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colloque sur la prudence. - Académie des sciences morales et ...

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ne tue que 6 marins à chaque fois. Scyl<strong>la</strong> est un moindre mal politique <strong>et</strong> non<br />

éthique car elle est un mal en soi. Aristote nous dit qu‘entre deux maux il<br />

faut préférer le moindre…. Certes s‘il tue moins ! Mais en aucun moment<br />

Aristote nous dit qu‘il faut le considérer comme un bien en soi !!!<br />

Il fait juste figure de bien par rapport à un mal plus grand. Il reste<br />

néanmoins un mal en soi. Il n‘y a pas de juste me<strong>sur</strong>e dans l’hybris.<br />

Le moindre mal : <strong>la</strong> voie du politique<br />

La <strong>prudence</strong> machiavélienne ne vise pas une praxis, elle est un outil<br />

politique <strong>et</strong> n‘opère pas de <strong>la</strong> même façon. Machiavel dit qu‘il est parfois<br />

nécessaire de passer par un moindre mal pour accéder à un plus grand Bien.<br />

Ne pas oublier que Machiavel était un politique pur. Le moindre mal vu par<br />

Aristote est inabordable selon Machiavel, or le moindre mal est le seul bien<br />

véritable, il est <strong>la</strong> voie unique du politique. Et chez lui, <strong>la</strong> fin justifie les<br />

moyens.<br />

Moscovici <strong>et</strong> Doise ont eux, dans les <strong>sciences</strong> sociales, conforté <strong>la</strong><br />

thèse d‘Habermas en confondant « propension » <strong>et</strong> soumission librement<br />

consentie <strong>des</strong> individus. Ils nous disent que les individus libèrent une<br />

propension au compromis quand ils sont réunis à d‘autres individus. Nous<br />

préférons <strong>la</strong> thèse de <strong>la</strong> soumission librement consentie car le groupe est mû<br />

par les idées d‘un leader, qui lui, va produire l‘énergie nécessaire pour faire<br />

vivre ses idées. A partir de là il y a effectivement <strong>la</strong> suite du raisonnement de<br />

Moscovici : Hypnose – impuissance contre <strong>la</strong> contamination de <strong>la</strong> pensée de<br />

l‘autre – le groupe nivelle en accentuant les qualités communes aux dépens<br />

<strong>des</strong> qualités propres. – il protège du doute – Le groupe ras<strong>sur</strong>e <strong>et</strong> ôte<br />

l‘aiguillon du scrupule. « En somme, disent-il, penser ou choisir avec les<br />

autres, c‘est se soum<strong>et</strong>tre à leur étalon. » Mais, pour que ce<strong>la</strong> ait un sens<br />

compl<strong>et</strong>, il convient de penser « étalon » en termes de leader… Ils arrivent à<br />

<strong>la</strong> conclusion suivante « A croire que, sans s‘en rendre compte, chaque suj<strong>et</strong><br />

s‘ajuste à l‘autre pour ne pas le dépasser ni être dépassé par lui <strong>et</strong> ainsi le<br />

résultat global s‘équilibre autour de <strong>la</strong> moyenne. 236 » Là, nous ne pouvons<br />

adm<strong>et</strong>tre c<strong>et</strong>te « croyance » Non ! Ce qui se passe de façon bien plus<br />

236 Serge Moscovici, Willem Doise, Dissensions <strong>et</strong> consensus, Paris, PUF, « psychologie<br />

sociale », 1992, p. 44.<br />

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