Tout en appelant à soutenir <strong>le</strong>s démocrates tunisiens "dans <strong>le</strong>ur lutte contre une politique du tout répressif d’un Etat policier", dans "un pays qui réunit toutes <strong>le</strong>s conditions de maturité pour que <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> puisse bénéficier d’une vie réel<strong>le</strong>ment démocratique", <strong>le</strong> juriste français souligne la nécessité "de ne plus se contenter du discours de récupération des droits de l’homme tenu par <strong>le</strong>s autorités tunisiennes, mais de dénoncer avec force la réalité des graves violations commises." Il ajoute: "L’alibi du danger intégriste ne saurait sérieusement être utilisé pour pourchasser <strong>le</strong>s défenseurs des va<strong>le</strong>urs universel<strong>le</strong>s des droits de l’homme représentant <strong>le</strong>s plus sûrs remparts contre <strong>le</strong> fanatisme. Il devient urgent, en brisant un certain mur du si<strong>le</strong>nce, de mettre un terme à la désinformation de l’opinion, et à la passivité complice de la communauté internationa<strong>le</strong>. L’Europe en particulier ne saurait continuer à fermer <strong>le</strong>s yeux et devrait, dans <strong>le</strong> cadre des accords euro méditerranéens, mettre en avant la clause ‘‘Droits de l’Homme’’ qui permet de subordonner <strong>le</strong> développement de la coopération aux progrès des libertés." 58
Ploutocratie administrative surpuissante La question aujourd’hui est de savoir comment <strong>le</strong> texte fondateur de la déclaration du 7 novembre 1987, qui a inauguré <strong>le</strong> règne de <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong>, a-t-il été dévoyé? Comment ce texte, perçu au départ par tous <strong>le</strong>s Tunisiens, même par <strong>le</strong>s plus viru<strong>le</strong>nts opposants au système mis en place par <strong>le</strong> parti au pouvoir, comme un message d’espoir et de progrès, un engagement dans la voie de la démocratie et de la justice au profit d’un peup<strong>le</strong> qui a atteint un degré de maturité politique suffisant pour exercer, en toute liberté et en toute sécurité, ses droits de citoyen…, comment donc ce texte a-t-il été peu à peu vidé de sa substance? Constatant, dans son ouvrage cité plus haut, la dégradation de la situation politique, économique, socia<strong>le</strong> et culturel<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> pays au cours des vingt dernières années, Mohamed Bouebdelli en est venu, dans son livre déjà cité, comme la majorité de la population tunisienne, à ce pronostic sans appel et qui fait froid au dos: "La Tunisie s’achemine depuis longtemps vers une nouvel<strong>le</strong> crise politique, économique et socia<strong>le</strong>, qui risque d’être plus grave que cel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> a connue à la fin du régime de Bourguiba..." Certes, la Tunisie se targue d’une situation privilégiée dans la région, tant sur <strong>le</strong> plan économique que social, ou sur la question du statut de la femme en pays musulman. Pourtant, malgré une paix socia<strong>le</strong> payée au prix fort, <strong>le</strong> pays continue de ne pointer qu’à "un très modeste 87 e rang mondial pour <strong>le</strong> développement humain", souligne l’ingénieur de formation. Le prix fort payé pour ces résultats se décline en appellations très contrôlées: parti quasiunique, surveillance policière omniprésente, étouffement des libertés de réunion, d’expression, de la presse ou des médias, etc. Corollaire de ce système, la corruption. C’est <strong>le</strong> règne du "bureaucratisme", de la "médiocratie", relayé par une "ploutocratie administrative surpuissante", dont la "soumission aux interventions des institutions ou des forces politiques et corporatistes" est la marque de fabrique du régime. Le résultat, ici comme dans d’autres systèmes similaires, est connu: <strong>le</strong> népotisme et <strong>le</strong> favoritisme génèrent "la constitution de très grosses fortunes accompagnée par une paupérisation de la classe moyenne et des classes populaires..." Autre conséquence du système, décrite par l’essayiste: "Une grave dégradation du niveau de l’enseignement et une perte sérieuse de la crédibilité des diplômes que l’éco<strong>le</strong> tunisienne délivre aujourd’hui." Après ce sombre tab<strong>le</strong>au, l’auteur se pose <strong>le</strong>s lancinantes questions qui taraudent l’esprit de tous ses compatriotes: "– Comment en est-on arrivé là, dans un pays pourtant connu pour sa tolérance, son ouverture et pour tous <strong>le</strong>s acquis obtenus depuis son indépendance? – Comment après l’élan d’enthousiasme, de soulagement et d’espoir exprimé au <strong>le</strong>ndemain de la déclaration du 7 novembre 1987, une tel<strong>le</strong> désillusion s’est-el<strong>le</strong> installée dans ce pays? – Comment à l’étranger, la Tunisie peut avoir la réputation d’être devenu <strong>le</strong> pays de la corruption, du népotisme, de l’injustice, de la répression, des passe-droits, des spoliations, des malversations, des fuites de capitaux, du blanchiment d’argent, de la perversion des institutions <strong>le</strong>s plus respectab<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s plus essentiel<strong>le</strong>s au développement équitab<strong>le</strong> et durab<strong>le</strong> de l’ensemb<strong>le</strong> de la population? – Tous ces observateurs étrangers, toutes ces organisations internationa<strong>le</strong>s gouvernementa<strong>le</strong>s et non gouvernementa<strong>le</strong>s qui observent et enquêtent sur <strong>le</strong> pays, de l’intérieur comme de l’extérieur, se trompent-ils donc? Tous? Tout <strong>le</strong> temps? ..." 59
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