programmes decennaux sur les conditions de vie des ... - RECOFEM

Encadré n°05 : Gestion des ressources naturelles dans le village de Horè GuinndèSitué à la lisière de la zone inondée, le village était jadis ceinturé par une zone très boisée. Ledéveloppement des agglomérations de Mopti et de Sévaré a accentué la pression sur lesressources du terroir de Horè Guinndè.Les bûcherons venaient y camper pour constituer des cargaisons de bois et de charbon. Leshommes du village assistent impuissants à la destruction de leur environnement. Chaque foisqu'ils protestent, les bûcherons leur exhibent le permis de coupe. Présentement, les femmessont obligées de parcourir 15 km à la recherche du bois qui s'éloigne chaque jour un peuplus.Cette situation accentue la charge de travail des femmes de façon considérable. Elles n'ontpas de perspectives de solutions à court terme. L'adoption du foyer amélioré ne résout pas leproblème de déficit chronique de combustible solide. A la question : pourquoi les hommes nevous aident-ils pas à résoudre le problème de bois de chauffe ? les femmes ont répondu : nousavons peur de le leur demander. Les rares charrettes qu'ils ont sont utilisées pour les travauxchampêtres et le transport de matériaux de construction. Avec les mauvaises années, ce sontles charrettes qui leur permettent de se procurer un petit revenu insuffisant pour couvrir lesbesoins de la famille.Nous les femmes, nous avons toujours souhaité disposer d'un terrain pour faire uneplantation villageoise et le maraîchage. Nous ne savons pas où trouver les plants ni lessemences. Les hommes non plus ne nous aident pas. Ils pensent que si nous avons de l'argent,ils n'auront aucun contrôle sur nous. Ils veulent tous qu'on reste cloîtrée. Vous avez vu, quandFanta a commencé à suivre les cours d'alphabétisation, son mari lui a fait des histoiresterribles. Dans ce village, hier comme aujourd'hui, les femmes n'ont pas un mot à dire, ellesn'ont pas de droit, elles n'ont que des devoirs.Il est vrai aussi que les hommes ont perdu beaucoup de leur pouvoir : le Gouvernement ditque toutes les ressources lui appartient. La forêt n'est plus pour nous. Depuis qu'ils ontconstruit cette maudite digue, nos champs ne nous appartiennent plus, car chaque année, ilfaut payer des redevances. La sécheresse a réduit considérablement le potentiel fourrager despâturages et sur la petite bourgoutière qui reste, l'ODEM est venue installer un casier. Avecses gens du Gouvernement, on se demande ce qu'on va devenir. Ils prétendent nous aider,mais ils ne font rien devant la dégradation de notre environnement. Nous les paysans, nous nesavons rien que cultiver ou faire le berger. Nous avons besoin d'être guidés, d'être aidés pournous s'organiser et faire face aux aléas climatiques.3.5.2. Accès à l’eau potableLes femmes sont les principales utilisatrices de l‟eau au niveau domestique, aussi bien pour laboisson que pour les activités ménagères (cuisine, lessive, vaisselle, etc.). Ainsi, la corvéed'eau est un travail essentiellement féminin, bien que les femmes âgées soient déchargées decette activité. Le choix du point d'eau et de l'utilisation de l'eau est fonction de facteurs telsque : quantité, qualité et fiabilité de l'eau, facilité d'accès de la source, temps et effortnécessaires.Bien que l'on sache généralement que les femmes sont chargées de la corvée d'eau, on estmoins informé sur leur responsabilité traditionnelle en matière de gestion et d'entretientechnique des points d'eau publics.130