Guide 2017
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Portrait diplomatique<br />
Best of LG 197 - Avril <strong>2017</strong><br />
“<br />
La diplomatie de<br />
proximité est un véritable<br />
défi: il ne tient qu’à nous<br />
de trouver les moyens<br />
de résoudre les questions<br />
qui posent problème<br />
”<br />
les conflits avec stratégie et empathie, en<br />
veillant toujours à se mettre à la place de son<br />
interlocuteur pour le comprendre. Et cette<br />
qualité, il l’a cultivée au cours de ses études.<br />
Père d’une famille nombreuse, celle-ci l’a beaucoup<br />
aidé à garder les pieds sur terre. «Quand<br />
on a la responsabilité de beaucoup de vies, il<br />
faut trouver des solutions humaines» nous dit-il<br />
avec beaucoup de bienveillance. tre responsable<br />
d’une famille l’a rendu sobre et réaliste et<br />
lui a permis de maintenir le souci de l’humain à<br />
la tête de ses priorités.<br />
Un européen convaincu<br />
Prochainement se tiendra le sommet de Rome<br />
commémorant les 60 ans de la fondation de<br />
l’Union européenne et l’ancien directeur des<br />
relations bilatérales avec l’Europe du Sud-<br />
Est nous avoue alors craindre une nouvelle<br />
crise des Balkans. Selon lui, l’enjeux principal<br />
de ce sommet sera de rendre à nouveau<br />
l’Europe désirable; il faudra remontrer<br />
l’unité européenne suite au Brexit et rendre<br />
visible ses bienfaits. «Dans les Balkans, j’ai pu<br />
faire l’expérience d’une Europe sans l’Union<br />
européenne où les pays sont restés empêtrés<br />
dans leurs rancunes et leur nationalisme<br />
et ont donc des relations mutuelles très<br />
problématiques» confie-t-il. Or, à l’heure<br />
actuelle l’Europe ne peut pas se permettre un<br />
repli sur elle-même et devra donc reconquérir<br />
les opinions et relancer la dynamique de coopération<br />
dans cette région.<br />
«Je respecte la séparation des pouvoirs»<br />
Sur un autre front, la crise migratoire à<br />
laquelle l’Europe doit faire face ne lui laisse<br />
aucun répit. La Cour européenne de justice a<br />
récemment donné raison à la Belgique dans<br />
l’affaire des visas humanitaires, il est donc<br />
maintenant décidé que les postes diplomatiques<br />
n’auront pas à délivrer de visas humanitaires<br />
et l’ambassadeur respecte cette décision.<br />
«Je pense que tout en respectant le droit<br />
d’asile, nous devons avoir le courage politique<br />
de ne pas accueillir tous les réfugiés économiques.<br />
Nous ne pouvons pas ouvrir trop<br />
grandes les portes de l’Europe, ce serait irresponsable;<br />
nous devons être généreux dans<br />
la mesure de nos moyens et ne pas accepter<br />
d’accueillir une population que nous ne<br />
pourrions pas intégrer à notre structure économique<br />
et sociale. Dans l’idéal, il faudrait<br />
prendre le problème à sa source en résolvant<br />
les conflits au Moyen-Orient et en relançant<br />
l’économie locale par le biais de l’aide au<br />
développement».<br />
Du LUX au BENELUX<br />
Au cours de ces dernières années, Thomas<br />
Antoine aura dû s’attaquer à des sujets sensibles<br />
tels que la fiscalité ou la mobilité, dossier<br />
qu’il ne sera malheureusement pas parvenu à<br />
résoudre et qu’il transmettra à son successeur.<br />
Récemment proposé à la fonction de Secrétaire<br />
général du BENELUX, il vit les derniers moments<br />
de son mandat d’ambassadeur. Cette nomination<br />
s’inscrit dans le courant d’autres changements<br />
majeurs survenus à la gouvernance<br />
de la BNB et à la Cour européenne de justice<br />
afin de garantir un équilibre entre les différents<br />
partis et langues de Belgique. «En<br />
tant que belge et européen, je suis toujours<br />
perplexe devant ces dosages. Le service public<br />
transcende les rôles linguistiques et les partis.<br />
Je pense que lorsqu’on est amené à être juge<br />
à la Cour européenne de justice, être flamand<br />
ou francophone n’a plus aucune importance.<br />
Goethe disait qu’il fallait donner aux enfants<br />
des racines et des ailes, il est donc important<br />
de ne pas avoir que des racines, il faut avoir<br />
des ailes pour aller vers l’altérité». Thomas<br />
Antoine est très enthousiaste à l’idée de relever<br />
ce nouveau défi car, pour lui, l’Europe doit être<br />
crédible et cela dès sa plus petite échelle. En<br />
Belgique, au BENELUX et en Europe, il faut être<br />
unis dans la diversité comme le veut la devise<br />
de l’Europe «In varietate concordia». MC<br />
192<br />
LG - Best of & <strong>Guide</strong> <strong>2017</strong>