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Ben Ali le ripou - Webvirage

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dans son livre ‘‘Les Trois décennies Bourguiba’’ a repris, sans la vérifier, un autre mythe, qui<br />

fait encore sourire <strong>le</strong>s officiers ayant travaillé avec <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong>. Il concerne la prétendue b<strong>le</strong>ssure<br />

qu’il aurait contractée lors de l’attaque de l’aviation française contre <strong>le</strong> village tunisien de<br />

Sakiet Sidi Youssef, en 1957. <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> n’était pas dans ce village frontalier avec l’Algérie au<br />

moment de l’attaque. Car il ne pouvait pas y être…<br />

En mai 1976, <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> est à Tunis pour deux ou trois semaines de vacances pendant que Noura<br />

est restée à Rabat. Naïma fait savoir à son mari qu’el<strong>le</strong> se propose de tirer profit des vacances<br />

scolaires pour passer <strong>le</strong> mois de juil<strong>le</strong>t au Maroc. <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> est coincé. L’argumentation<br />

soutenue en mai 1974 tombe à l’eau. Il ne peut qu’accéder au désir de sa femme. De retour à<br />

Rabat début juin, il demande à Noura de regagner Tunis avant la fin du mois car de gros<br />

travaux, lui explique-t-il, vont être entrepris dans la demeure.<br />

Noura est donc à Tunis, début juil<strong>le</strong>t, pendant que Naïma assure la relève à Rabat. Charmée<br />

par la capita<strong>le</strong> marocaine et par la résidence du diplomate, el<strong>le</strong> demande à <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> de la<br />

laisser prolonger son séjour pendant <strong>le</strong> mois d’août, puis jusqu’à la fin des vacances scolaires.<br />

Pendant ce temps, la maîtresse s’impatiente et interroge son amant sur la fin des gros travaux.<br />

Voulant lui faire une surprise, el<strong>le</strong> prend l’avion.<br />

A l’aéroport de Rabat, el<strong>le</strong> hè<strong>le</strong> un taxi. Au bout de quelques minutes, el<strong>le</strong> est déposée devant<br />

"sa" résidence. Et que voit-el<strong>le</strong>? Une femme allongée au balcon. El<strong>le</strong> reconnaît sa riva<strong>le</strong>. Il<br />

s’en est suivi un crêpage de chignon. Chacune des deux tigresses voulant chasser l’autre de<br />

"son" domaine privé. Les cris et <strong>le</strong>s hur<strong>le</strong>ments attirent <strong>le</strong>s voisins, puis la police et bientôt <strong>le</strong><br />

colonel. Ce dernier demande à Naïma de garder son calme et à Noura de reprendre sa valise.<br />

Il la reconduit à l’aéroport, lui fait prendre <strong>le</strong> premier avion pour Tunis et lui informe qu’il ne<br />

lui pardonnera jamais d’avoir pris la liberté de se déplacer sans son assentiment.<br />

De retour à l’ambassade, <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> téléphone à Tunis et demande à Ahmed <strong>Ben</strong>nour, alors<br />

attaché de cabinet au ministère de la Défense Nationa<strong>le</strong>, de contacter d’urgence Abdelmajid<br />

Bouslama, directeur général de la Sûreté nationa<strong>le</strong> au ministère de l’intérieur, et de <strong>le</strong> prier de<br />

faire confisquer <strong>le</strong> passeport de Noura dès qu’el<strong>le</strong> débarquera à l’aéroport d’El Aouina. C’est<br />

ce qui fut fait. Mais Noura n’est pas de cel<strong>le</strong>s qui se laissent faire. El<strong>le</strong> soutient que la<br />

confiscation d’un passeport est contraire au droit et qu’en tant que citoyenne el<strong>le</strong> doit disposer<br />

d’une tel<strong>le</strong> pièce d’identité. Ses connaissances interviennent en sa faveur. Abddelmajid<br />

Bouslama, fin diplomate, lui restitue son document de voyage avec la mention "Pour tout<br />

pays, sauf <strong>le</strong> Maroc".<br />

La b<strong>le</strong>ssure d’amour-propre ne sera jamais cicatrisée malgré une reprise des relations après <strong>le</strong><br />

23 décembre 1977 et la nomination de <strong>Ben</strong> <strong>Ali</strong> au ministère de l’Intérieur au poste<br />

précédemment occupé par Abdelmajid Bouslama.<br />

Deux ans plus tard, en 1980, Noura se marie au Qatar avec un émir, ministre d’Etat. El<strong>le</strong><br />

mènera une vie de princesse entre Doha, Tunis et Paris, où une résidence secondaire lui est<br />

attribuée. Bientôt, el<strong>le</strong> sera mère d’un enfant. Avec <strong>le</strong>s ans, Noura a pris du poids mais el<strong>le</strong> est<br />

demeurée resp<strong>le</strong>ndissante, aussi bel<strong>le</strong> au physique qu’au moral. Un sourire enchanteur, un<br />

regard cajo<strong>le</strong>ur et un langage affab<strong>le</strong> et re<strong>le</strong>vé fort rare de nos jours.<br />

Le 7 novembre 1987, el<strong>le</strong> téléphone de Doha pour féliciter l’amant toujours présent dans son<br />

cœur, lui exprimer sa joie et lui souhaiter réussite dans ses nouvel<strong>le</strong>s fonctions. Lors de ses<br />

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