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Le cancer, un fardeau mondial - IARC

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tumeurs, et les deux (outre le fait d'agir<br />

comme des mitogènes puissants pour les<br />

cellules endothéliales) améliorent aussi la<br />

perméabilité des vaisseaux. Ainsi, l'activation<br />

de ces voies de signalisation peut<br />

stimuler à la fois l'invasion vasculaire et lymphatique<br />

et la dissémination tumorale. <strong>Le</strong><br />

facteur de croissance du fibroblaste de<br />

base (bFGF) est souvent régulé positivement<br />

dans les <strong>cancer</strong>s, notamment sur le<br />

pourtour invasif, là où les cellules tumorales<br />

et les cellules hôtes interagissent [5].<br />

<strong>Le</strong>s cellules épithéliales sont normalement<br />

délimitées par les membranes<br />

basales qui les séparent du stroma sousjacent<br />

et des compartiments mésenchymateux.<br />

La rupture de cette barrière est<br />

la première étape de la transition d’<strong>un</strong><br />

carcinome in situ à <strong>un</strong> carcinome invasif<br />

et potentiellement métastatique. La<br />

membrane basale se compose d'<strong>un</strong>e<br />

variété de protéines structurales,<br />

comprenant le collagène IV (le principal<br />

composant), la laminine, l’entactine ainsi<br />

que les héparanes sulfates protéoglycanes.<br />

On estime que les interactions<br />

entre les cellules tumorales et la membrane<br />

basale comprennent trois étapes,<br />

qui peuvent être facilement démontrées<br />

in vitro: l’adhérence, la dissolution/protéolyse<br />

de la matrice, et la migration [6].<br />

<strong>Le</strong>s cellules épithéliales sont normalement<br />

polarisées et fermement liées les<br />

<strong>un</strong>es aux autres via les desmosomes, des<br />

jonctions serrées et des molécules<br />

d’adhérence intercellulaire comme la E-<br />

cadhérine. Elles sont aussi liées à la<br />

membrane basale via d'autres molécules<br />

d'adhérence comme les intégrines. <strong>Le</strong>s<br />

modifications des interactions d’adhérence<br />

cellule-à-cellule et cellule-à-matrice sont<br />

courantes dans le <strong>cancer</strong> invasif (Comm<strong>un</strong>ication<br />

intercellulaire, p. 111). En fait, la<br />

E-cadhérine pourrait être assimilée à <strong>un</strong><br />

gène suppresseur de tumeur, étant donné<br />

que sa déficience ou son inactivation<br />

fonctionnelle comptent parmi les<br />

caractéristiques les plus courantes du<br />

<strong>cancer</strong> métastatique, et que sa réintroduction<br />

dans les cellules peut inverser le<br />

phénotype malin. <strong>Le</strong> gène de la polypose<br />

adénomateuse familiale (APC), qui est<br />

muté dans <strong>un</strong> grand nombre de <strong>cancer</strong>s<br />

du côlon sporadiques et héréditaires,<br />

régule normalement l'expression de la<br />

β-caténine, <strong>un</strong>e protéine qui interagit<br />

avec la E-cadhérine. <strong>Le</strong>s mutations de<br />

APC (ou de la β-caténine) font augmenter<br />

les taux cellulaires de cette dernière et<br />

facilitent les interactions avec les facteurs<br />

de transcription tels que TCF/LEF<br />

(T cell factor/lymphoid enhancer factor)<br />

qui dirigent l’expression des gènes<br />

impliqués dans l’inhibition de l’apoptose<br />

et la stimulation de la prolifération cellulaire.<br />

D'autres gènes comm<strong>un</strong>ément perdus<br />

dans les <strong>cancer</strong>s (par exemple, DCC,<br />

pour deleted in colon carcinoma) codent<br />

aussi pour des molécules d'adhérence.<br />

Intégrines<br />

<strong>Le</strong>s intégrines sont des protéines<br />

hétérodimères qui entraînent l’adhérence<br />

entre les cellules et la matrice extracellulaire<br />

ou d'autres éléments cellulaires. La<br />

spécificité du ligand est déterminée par la<br />

composition de la sous-<strong>un</strong>ité; beaucoup<br />

d’intégrines se lient à des substrats<br />

multiples et d'autres sont plus sélectives.<br />

Loin d’être <strong>un</strong>e ‘colle’ inerte, elles sont<br />

capables de transmettre d'importants<br />

signaux régulant la survie, la différenciation<br />

et la migration cellulaires [7]. On a<br />

recensé beaucoup de différences dans<br />

l’expression des intégrines entre les<br />

cellules bénignes et les cellules malignes,<br />

mais les schémas sont complexes. En<br />

outre, leur expression et leur affinité de<br />

liaison peuvent être profondément<br />

influencées par le microenvironnement<br />

local et les facteurs solubles, permettant<br />

à la cellule tumorale de répondre aux<br />

Fig. 3.44 IRM présentant des métastases squelettiques chez <strong>un</strong> patient souffrant d'<strong>un</strong> carcinome prostatique<br />

primitif (vue de face et de dos). Certaines des plus grosses métastases sont indiquées par des<br />

flèches. Noter les nombreuses métastases au niveau des côtes et de la colonne vertébrale.<br />

Invasion et métastase 123

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