programmes decennaux sur les conditions de vie des ... - RECOFEM

filles. Faute d‟instruction ou d‟alphabétisation, les populations ne se rendent pas compte que,dans ce cas bien précis, les coutumes et traditions matérialisent la discrimination des sexes.Mais, grâce à l‟action conjuguée de l‟Etat et à la volonté de la Société Civile, cette réalité peutchanger. Au Mali, à travers la réforme éducationnelle de 1962, les autorités politiques ontaboli toutes les lois discriminatoires autour de l‟éducation. La Constitution maliennereconnaît, dans son article 18, le droit à l‟éducation pour tous les citoyens, sans unequelconque distinction de genre. La même disposition apparaît dans les textes sur la Loid‟Orientation sur l‟Education élaborée et approuvée dans le cadre du PRODEC.Cependant, il est important de mentionner que tout le monde ne considère pas nécessairel‟éducation des filles, beaucoup pensent que le destin d‟une fille est de devenir une bonnefemme pour son époux et une bonne mère pour ses enfants.La société malienne est très souvent basée sur des croyances socioculturelles qui ne favorisentpas l‟évolution intellectuelle des jeunes filles. Nombreux sont les parents qui pensent quel‟école est un facteur de déstabilisation de la fille par le contact de celle-ci avec les garçons etles traditions et mœurs d‟autres sociétés et cultures.Il y a urgence d‟harmoniser nos riches traditions et coutumes africaines et les impératifs desdroits humains et du développement, afin que toute la société prenne conscience del‟importance de l‟éducation des filles et que les traditions ne soient plus une barrière pour ceprocessus. Discriminations liées aux croyances religieusesAu Mali, l‟Islam est la religion de la majorité de la population. Néanmoins une bonne partiede la population pratique le christianisme. On y rencontre également des adeptes des religionstraditionnelles.Généralement, la population chrétienne est réceptive à l‟école et à l‟éducation de tous lesenfants sans distinction de sexe..Dans la communauté musulmane par contre, beaucoup de discussions et controversespersistent. Ceux qui ne voient pas l‟utilité de l‟éducation des filles, disent que „„Le destin dela petite fille est de se marier à l‟homme choisi par son père. L‟école des blancs représenteune barrière à cet accomplissement...‟‟. Dans certains milieux, beaucoup de gens sontsensibles à ce genre de discours qui freine ou du moins retarde l‟élan de la scolarisation desfilles et la formation des femmes.Les milieux religieux influents doivent être gagnés sans réserve pour la cause de l‟éducationdes filles et des femmes.Autre problème : la désertion scolaire ou les difficultés de rétention des filles à l’écoleLa désertion scolaire est un aspect de la discrimination dans l‟éducation des filles. Une grandepartie des filles interrompent leurs études sans obtenir de diplômes pouvant leur servir dans lefutur. Entre autres, elles abandonnent les études pour les raisons suivantes : un mariageprécoce, le manque de temps, l‟exode rural et surtout le manque d‟éducation sexuelle qui74