qu'est-ce qu'il peut bien faire ? Comment va-t-il nourrir sa famille ? Enfaisant du commerce ou <strong>de</strong> la maçonnerie ? Non, il ne connait rien <strong>de</strong> tout cela. Le seultravail qu'il connaisse, c'est le troupeau.C'est à ce moment-là que nous <strong>les</strong> femmes, nous avons montré ce que nous savions faire. Unefemme WoDaaDo, dans un village sé<strong>de</strong>ntaire va toujours s'en sortir : elle ira coiffer <strong>les</strong>femmes, elle ira réparer <strong>les</strong> calebasses ou piler le mil dans <strong>les</strong> concessions. Elle trouveratoujours un moyen pour se procurer <strong>de</strong> la nourriture. Non, la femme WoDaaDo ne perdjamais courage. C'est vrai. La femme ne connaît rien. Elle ne vaut pas un homme. Maispendant l'année <strong>de</strong> la sécheresse, ce sont <strong>les</strong> femmes qui ont sauvé <strong>les</strong> hommes.Et chaque année, c'est un peu la même chose. Tu vois comment au milieu <strong>de</strong> chaque saisonsèche, plusieurs femmes <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leurs brousses et vont chercher <strong>de</strong> l'argent en ville.C'est un vrai travail pour el<strong>les</strong>. De cette manière, il y a <strong>de</strong>s femmes qui, en <strong>de</strong>ux ou trois mois,gagnent vingt ou trente mille francs. Et el<strong>les</strong> achètent du mil, <strong>de</strong>s nattes, <strong>de</strong>s habits. El<strong>les</strong>peuvent même acheter une brebis ou une chèvre, ou, si Dieu le permet, une génisse.3.4. Renforcement <strong>de</strong>s capacitésLe renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> prise en compte du genre dans le domaine <strong>de</strong>l‟environnement vise à favoriser la participation <strong>de</strong>s femmes dans <strong>les</strong> activités <strong>de</strong> :- lutte contre la désertification et la dégradation <strong>de</strong>s terres ;- conservation/restauration <strong>de</strong> la diversité biologique ;- mise à disposition <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>s technologies durab<strong>les</strong> d‟adaptation aux effetsnéfastes <strong>de</strong>s changements climatiques.128

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