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dossier sur le tourisme et le développement durable

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Les dimensions économiques du <strong>tourisme</strong><br />

presque tous <strong>le</strong>s équipements <strong>et</strong> services utilisés par <strong>le</strong>s établissements touristiques sont<br />

produits dans <strong>le</strong> pays. Le <strong>tourisme</strong> y a été à la base de la diversification de l’économie, <strong>et</strong><br />

constitue désormais un secteur privilégié mais non prépondérant.<br />

Un autre facteur rendant diffici<strong>le</strong> l’évaluation de l’impact économique du <strong>tourisme</strong> est<br />

l’importance du secteur non marchand, des p<strong>et</strong>ites entreprises <strong>et</strong> de l’économie informel<strong>le</strong>.<br />

En France, la moitié des investissements touristiques est constituée par <strong>le</strong>s dépenses<br />

d’équipement des ménages en résidence secondaire. En Grèce en 2002, on estime à<br />

250 000 <strong>le</strong> nombre de lits non déclarés, principa<strong>le</strong>ment des chambres <strong>et</strong> appartements à<br />

louer, à comparer avec un total de 1,1 millions de lits déclarés.<br />

Au niveau national, la mise en place progressive des comptes satellites du <strong>tourisme</strong>, sous<br />

l’égide de l’Organisation Mondia<strong>le</strong> du Tourisme, est un progrès certain mais ne règ<strong>le</strong> qu’une<br />

partie des difficultés évoquées plus haut. C<strong>et</strong>te méthode perm<strong>et</strong> de produire plusieurs<br />

agrégats, passant de la consommation touristique directe à l’ensemb<strong>le</strong> de la consommation<br />

touristique <strong>et</strong> para-touristique. Ainsi, en France, la consommation des touristes résidents <strong>et</strong><br />

non-résidents auprès des activités caractéristiques du <strong>tourisme</strong> était estimée en 2000 à 40<br />

milliards d’euros. C<strong>et</strong>te consommation passait à 71 milliards une fois incluses <strong>le</strong>s autres<br />

dépenses liées aux séjours (hébergement privatif, alimentation…), à 96 milliards avec <strong>le</strong>s<br />

dépenses de transport, <strong>et</strong> à 120 milliards avec <strong>le</strong>s dépenses de la clientè<strong>le</strong> loca<strong>le</strong> auprès des<br />

activités caractéristiques du <strong>tourisme</strong>.<br />

Au niveau local, il existe peu d’études perm<strong>et</strong>tant de r<strong>et</strong>racer finement la circulation des<br />

rec<strong>et</strong>tes touristiques dans l’économie <strong>et</strong> donc de savoir quel<strong>le</strong> part reste dans la destination,<br />

contribue à l’économie nationa<strong>le</strong> ou au contraire repart à l’étranger.<br />

2. Le financement du <strong>développement</strong> touristique dans <strong>le</strong>s<br />

destinations<br />

Le <strong>tourisme</strong> est une activité à forte intensité capitalistique qui nécessite beaucoup<br />

d’investissements indirects dans <strong>le</strong>s infrastructures <strong>et</strong> équipements. En France, il faut en<br />

moyenne 1,6 euros de stock de capital pour produire 1 euro de chiffre d’affaires : c’est plus<br />

que dans toutes <strong>le</strong>s autres branches, excepté l’agriculture (CDC Consultants). En Grèce, on<br />

évalue l’investissement nécessaire pour créer un emploi à 20 250 euros dans <strong>le</strong> <strong>tourisme</strong><br />

(24 850 euros dans l’hôtel<strong>le</strong>rie), contre 8 500 dans <strong>le</strong> secteur secondaire <strong>et</strong> 14 400 dans <strong>le</strong><br />

secteur primaire. En Egypte, <strong>le</strong>s besoins en financements jusqu’à 2012 sont estimés à 76,6<br />

milliards de livres égyptiennes, dont 18% pour <strong>le</strong>s infrastructures, <strong>et</strong> 82% pour <strong>le</strong><br />

<strong>développement</strong> d’hébergements. Les taux de croissance du secteur <strong>tourisme</strong> en<br />

Méditerranée donne l’image d’une activité dynamique <strong>et</strong> attirent <strong>le</strong>s investisseurs.<br />

Ce contexte plutôt favorab<strong>le</strong> a cependant ses limites :<br />

• Certaines régions touristiques, malgré de réel<strong>le</strong>s potentialités, souffrent d’un désintérêt des<br />

investisseurs. Le manque de sécurité des investissements <strong>et</strong> la nécessité d’investir d’importants<br />

capitaux dans la phase de lancement des proj<strong>et</strong>s, sont autant de frein à <strong>le</strong>ur <strong>développement</strong>.<br />

• En dépit d’une rentabilité potentiel<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vée, la prise de risque fait souvent hésiter <strong>le</strong>s<br />

investisseurs. Les investissements touristiques relèvent d’un cyc<strong>le</strong> long quand <strong>le</strong>s produits<br />

touristiques relèvent d’un cyc<strong>le</strong> court, à la rentabilité chaotique. La demande touristique est<br />

hétérogène, sensib<strong>le</strong> aux aléas macroéconomiques <strong>et</strong> imprévisib<strong>le</strong> dans ses déterminants<br />

psychosociologiques. Le <strong>tourisme</strong> alterne des périodes d’investissement massif <strong>et</strong> des périodes de<br />

désintérêt relatif. Devant c<strong>et</strong>te incertitude, l’investissement touristique est guidé par des eff<strong>et</strong>s de<br />

mode, avec des vagues d’équipements aux succès mitigés : <strong>le</strong>s parcs récréatifs, <strong>le</strong>s golfs, <strong>le</strong>s<br />

palais des congrès…<br />

• Le secteur souffre d’un manque général de transparence <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s critères d’autorisation <strong>et</strong> de<br />

subvention des proj<strong>et</strong>s. Au-delà de quelques indicateurs comme <strong>le</strong> nombre de lits créés, <strong>le</strong> nombre<br />

de nuitées ou d’emplois directs, peu de critères environnementaux, sociaux <strong>et</strong>, plus généra<strong>le</strong>ment,<br />

peu de critères <strong>sur</strong> la rentabilité col<strong>le</strong>ctive des proj<strong>et</strong>s, existent. Les logiques sont différentes selon<br />

<strong>le</strong>s pays <strong>et</strong> <strong>le</strong>s périodes. La Turquie a, par exemp<strong>le</strong>, montré jusqu’à récemment une forte<br />

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