programmes decennaux sur les conditions de vie des ... - RECOFEM

Pour mesurer le véritable effet de l‟éducation (et en particulier des différents niveauxscolaires) sur le développement social, il est important de calculer des effets nets, encontrôlant ceux des autres facteurs sociodémographiques (âge, sexe, milieu de résidence,niveau de richesse…) qui d‟ailleurs, sont souvent liés au niveau d‟éducation de l‟individu.Les effets nets de l‟éducation présentés ici sont des effets simulés pour des individus«moyens» (ayant les caractéristiques moyennes sur l‟ensemble des variables de contrôle) quine diffèrent entre eux que par le nombre d‟années d‟études effectué. Le calcul de ces effetsnets est permis par l‟utilisation de modèles économétriques expliquant les différences entreindividus dans le domaine social par le nombre d‟années d‟études fait, en utilisant les autresvariables sociodémographiques comme les variables de contrôle. Ces effets sont différents desstatistiques descriptives simples, qui donneraient les modalités de telle ou telle variable dedéveloppement humain en fonction du nombre d‟années d‟études fait.Depuis l‟avènement du PRODEC, les curricula d‟enseignement font une place importante àl‟hygiène, l‟alimentation, la santé, le cadre de vie et d‟autres besoins, dans les thèmesd‟enseignement dispensés dans les écoles et les centres de formation. Dans quelles mesuresl‟accès et le renforcement de l‟éducation des filles et des femmes a favorisé l‟amélioration desconditions de vie de la femme ? Les données issues de l‟étude documentaire, notamment le« Système éducatif malien. RESEN 2010 » et des enquêtes de sondage attestent que lesdifférentes formations ont eu un impact positif sur les conditions de vie des femmes etcontribuent à satisfaire à leurs besoins pratiques et à leurs intérêts stratégiques.‣ La diminution du risque de pauvreté de la population féminineSelon des études effectuées dans divers milieux, le risque de pauvreté extrême (mesuré par laprobabilité pour un individu d‟être dans les 60% les plus pauvres) diminue quand le niveaud‟éducation augmente. Lorsqu‟on mène l‟analyse par milieu de résidence, on constate qu‟àpartir de six années d‟études, le risque de pauvreté tel que mesuré, disparaît quasiment enzone urbaine et diminue très significativement en zone rurale. A partir de neuf années descolarité, on peut considérer que le risque de pauvreté extrême devient nul. Vu sous cet angle,le PRODEC, en contribuant à renforcer la scolarisation des filles et leur maintien à l‟école, afavorisé la réduction du risque de pauvreté dans cette couche de la population.‣ Le changement de comportement des femmes en matière de reproduction et de santéL‟éducation permet de retarder l‟âge de la mère au premier accouchement, d‟espacer lesnaissances, d‟augmenter la probabilité d‟utiliser une méthode contraceptive et de réduire lenombre d‟enfantsComme on pouvait s‟y attendre, les femmes qui sont allées à l‟école plus longtempsconnaissent la maternité plus tardivement que les femmes sans instruction (+0,7 années entrela fin du premier et du second cycle fondamental et +2,0 années entre la fin du second cyclefondamental et celle du secondaire). En d‟autres termes, il est très important que les fillespoursuivent leurs études au-delà du premier cycle du fondamental pour que l‟éducation agisse82