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françois-pierre goy les sources manuscrites de la musique pour luth ...

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2. CAUSES DE L’APPARITION DE CES ACCORDS<br />

C’est le changement progressif d’orientation et <strong>de</strong> style<br />

dans <strong>la</strong> <strong>musique</strong> <strong>pour</strong> <strong>luth</strong>, amorcé dès <strong>la</strong> fin du XVIe siècle et<br />

consommé vers 0, qui a permis, sinon provoqué, <strong>les</strong> changements<br />

dans l’accord <strong>de</strong> l’instrument.<br />

Le Vieil ton, avec ses <strong>de</strong>ux octaves entre <strong>les</strong> premier et<br />

sixième chœurs et sa disposition d’interval<strong>les</strong> dominée par <strong>les</strong><br />

quartes, était idéal <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>musique</strong> du XVIe siècle, car il offrait<br />

un ambitus suffisamment étendu <strong>pour</strong> <strong>les</strong> entrées en imitation<br />

<strong>de</strong>s formes contrapuntiques et <strong>de</strong>s doigtés commo<strong>de</strong>s <strong>pour</strong> <strong>les</strong><br />

accords et <strong>les</strong> coloratures monodiques fréquents dans tous <strong>les</strong><br />

types <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong> cette époque ( ) . Ces qualités expliquent le<br />

maintien du Vieil ton <strong>pour</strong> l’accompagnement <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> cour ( ) ,<br />

puis au théorbe, que <strong>les</strong> Français emploieront beaucoup par <strong>la</strong><br />

suite <strong>pour</strong> réaliser <strong>la</strong> basse continue ( ) .<br />

Mais vers 0, <strong>les</strong> transcriptions <strong>de</strong> polyphonie vocale et<br />

<strong>les</strong> formes contrapuntiques disparaissent du répertoire (ou plus<br />

exactement, on cesse d’en composer, sauf en Italie), au profit<br />

<strong>de</strong> danses brèves à l’écriture légère – superius et basse avec<br />

un nombre restreint d’accords – et à l’ambitus réduit. Or, <strong>les</strong><br />

exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> l’accord intervenus entre 1600 et<br />

0 ont été presque exclusivement consacrés à <strong>la</strong> composition<br />

d’un répertoire chorégraphique.<br />

Que recherche-t-on ainsi ? D’une part, un emploi plus <strong>la</strong>rge<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s à vi<strong>de</strong>, garant à <strong>la</strong> fois d’une facilité technique<br />

accrue et d’une sonorité plus c<strong>la</strong>ire et résonnante ( ) . Ce n’est<br />

pas un hasard si chacun <strong>de</strong>s accords est associé à <strong>de</strong>s tonalités<br />

dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> on peut y jouer l’accord <strong>de</strong> tonique presque entièrement<br />

à vi<strong>de</strong> (cf. Tableau I, "Accords nouveaux" et tonalités).<br />

Les chœurs aigus n’étant plus séparés que par <strong>de</strong>s tierces,<br />

on peut aussi jouer <strong>de</strong>s passages conjoints avec une note sur<br />

<strong>de</strong>ux à vi<strong>de</strong> (Ex. ). Le guitariste Gaspar Sanz nomme campane<strong>la</strong>s<br />

(clochettes) ( ) cette technique, qui passe un peu plus tard à son<br />

instrument :<br />

Ex. : [campane<strong>la</strong>s] (P. Gautier CLF n° , tactus – ).<br />

Un autre raffinement, facilité par <strong>les</strong> tierces entre <strong>les</strong><br />

quatre premiers chœurs, se répand : il consiste à jouer une note,<br />

In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s noms In<strong>de</strong>x <strong>de</strong>s titres<br />

I:

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