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Ben Ali le ripou - Webvirage

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Pour tromper l’opinion publique internationa<strong>le</strong> sur la véritab<strong>le</strong> nature du régime en place, <strong>le</strong>s<br />

propagandistes du Palais de Carthage ne manquent pas de moyens de financements pour la<br />

plupart puisés dans <strong>le</strong>s caisses de l’Etat et des organismes publics. Des artic<strong>le</strong>s publicitaires<br />

achetés dans des journaux étrangers par l’intermédiaire de l’ATCE sont repris dans <strong>le</strong>s médias<br />

locaux en grande fanfare comme "témoignages sur <strong>le</strong>s avancées de la Tunisie grâce à la<br />

politique avant-gardiste du président". La même agence œuvre en sous-main pour que des<br />

prix et des médail<strong>le</strong>s émanant d’organisations étrangères, souvent créées pour l’occasion,<br />

vantant "<strong>le</strong> soutien constant qu’accorde <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> aux causes humanitaires et aux droits de<br />

l’homme en Tunisie et dans <strong>le</strong> monde entier". Une soixantaine de journalistes étrangers<br />

complaisants sont invités régulièrement, tous frais payés, pour séjourner dans <strong>le</strong> pays. Leurs<br />

artic<strong>le</strong>s publiés dans des journaux de seconde et même de troisième zone sont grassement<br />

payés au frais du contribuab<strong>le</strong>. Des porte-voix attitrés du régime (tels Mezri Haddad,<br />

Boubaker Sghaïer, Ridha Mellouli, Abdeljélil Massoudi, Borhane Bsaies, Chedly <strong>Ben</strong><br />

Younes, Saïda Agrebi, Mouldi Mbarek, Kamel <strong>Ben</strong> Ouanès, Sahbi Smara, Khawla<br />

Ferchichi…) sont dépêchés en Europe, notamment en France, pour prendre part – de manière<br />

souvent tapageuse dans <strong>le</strong> but de <strong>le</strong>s perturber – aux réunions consacrées à la situation en<br />

Tunisie. Des lobbyistes de la communauté des Tuns (juifs d’origine tunisienne) sont aussi<br />

invités à participer à ces réunions pour témoigner en faveur de <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong>. L’essentiel du travail<br />

de propagande financé par l’ATCE consiste dans des publi-reportages publiés dans des<br />

journaux européens. Les clients qui se tail<strong>le</strong>nt la part du lion des enveloppes dépensées<br />

chaque année par l’ATCE dans cette activité sont l’hebdomadaire Jeune Afrique et <strong>le</strong> mensuel<br />

AM, dirigés par <strong>le</strong> Tunisien Béchir <strong>Ben</strong> Yahmed, qui fut bien plus inspiré dans sa première<br />

jeunesse, et son beau-fils Zyad Limam. Jeune Afrique et AM réalisent chacun, annuel<strong>le</strong>ment,<br />

entre 4 et 5 suppléments consacrés à la Tunisie. Ces suppléments, qui se caractérisent par <strong>le</strong>ur<br />

tonalité dithyrambique, sont payés, compte tenu des tarifs affichés par <strong>le</strong>s deux magazines et<br />

des remises qu’ils ont dû concéder, entre 100.000 et 150.000 euros <strong>le</strong> supplément.<br />

Parmi <strong>le</strong>s autres médias qui émargent sur l’ATCE et bénéficient des largesses financières du<br />

régime et de ses cadeaux, en argent et en nature, on citera <strong>le</strong> bimestriel Arabies du Libanais<br />

Ghassan Hawari, Les Cahiers de l’Orient de l’ineffab<strong>le</strong> Antoine Sfeir qui n’hésite pas, à<br />

l’occasion, en plus des publireportages payés rubis sur ong<strong>le</strong>, de commettre, de surcroît, une<br />

tribune dans <strong>le</strong> quotidien Le Figaro, et toujours sur <strong>le</strong> même thème éculée: "La Tunisie,<br />

rempart contre la déferlante intégriste dans la région". Bien qu’il lui arrive d’écrire des<br />

artic<strong>le</strong>s objectifs sur la situation en Tunisie, <strong>le</strong> quotidien de droite français a réussi la prouesse<br />

d’être l’unique journal européen, et même en Occident, à avoir réalisé deux entretiens avec <strong>le</strong><br />

dictateur tunisien à dix ans d’interval<strong>le</strong>. De mauvaises langues, à Paris, chuchotent que ces<br />

entretiens ont été "achetés", pour <strong>le</strong> compte de l’ATCE, par une boîte de communication<br />

française.<br />

Dans la liste des clients de l’ATCE, il convient de citer l’inévitab<strong>le</strong> Afrique Asie légué par<br />

Simon Mal<strong>le</strong>y à un obscur journaliste d’origine syrienne, qui a fait payer, entre autres<br />

prouesses journalistiques, à ses clients tunisiens une campagne d’affichage, à Marseil<strong>le</strong>, Lyon<br />

et Paris, avec la Une du numéro hors série du magazine consacré au président <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> et titrée<br />

"Tunisie, pourquoi ça marche", en octobre 2009. Au sommaire de ce numéro de 106 pages<br />

tiré à 43.000 exemplaires, vantant "la stabilité politique et la paix socia<strong>le</strong> qui règne" en<br />

Tunisie, qui plus est à la veil<strong>le</strong> des é<strong>le</strong>ctions présidentiel<strong>le</strong>s et législatives, on peut lire <strong>le</strong>s<br />

sujets suivants qui se passerait presque de commentaire: "Éditorial : Pourquoi ça marche;<br />

Diagnostic: Les recettes d’un pays qui avance; Prospective: Les défis des prochaines années;<br />

Vie politique: En p<strong>le</strong>ine mutation; Analyse: Une démocratie responsab<strong>le</strong> et graduel<strong>le</strong>;<br />

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