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colloque sur la prudence. - Académie des sciences morales et ...

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Tous, Aristote, Habermas, Machiavel, comme les Moscovici, Doise,<br />

Quinche, ont pressenti <strong>la</strong> nécessité d‘un éthos en propédeutique de <strong>la</strong><br />

discussion pour nous as<strong>sur</strong>er <strong>des</strong> décisions sociétales justes. C<strong>et</strong>te impossible<br />

as<strong>sur</strong>ance d‘éthos nous proj<strong>et</strong>te dans un supposé idéal irrationnel qui lui,<br />

prétend produire du rationnel.<br />

Le consensus est-il pervers en soi ? S‘il demande l’éthos de chacun il<br />

ne l‘as<strong>sur</strong>e absolument pas. Par contre il prétend à <strong>la</strong> norme attendue par<br />

tous.<br />

Prudence selon Habermas<br />

Le consensus est un moindre mal, <strong>la</strong> moins mauvaise solution, un<br />

compromis raisonnable pour éviter le pire. Pour faire fonctionner le<br />

paradigme habermassien il faut présupposer un principe d‘empathie<br />

solidaire, une intention commune d‘accéder au consensus qui suppose<br />

lui-même une communauté idéale de <strong>la</strong> communication. Le consensus est<br />

alors présupposé comme un télos qui servira à légitimer les actions qui en<br />

découleront alors qu‘il n‘est qu‘une décision qui ne présume en rien de sa<br />

qualité morale. En ce<strong>la</strong> il n‘est pas un bien en soi.<br />

Le consensus se veut acte prudentiel, il n‘est qu‘une décision<br />

raisonnable <strong>et</strong> mécanique construite dans un processus psychosocial très<br />

complexe, <strong>et</strong> non un acte moral. L‘éthique, elle, doit être pétrie d‘inquiétude<br />

<strong>et</strong> de doute, alors que le consensus vise <strong>la</strong> norme ras<strong>sur</strong>ante. Le consensus<br />

loin d‘être moral en soi est une volonté de produire de l‘éthique. En ce<strong>la</strong> il est<br />

une réflexion qui ne se situe pas dans <strong>la</strong> sphère éthique mais qui produit du<br />

sens commun en vue d‘y accéder. Ce sens commun vise <strong>la</strong> norme <strong>et</strong> non<br />

l‘éthique. Ici donc, <strong>la</strong> fin attendue n‘est qu‘un moyen !! Le consensus est une<br />

poiésis, l‘acte moral est une praxis, une fin en soi. (Montaigne le décrit si<br />

bien en disant : « quand je danse, je danse. Quand je dors, je dors. Quand je<br />

me promène solitairement dans un beau verger, si mes pensées se sont<br />

entr<strong>et</strong>enues <strong>des</strong> occurrences étrangères quelque partie du temps, quelque<br />

autre partie du temps, je les ramène au verger, à <strong>la</strong> promenade, à <strong>la</strong> douceur<br />

de <strong>la</strong> solitude <strong>et</strong> à moi. 238 »<br />

Mais <strong>la</strong> norme n‘est-elle pas plus inquiétante que le doute ?<br />

238 Michel de Montaigne, Essais – Livre III, Paris, GF F<strong>la</strong>mmarion, 2002, p. 319.<br />

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