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dossier sur le tourisme et le développement durable

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L’offre touristique<br />

Compétition accrue entre entreprises <strong>et</strong> destinations <strong>et</strong> <strong>développement</strong> durab<strong>le</strong><br />

Si l’objectif de compétitivité des entreprises est une composante essentiel<strong>le</strong> pour l’insertion<br />

du <strong>tourisme</strong> méditerranéen dans <strong>le</strong> marché mondial, toutes <strong>le</strong>s formes de <strong>tourisme</strong> <strong>et</strong> toutes<br />

<strong>le</strong>s formes de compétition entre entreprises <strong>et</strong> destinations ne vont pas dans <strong>le</strong> sens d’un<br />

<strong>développement</strong> durab<strong>le</strong> en Méditerranée.<br />

En eff<strong>et</strong>, la concurrence exacerbée que se livrent <strong>le</strong>s pays récepteurs sous la pression des<br />

tours-opérateurs, ainsi que la volonté de ces derniers de normaliser <strong>le</strong>s produits touristiques<br />

pour une meil<strong>le</strong>ure rentabilité financière à court terme, ont contribué à la banalisation des<br />

destinations <strong>et</strong> à la dégradation de l’environnement. La différence se fait alors<br />

essentiel<strong>le</strong>ment <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s prix <strong>et</strong> non <strong>sur</strong> la va<strong>le</strong>ur ajoutée ou la spécificité du produit. En<br />

conséquence, c<strong>et</strong>te offre moins diversifiée comprom<strong>et</strong> la compétitivité de la Méditerranée <strong>sur</strong><br />

<strong>le</strong> marché mondial, ce qui pousse, dans une spira<strong>le</strong> négative, à réaliser encore plus<br />

d’économies <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s services offerts, avec <strong>le</strong> risque que ceux-ci ne répondent plus aux<br />

attentes des touristes.<br />

Sur <strong>le</strong> long terme, la concurrence « interne » entre <strong>le</strong>s opérateurs méditerranéens peut donc<br />

défavoriser la Méditerranée par rapport à ses concurrents « externes » comme <strong>le</strong> Bassin des<br />

Caraïbes, d’autant qu’il n’existe pas de stratégie régiona<strong>le</strong> de promotion de la Méditerranée<br />

en tant que tel<strong>le</strong> auprès des clientè<strong>le</strong>s, notamment américaines <strong>et</strong> asiatiques.<br />

Une stabilisation du marché méditerranéen à long terme<br />

Au niveau régional, la Méditerranée est dépendante d’un seul type de clientè<strong>le</strong> <strong>et</strong> d’un<br />

marché ém<strong>et</strong>teur restreint à c<strong>et</strong>te échel<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s classes moyennes d’Europe du Nord, prises<br />

en charge par <strong>le</strong>s grands tours-opérateurs européens. En 1999 <strong>le</strong>s flux touristiques<br />

internationaux à destination des pays du bassin provenaient à 84,5% d’Europe, <strong>le</strong>s<br />

principaux pays ém<strong>et</strong>teurs étant l’Al<strong>le</strong>magne <strong>et</strong> <strong>le</strong> Royaume-Uni.<br />

Ce marché, bien qu’en croissance, notamment grâce aux arrivées en provenance des pays<br />

d’Europe centra<strong>le</strong> <strong>et</strong> orienta<strong>le</strong>, n’est pas extensib<strong>le</strong>. Outre que certains pays ém<strong>et</strong>teurs ont<br />

atteint ou vont atteindre des taux de départ maximaux, <strong>le</strong>s évolutions démographiques <strong>et</strong><br />

sociologiques en cours en Europe, avec <strong>le</strong> vieillissement de la population <strong>et</strong> la baisse de la<br />

natalité, sont des tendances lourdes qui vont avoir des impacts <strong>sur</strong> l’intensité <strong>et</strong> <strong>le</strong>s modes<br />

de consommation touristiques. Dans des marchés ém<strong>et</strong>teurs comme la France, l’Ang<strong>le</strong>terre<br />

ou l’Al<strong>le</strong>magne, on observe depuis <strong>le</strong> début des années 1990 une stabilisation du nombre de<br />

nuitées des résidents (passées dans <strong>le</strong> pays ou à l’étranger). On y constate aussi une<br />

multiplication des séjours : on part plus souvent mais moins longtemps. Ceci pourrait avoir<br />

un impact positif <strong>sur</strong> <strong>le</strong> métier de voyagiste, mais poser des problèmes de remplissage aux<br />

gestionnaires d’hébergements.<br />

Il faut alors s’interroger <strong>sur</strong> <strong>le</strong> sens d’une stabilisation du <strong>tourisme</strong> méditerranéen à très long<br />

terme. Le potentiel de <strong>développement</strong> du <strong>tourisme</strong> international à destination de la<br />

Méditerranée n’est pas inépuisab<strong>le</strong>, mais il est bien diffici<strong>le</strong> de dire ce qu’il en est réel<strong>le</strong>ment.<br />

La question est de savoir si <strong>le</strong>s pays seront capab<strong>le</strong>s de gérer une stabilisation du <strong>tourisme</strong><br />

international sans crise ou, au contraire, si la forte croissance actuel<strong>le</strong> cache une fragilité de<br />

l’offre (<strong>sur</strong>capacités hôtelières, croissance tirée par l’immobilier <strong>et</strong> la construction…), porte<br />

ouverte à de graves difficultés économiques. Les interrogations concernent éga<strong>le</strong>ment la<br />

possibilité, dans certaines destinations, de substituer <strong>le</strong> <strong>tourisme</strong> domestique au <strong>tourisme</strong><br />

international, compte tenu des caractéristiques très différentes de ces demandes.<br />

Ces questions <strong>sur</strong> <strong>le</strong> volume de clientè<strong>le</strong> à attendre dans <strong>le</strong> long terme, <strong>et</strong> <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s moyens<br />

d’anticiper un « atterrissage » en douceur de certaines destinations sont confortées par des<br />

arguments environnementaux : <strong>le</strong>s zones côtières ne sont pas non plus extensib<strong>le</strong>s, <strong>et</strong> une<br />

stratégie de <strong>développement</strong> touristique uniquement quantitative conduirait à une<br />

artificialisation irréversib<strong>le</strong> du littoral (voir ci-dessous, page 55).

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