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développem<strong>en</strong>t pour la moel<strong>le</strong> épinière et <strong>le</strong> cerveau, avec <strong>le</strong>s os du crâne et <strong>le</strong>s vertèbres de la colonne<br />
vertébra<strong>le</strong>, comme nous l’avons expliqué plus haut.<br />
En parallè<strong>le</strong> de ses travaux sur <strong>le</strong>s mammifères, Goethe s’intéresse, <strong>en</strong> particulier au cours de l’été 1796, au<br />
monde des insectes, qui joue un rô<strong>le</strong> d’autant plus ess<strong>en</strong>tiel dans sa morphologie, qu’il lui permet <strong>en</strong> quelque<br />
sorte de tisser <strong>le</strong> li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> type ostéologique qu’il cherche à cerner chez <strong>le</strong>s mammifères et <strong>le</strong>s<br />
phénomènes de métamorphose qui anim<strong>en</strong>t <strong>le</strong> règne végétal. A partir de l’exam<strong>en</strong> et de la dissection de<br />
quelques espèces de papillons (zérène du groseillier, sphinx de l’euphorbe, sphinx du liseron…), il décrit<br />
avec minutie <strong>le</strong> déploiem<strong>en</strong>t des ai<strong>le</strong>s au mom<strong>en</strong>t de la sortie du cocon et <strong>le</strong>s transformations de la ch<strong>en</strong>il<strong>le</strong><br />
<strong>en</strong> papillon. Il est fort probab<strong>le</strong> qu’il y voit une autre manifestation de l’idée qu’il avait déjà pu observer au<br />
travers de l’éclosion des f<strong>le</strong>urs, et c’est la raison pour laquel<strong>le</strong> ces études l’amèneront à suggérer, certes de<br />
façon très vague et métaphysique, une espèce d’unité primitive qui présiderait aux phénomènes de<br />
métamorphoses des trois règnes.<br />
« Il va sans dire qu’il ne faut pas se figurer cette croissance comme si <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts solides des ai<strong>le</strong>s<br />
s’allongeai<strong>en</strong>t dans une si forte proportion <strong>en</strong> un temps si court ; je p<strong>en</strong>se au contraire que <strong>le</strong>s ai<strong>le</strong>s sont<br />
formées de la plus fine tela cellulosa 99 et sont complètem<strong>en</strong>t achevées et que ce tissu se dilate avec cette<br />
rapidité saisissante sous l’action de quelque fluide élastique – air, vapeur, humidité – qui y serait injecté. Je<br />
suis convaincu qu’on pourra faire une observation analogue sur la croissance des f<strong>le</strong>urs 100 . »<br />
1.3.3. L’int<strong>en</strong>sification des cou<strong>le</strong>urs<br />
Nous allons à prés<strong>en</strong>t achever cette étude des occurr<strong>en</strong>ces de l’idée de métamorphose dans l’œuvre de<br />
Goethe, <strong>en</strong> nous replongeant très brièvem<strong>en</strong>t dans l’univers de la cou<strong>le</strong>ur.<br />
Car la Steigerung n’est pas une caractéristique exclusive des trois premiers règnes de la nature : el<strong>le</strong> se<br />
manifeste éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s phénomènes physiques et, plus particulièrem<strong>en</strong>t, dans <strong>le</strong>s phénomènes<br />
lumineux. Nous retrouvons ainsi cette notion dans la Farb<strong>en</strong><strong>le</strong>hre, notamm<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> chapitre « effets<br />
physico moral » de la partie didactique. Goethe nous prés<strong>en</strong>te <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes teintes du spectre et explique <strong>le</strong><br />
s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t produit par l’origine même de chaque cou<strong>le</strong>ur, selon sa dominante chaude – comme émanation la<br />
plus immédiate de la lumière à peine atténuée – ou froide – comme fil<strong>le</strong> naturel<strong>le</strong> de l’ombre. Entre <strong>le</strong> jaune<br />
et <strong>le</strong> b<strong>le</strong>u, <strong>le</strong> pourpre se distingue du rouge par sa pureté : nul<strong>le</strong> trace des composantes extrêmes du b<strong>le</strong>u ou<br />
du jaune à ce niveau, la synthèse des opposés est tota<strong>le</strong>, l’unité parfaitem<strong>en</strong>t réalisée :<br />
99 tissu cellulaire<br />
100 Lettre du 6 août 1796 à Schil<strong>le</strong>r in Goethe, JW, Schil<strong>le</strong>r, F, Correspondance 1794-1805, Tome I, p. 264<br />
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