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colloque sur la prudence. - Académie des sciences morales et ...

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Il faut bien nous situer dans le contexte contemporain : La science<br />

nous a proj<strong>et</strong>és dans une forme d’hybris. En manque de norme nous<br />

demandons à c<strong>et</strong> hybris qu‘il fasse preuve de <strong>prudence</strong> pour nous absoudre<br />

de sa déme<strong>sur</strong>e. Un paradoxe d’hybris qui se voudrait prudent. La juste<br />

me<strong>sur</strong>e aristotélicienne a-t-elle encore un sens si elle doit se me<strong>sur</strong>er dans<br />

l’hybris ? y-a-t-il une juste me<strong>sur</strong>e dans l‘excès? Ou suffit-il de se satisfaire<br />

d‘un mal moindre pour qu‘il devienne un bien en soi ?<br />

Construction de notre représentation du consensus<br />

Dans <strong>la</strong> cité athénienne, Homère nous parle du conseil <strong>des</strong> 500 (le<br />

conseil <strong>des</strong> anciens) <strong>la</strong> boulè qui donna boulèsis (délibération) qu‘Aristote<br />

sera le premier à employer dans un sens technique. Ce Conseil <strong>des</strong> 500, les<br />

sages, les phronimoï (de phronèsis) étaient chargés de préparer par une<br />

délibération préa<strong>la</strong>ble, les décisions de l‘assemblée du peuple. Le conseil<br />

délibérait <strong>et</strong> le peuple choisissait… ou du moins ratifiait <strong>la</strong> pré-décision.<br />

Etait-ce pour rappeler qu‘il n‘y a pas de décisions justes (proaïrésis) sans<br />

délibération préa<strong>la</strong>ble qu‘Aristote évoque <strong>la</strong> pratique homérique ? Rien à voir<br />

avec le choix, <strong>la</strong> décision juste, l‘intention de bien qui doit animer celui qui<br />

choisit <strong>et</strong> qui engage sa liberté, sa responsabilité <strong>et</strong> son mérite.<br />

Calqué <strong>sur</strong> ce schéma organisationnel de <strong>la</strong> décision, le consensus<br />

de <strong>la</strong> république romaine semble avoir été un processus de légitimité<br />

oligarchique basé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>prudence</strong>.<br />

Il existait deux types d‘assemblée popu<strong>la</strong>ire à Rome, les contiones <strong>et</strong><br />

les comices. Les premières étaient informatives <strong>et</strong> servaient à tester l‘opinion<br />

publique, Par suite, les contiones étaient le lieu où les rogatores me<strong>sur</strong>aient<br />

à quel point le peuple était prêt à s‘engager pour une cause ou à faire<br />

obstruction. Au sens littéral, elles étaient le lieu institutionnalisé de <strong>la</strong><br />

me<strong>sur</strong>e de <strong>la</strong> préférence. Les secon<strong>des</strong> (comices), selon qu‘elles étaient<br />

tributes (35 tribus) <strong>la</strong> majorité <strong>des</strong> tribus l‘emportaient, ou centuriates (193<br />

centuries) où les voix <strong>des</strong> citoyens riches pesaient beaucoup plus lourd que<br />

celles <strong>des</strong> autres.<br />

Les comices étaient dirigés par un tribun ou un magistrat qui était<br />

mandaté pour présenter un proj<strong>et</strong> de loi (rogator). L‘assemblée ne pouvait ni<br />

exposer son point de vue, ni proposer <strong>des</strong> amendements ; elle n‘avait le choix<br />

qu‘entre approuver ou refuser.<br />

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