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Ben Ali le ripou - Webvirage

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Au début de 1980, <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> devenu entre-temps général et premier responsab<strong>le</strong> de la sûreté, a<br />

rencontré Leïla Trabelsi, son actuel<strong>le</strong> épouse. Comment se sont-ils connus? Leïla avait perdu<br />

son passeport. El<strong>le</strong> a réussi à prendre rendez-vous avec lui en tant que directeur de la Sûreté.<br />

Il l’a reçue, et rapidement el<strong>le</strong> a eu son passeport.<br />

Fil<strong>le</strong> de Mohamed, vendeur de fruits secs, et Saïda Trabelsi, issue d’une famil<strong>le</strong> nombreuse<br />

(el<strong>le</strong> a dix frères et sœurs), cel<strong>le</strong>-ci travaillait comme secrétaire dans la société Le Bâtiment, à<br />

l’avenue de Carthage. Les mauvaises langues disent qu’el<strong>le</strong> était une femme frivo<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong>ur<br />

livre ‘‘La Régente de Carthage. Main basse sur la Tunisie’’ (éd. La Découverte, Paris, 2009),<br />

Nicolas Beau et Catherine Graciet avancent que cette réputation de fil<strong>le</strong> faci<strong>le</strong>, Leïla la doit à<br />

une confusion avec l’une de ses nombreuses homonymes (ses prénom et nom sont fort<br />

répandus en Tunisie), une autre Leila <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> en somme, ancienne coiffeuse el<strong>le</strong> aussi, qui<br />

tenait <strong>le</strong> salon de coiffure Donna, sur la route de La Soukra. Mata Hari à ses heures, cel<strong>le</strong>-ci<br />

espionnait <strong>le</strong>s milieux libyens pour <strong>le</strong> compte du ministère de l’Intérieur. El<strong>le</strong> était, à la fin<br />

des années 1980, la maîtresse de Mohamed <strong>Ali</strong> Mahjoubi, surnommé Chedly Hammi, haut<br />

fonctionnaire qui allait devenir <strong>le</strong> premier directeur de la sûreté du président <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong>, puis son<br />

secrétaire d’Etat à la Sécurité, avant d’être arrêté, en 1990, avec sa maîtresse, jetés en prison<br />

et condamnés pour "intelligence avec Israël". Les deux tourtereaux ont disparu depuis de la<br />

circulation.<br />

Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, en revanche, c’est que la vraie Leïla est parvenue à<br />

séduire <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> avant de devenir sa maîtresse attitrée après son retour à Tunis, en 1984, après<br />

quatre années passées à la tête de la représentation diplomatique tunisienne en Pologne.<br />

Qui est Leïla <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> et dans quel<strong>le</strong>s circonstances a-t-el<strong>le</strong> fait connaissance avec son futur<br />

époux? Diffici<strong>le</strong> de répondre avec précision à cette question, tant <strong>le</strong> sujet demeure tabou à<br />

Tunis. On se contentera, ici, de reprendre <strong>le</strong>s extraits de l’ouvrage de Nicolas Beau et<br />

Catherine Graciet consacrés à ce sujet, où il est cependant diffici<strong>le</strong> de faire la part des ragots –<br />

dont aiment se dé<strong>le</strong>cter <strong>le</strong>s Tunisiens – et cel<strong>le</strong> des informations puisées à bonne source (<strong>le</strong>s<br />

renseignements français ?).<br />

"Née en 1957 dans une modeste famil<strong>le</strong> nombreuse, la future épouse du général <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> a<br />

grandi à Khaznadar, près du Bardo à Tunis. D’autres se souviennent que la famil<strong>le</strong> Trabelsi<br />

a vécu à El Hafsia, un des quartiers <strong>le</strong>s plus délabrés de la Medina. Son père vendait des<br />

fruits secs et sa mère é<strong>le</strong>vait <strong>le</strong>s onze enfants. Avec <strong>le</strong> brevet en poche, la jeune Leila entre à<br />

l’éco<strong>le</strong> de coiffure de la rue de Madrid. El<strong>le</strong> fit ses premières armes ‘‘Chez Wafa’’, une<br />

coiffeuse de la place Barcelone. En 1975, à dix-huit ans, el<strong>le</strong> rencontra un certain Khelil<br />

Maaouia, alors patron de l’agence Avis sur la route de l’aéroport. Fol<strong>le</strong> amoureuse, el<strong>le</strong> se<br />

maria, avant de divorcer trois ans plus tard – ‘‘Mon mari passe son temps à la chasse, se<br />

plaignait-el<strong>le</strong>, il ne s’occupe pas de moi.’’<br />

C’est l’époque où Leïla a été embauchée à l’agence Voyage 2000. Son propriétaire, Omrane<br />

Lamouri, possédait éga<strong>le</strong>ment, aux environs de Tunis, l’Hôtel des Colombes. L’agence se<br />

trouvait au cœur de la capita<strong>le</strong> à l’Immeub<strong>le</strong> central [la Nationa<strong>le</strong>], une ga<strong>le</strong>rie marchande à<br />

deux pas de l’ambassade de France. Leïla découvrit <strong>le</strong> milieu des hommes d’affaires, voyagea<br />

un peu, s’ouvrit au vaste monde. Femme indépendante, el<strong>le</strong> roulait déjà dans une petite<br />

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