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Ben Ali le ripou - Webvirage

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Un ami des juifs pro-israéliens<br />

Au début de l’année 1990, la police arrête un jeune homme dans <strong>le</strong> secret <strong>le</strong> plus absolu. La<br />

famil<strong>le</strong> s’inquiète. Le père, haut magistrat à la retraite – il était président du tribunal<br />

administratif – effectue des recherches un peu partout. Il interroge ses parents et <strong>le</strong>s<br />

connaissances de son fils. Il s’adresse aux hôpitaux, à la morgue, à la police, sans aboutir à<br />

aucun résultat.<br />

Six jours plus tard, on lui remet un cercueil avec la mention " Défense d’ouvrir ". On lui<br />

explique qu’il s’agit d’un accident de train sur la voie ferrée d’Ezzahra. Le père n’y croit pas.<br />

Son flair lui faisait pressentir, dès <strong>le</strong> premier jour de la disparition, <strong>le</strong> crime d’Etat. Son fils,<br />

féru d’informatique, s’était infiltré dans <strong>le</strong> système de <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> et avait découvert la relation du<br />

Président avec <strong>le</strong> Mossad. Marwene <strong>Ben</strong> Zineb n’est pas mort avec son secret. Il a laissé de<br />

nombreux ému<strong>le</strong>s qui, aujourd’hui encore, poursuivent <strong>le</strong>ur traque.<br />

Habib <strong>Ben</strong> Zineb, père de la jeune victime, fut atteint de tétraplégie. Il mourut immobilisé<br />

dans son lit, au bout de trois années de paralysie complète.<br />

* * *<br />

Depuis de très nombreuses années, <strong>le</strong>s opposants tunisiens sont souvent la cib<strong>le</strong> de campagnes<br />

de diffamation à travers des tabloïds de caniveau. Financées par <strong>le</strong> contribuab<strong>le</strong> à travers la<br />

manne publicitaire distribuée, à l’intérieur autant qu’à l’extérieur, par l’ATCE, ces campagnes<br />

sont souvent commanditées par <strong>le</strong> plus haut sommet de l’Etat et <strong>le</strong> ministère de l’Intérieur.<br />

Selon de nombreuses sources, <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s insultants et diffamatoires publiés par des journaux<br />

soi-disant indépendants, mais ayant de fortes connexions avec <strong>le</strong>s services du régime, étaient<br />

rédigés par une cellu<strong>le</strong> spécia<strong>le</strong> siégeant au Palais de Carthage, qui <strong>le</strong>s faisaient parvenir<br />

directement aux rédactions de ces journaux. Force est de constater que chaque fois que <strong>le</strong><br />

régime de <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> se trouve en mauvaise posture et que son image est écornée sur <strong>le</strong> plan<br />

international, <strong>le</strong>s insultes et <strong>le</strong>s dénigrements franchissent un palier supplémentaire se<br />

transformant en de graves accusations et des menaces de mort.<br />

Ainsi, en 1992, lors du procès de Moncef <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong>, frère du président, impliqué comme chef<br />

d’un réseau de drogue démantelé en France, connu sous <strong>le</strong> nom de Couscous Connection, et<br />

condamné à 10 ans de prison par un tribunal français, l’ancien secrétaire d’Etat à la Sécurité<br />

Ahmed <strong>Ben</strong>nour a été accusé d’avoir livré des informations permettant au Mossad<br />

d’assassiner à Paris, à la même époque, <strong>le</strong> militant Atef Bsissou, collaborateur du <strong>le</strong>ader<br />

pa<strong>le</strong>stinien Abou Iyad, numéro 2 de l’OLP.<br />

Cette scanda<strong>le</strong>use désinformation et ces graves accusations, relayées sans la moindre<br />

vérification par <strong>le</strong>s journaux tunisiens, avaient pour but de livrer M. <strong>Ben</strong>nour à la vindicte de<br />

groupes extrémistes pa<strong>le</strong>stiniens. Il a fallu une intervention vigoureuse de la France, qui a<br />

enquêté sur <strong>le</strong> meurtre de Atef Bsissou, et un communiqué sans ambages de feu Yasser<br />

Arafat, lavant M. <strong>Ben</strong>nour de tout soupçon, "évoquant une affaire tuniso-tunisienne et<br />

déplorant l’instrumentalisation de la cause pa<strong>le</strong>stinienne", pour mettre fin à cette grossière<br />

manipulation. D’ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> juge anti-terroriste français, qui avait instruit cette affaire<br />

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