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dernier. Autrem<strong>en</strong>t dit, cette métamorphose se trouve intimem<strong>en</strong>t liée au type primordial, au phénomène<br />
primitif :<br />
« J’étais <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t persuadé qu’un type général progressant au gré des métamorphoses traversait<br />
l’<strong>en</strong>semb<strong>le</strong> des créatures organiques. 91 »<br />
Car face à la prolixité, à la richesse, à la luxuriance d’une nature protéiforme et insaisissab<strong>le</strong>, la réponse que<br />
Goethe cherche à donner au moy<strong>en</strong> de cette notion de métamorphose perdrait tout son s<strong>en</strong>s, si l’id<strong>en</strong>tité du<br />
sujet n’était el<strong>le</strong>-même assurée par une typologie unique sous-jac<strong>en</strong>te. Le modè<strong>le</strong> goethé<strong>en</strong> repose ainsi sur<br />
<strong>le</strong> fragi<strong>le</strong> équilibre réalisé <strong>en</strong>tre ces trois concepts : <strong>le</strong> phénomène primordial comme type id<strong>en</strong>titaire, la<br />
dualité comme moteur de métamorphose, l’int<strong>en</strong>sification comme horizon.<br />
1.3.1. Botanique : la feuil<strong>le</strong> comme Protée, de la graine à la f<strong>le</strong>ur, de la f<strong>le</strong>ur au fruit<br />
Nous avons vu qu, l'idée de la plante primordia<strong>le</strong>, qui semb<strong>le</strong> être d’une nature intermédiaire <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong><br />
et l’intelligib<strong>le</strong>, se retrouve dans toutes <strong>le</strong>s formes végéta<strong>le</strong>s particulières. La variété des formes de la nature<br />
résulte du fait qu'une chose id<strong>en</strong>tique, quant à l'idée, peut exister dans <strong>le</strong> monde s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> sous des formes<br />
diverses, ceci tant au niveau de l’organisme considéré comme un tout vis-à-vis des autres organismes, qu’à<br />
celui des parties de l’organisme <strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s. Ainsi de la même façon que toutes <strong>le</strong>s espèces de plantes à f<strong>le</strong>ur<br />
peuv<strong>en</strong>t se ram<strong>en</strong>er au modè<strong>le</strong> de l’Urpflanze, tous <strong>le</strong>s organes d’une plante donnée sont l’aboutissem<strong>en</strong>t des<br />
métamorphoses d’un seul organe fondam<strong>en</strong>tal 92 , <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce la feuil<strong>le</strong> avec <strong>le</strong> nœud d'où el<strong>le</strong> émerge.<br />
«Que la plante bourgeonne, f<strong>le</strong>urisse ou porte fruit, ce sont cep<strong>en</strong>dant toujours <strong>le</strong>s mêmes organes qui,<br />
avec des destinations multip<strong>le</strong>s et sous des formes souv<strong>en</strong>t modifiées, obéiss<strong>en</strong>t à la prescription de la<br />
nature. 93 »<br />
Nous avons vu <strong>en</strong> détail un peu plus haut <strong>le</strong>s six phases de la métamorphose qui caractéris<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />
développem<strong>en</strong>t de la plante soumis à des forces alternées de contraction et d’expansion depuis la germination<br />
jusqu'à la maturité. Goethe explique dans l’Histoire de mes études botaniques de 1831 94 qu’il a été guidé<br />
dans ses réf<strong>le</strong>xions sur <strong>le</strong>s variations et <strong>le</strong>s métamorphoses des végétaux à partir d’un modè<strong>le</strong> unique, d’une<br />
part par ses observations quant à l’influ<strong>en</strong>ce du climat sur <strong>le</strong>s formes appar<strong>en</strong>tes des plantes (formes et<br />
91<br />
Goethe, JW, Autobiographische Schrift<strong>en</strong> II , Munich, 1981, Tag und Jahreshefte , p. 436, cité in Hurson, Didier, Les<br />
Mystères de Goethe, p. 152<br />
92<br />
Cet organe affectant, dans ses manifestations extérieures, des formes différ<strong>en</strong>tes au fur et à mesure de la croissance:<br />
cotylédon, feuil<strong>le</strong> proprem<strong>en</strong>t dite, sépa<strong>le</strong>, péta<strong>le</strong>, etc.<br />
93<br />
Goethe, JW, La métamorphose des plantes, p. 172<br />
94 Ibid., p. 100-103<br />
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