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Ben Ali le ripou - Webvirage

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d’assassinat du regretté Bsissou, a fini par identifier <strong>le</strong>s auteurs et <strong>le</strong>s commanditaires de cet<br />

assassinat. Ironie du sort, en 1996, <strong>le</strong> même Moncef <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> a été retrouvé mort dans un<br />

appartement en p<strong>le</strong>in Tunis dans des circonstances toujours non élucidées. Il souffrait, il est<br />

vrai, d’un cancer, mais rien n’indiquait que sa mort allait être ainsi être précipitée.<br />

Après cette péripétie qui a permis de <strong>le</strong>ver <strong>le</strong> voi<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s méthodes grossières de<br />

désinformation du système et sa véritab<strong>le</strong> nature, <strong>le</strong>s attaques contre <strong>le</strong>s opposants au régime<br />

de <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> n’ont guère cessé, et des torchons tunisiens ont même vu <strong>le</strong> jour en France pour<br />

menacer ceux-ci et <strong>le</strong>s traîner dans la boue ainsi que <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s (Les Masques, Solidarité<br />

tunisienne, La Vérité), créés grâce aux deniers de l’Etat en appui à la presse de service déjà<br />

existante à Tunis tel<strong>le</strong> El-Hadath et Kol Ennas, du même propriétaire Abdelaziz Jeridi,<br />

Echourouq de feu Slaheddine El Amri, Essarih de Salah El Hajja, etc., tous de médiocres<br />

journalistes devenus patrons de presse grâce aux aides financières de l’Etat. Ces menaces<br />

aboutiront entre 1995 et 1997 à trois graves agressions contre des militants tunisiens<br />

(Mondher Sfar qui a été balafré au couteau, et Ahmed Manaï, par deux fois sauvagement<br />

attaqué à l’aide de battes de base-ball, à la suite de la sortie de son livre ‘‘Jardin secret du<br />

Général <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong>’’ où il évoquait la torture qu’il avait subie dans <strong>le</strong>s geô<strong>le</strong>s tunisiennes) et ceci<br />

à Paris et en région parisienne.<br />

Jusqu’en 2007, <strong>le</strong> journaliste Slim Bagga a reçu, pour sa part, à son adresse parisienne<br />

plusieurs <strong>le</strong>ttres de menaces postées à Beyrouth (Liban), à Damas (Syrie), au Caire (Egypte)<br />

et à Paris lui prévoyant une fin proche à cause de prétendues relations qu’il entretiendrait avec<br />

<strong>le</strong> Mossad.<br />

Plus récemment, en octobre 2009, suite à la parution du livre ‘‘La Régente de Carthage’’, de<br />

Nicolas Beau et Catherine Graciet, et suite aux artic<strong>le</strong>s dans la presse internationa<strong>le</strong> dénonçant<br />

<strong>le</strong> système mafieux et corrompu à la veil<strong>le</strong> des é<strong>le</strong>ctions du 25 octobre 2009 en Tunisie, une<br />

campagne d’une rare véhémence a été déc<strong>le</strong>nchée à Tunis généralisant <strong>le</strong>s insultes et <strong>le</strong>s<br />

diffamations contre <strong>le</strong>s principaux ténors de l’opposition (Sihem <strong>Ben</strong>sedrine, Moncef<br />

Marzouki, Khemais Chammari, Nejib Chebbi, Kamel Jendoubi, Kamel Laabidi, etc.) <strong>le</strong>s<br />

accusant de connivence avec <strong>le</strong> Mossad et Israël. Ces artic<strong>le</strong>s promettent à ces "traîtres" un<br />

châtiment exemplaire par des groupes pa<strong>le</strong>stiniens et libanais: <strong>le</strong> Hezbollah libanais, <strong>le</strong> Hamas<br />

pa<strong>le</strong>stinien et <strong>le</strong>s Brigades Kassem du Jihad islamique pa<strong>le</strong>stinien. Dans sa livraison du 19<br />

décembre 2009, l’hebdomadaire Kol Ennas précise même que "selon [ses] sources, <strong>le</strong>s<br />

groupes précités commenceront bientôt à mettre en exécution <strong>le</strong>urs plans".<br />

C’est dans ce contexte que deux opposants réfugiés à Paris, Ahmed <strong>Ben</strong>nour et Slim Bagga,<br />

ont reçu quasi simultanément, <strong>le</strong>s 16 et 17 décembre 2009, à <strong>le</strong>urs adresses personnel<strong>le</strong>s, en<br />

provenance de Beyrouth, deux <strong>le</strong>ttres, signées par un bien mystérieux Abou Hazem, résidant<br />

au Camp du Nahr El Bared (camp de Réfugiés Pa<strong>le</strong>stiniens), à Beyrouth, accusant ses<br />

destinataires de collusion avec <strong>le</strong> Mossad israélien et <strong>le</strong>ur promettant <strong>le</strong>s pires châtiments dans<br />

peu de temps.<br />

Depuis que <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> est au pouvoir, la connivence avec <strong>le</strong> Mossad revient systématiquement<br />

dans <strong>le</strong>s accusations que ses services adressent aux opposants, et particulièrement à ceux<br />

réfugiés à l’étranger. Ce fut <strong>le</strong> cas avec l’ancien Premier ministre, Mohamed Mzali, de<br />

l’ancien directeur du parti au pouvoir du temps de Bourguiba, Mohamed Sayah, de l’ancien<br />

secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Mohamed Salah Mahjoubi dit Chedli Hammi, nommé pourtant<br />

par <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> lui-même en 1987, <strong>le</strong>s militants des droits de l’homme Khemais Chammari,<br />

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