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Le cancer, un fardeau mondial - IARC

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IMPACT DU PROJET GENOME<br />

HUMAIN<br />

<strong>Le</strong> projet Génome humain a été lancé en<br />

1990 aux Etats-Unis par le National Human<br />

Genome Research Institute des National<br />

Institutes of Health et le Ministère américain<br />

de l’énergie. Il s’agit d’<strong>un</strong>e initiative de<br />

recherche internationale définie par <strong>un</strong>e<br />

série d’objectifs spécifiques (Collins FS et<br />

coll., Science, 282:682-689, 1998), parmi<br />

lesquels : 1) l’élaboration de cartes génétiques<br />

grâce à des études mendéliennes classiques<br />

de familles ou de populations ; 2)<br />

l’élaboration de cartes physiques construites<br />

par analyse de la situation anatomique des<br />

gènes sur les chromosomes ; et enfin, 3) la<br />

définition de la séquence ADN des paires de<br />

base (environ 3 X 10 9 ) qui constituent le<br />

génome humain. Des centres établis aux<br />

Etats-Unis, en Europe, au Japon et en Chine<br />

participent à ce projet. <strong>Le</strong> produit fini (sans<br />

auc<strong>un</strong> élément manquant, ni ambiguïtés)<br />

devrait être prêt en 2003, bien qu’<strong>un</strong>e<br />

séquence et <strong>un</strong>e analyse initiales aient déjà<br />

été publiées (Nature, http://www.<br />

nature.com/genomics/human/ ; Science,<br />

http://www.sciencemag.org/feature/plus/<br />

sfg/special/index.shtml; http://www.hugointernational.org/hugo/).<br />

<strong>Le</strong>s progrès du<br />

projet peuvent être consultés à l’adresse<br />

suivante, qui propose des informations génétiques<br />

tirées de la base de données publique<br />

GenBank : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/-<br />

genome/seq.<br />

<strong>Le</strong>s données de séquençage obtenues soulignent<br />

l’extrême similarité des êtres humains<br />

du point de vue de l’ADN (99,9%). <strong>Le</strong> recensement<br />

des 0,1% qui constituent la variation<br />

génétique humaine est <strong>un</strong> objectif essentiel<br />

puisque les données obtenues fourniront des<br />

informations sur l’augmentation du risque ou<br />

de la résistance aux maladies. L’identification<br />

des points polymorphes (SNP), qui sont des<br />

variations des séquences de l’ADN, devrait<br />

permettre d’effectuer des études d’association<br />

qui compareront les individus affectés<br />

aux individus non affectés, et la définition de<br />

la composante génétique de maladies complexes<br />

telles que le <strong>cancer</strong> (Collins FS,<br />

Mansoura MK, Cancer, 91: 221-225, 2001). Un<br />

programme spécifique a été mis en place<br />

pour identifier les SNP dans 450 échantillons<br />

provenant d’individus pleinement informés et<br />

consentants en Afrique, en Asie, en Europe et<br />

sur le continent américain avant colonisation.<br />

Ces études cas-témoins porteront sur les corrélations<br />

ou les associations entre des SNP<br />

spécifiques et certaines maladies ; dans la plupart<br />

des cas, les données obtenues seront<br />

applicables à bon nombre de populations. Par<br />

exemple, le risque de développer <strong>un</strong> <strong>cancer</strong> de<br />

la prostate est supérieur de 32% chez les Noirs<br />

américains, par rapport aux Blancs d’origine<br />

européenne. D’abord menées dans des populations<br />

blanches d’origine européenne, les<br />

études précédentes sur la contribution génétique<br />

au <strong>cancer</strong> de la prostate ont permis d’identifier<br />

des régions du chromosome 1 et du<br />

chromosome X qui sont susceptibles d’abriter<br />

des variations des gènes entraînant <strong>un</strong>e sensibilité<br />

accrue à la maladie (Gronberg H et coll.,<br />

Cancer Res, 57:4707-4709, 1997 ; Xu J et coll.<br />

Nat Genet, 20:175-179, 1998). Un projet impliquant<br />

le National Human Genome Research<br />

Institute, l’Université Howard et les National<br />

Institutes of Health a récemment été lancé et<br />

les premières données obtenues suggèrent<br />

que des régions du génome, autres que celles<br />

identifiées jusqu’ici, peuvent contribuer à la<br />

sensibilisation des Noirs américains à la maladie.<br />

<strong>Le</strong>s données de séquençage obtenues grâce au<br />

projet Génome humain peuvent constituer <strong>un</strong>e<br />

mine d’informations sur les gènes récemment<br />

identifiés qui jouent <strong>un</strong> rôle dans plusieurs<br />

<strong>cancer</strong>s. La mise en évidence de la complexité<br />

du <strong>cancer</strong> au point de vue génomique nécessitera<br />

de comparer les génomes des cellules «<br />

normales » à ceux des cellules cancéreuses.<br />

En outre, de nouvelles techniques devront être<br />

appliquées aux divers types de modifications<br />

génétiques qui se produisent au sein des cellules<br />

cancéreuses (Futreal PA et coll., Nature,<br />

409, 850-852, 2001). On citera par exemple le<br />

développement du profilage de l’expression<br />

génique grâce aux microréseaux d’ADNc (cf.<br />

Khan J et coll., Nat Med, 7: 673-379, 2001).<br />

L’identification des relations des SNP spécifiques<br />

et d’autres modifications génétiques<br />

avec le <strong>cancer</strong> va contribuer à prévenir l’augmentation<br />

des risques et participer à la détection<br />

précoce et à la promotion de stratégies de<br />

traitement plus efficaces. Toutefois, étant<br />

donné le potentiel d’amélioration radicale de la<br />

santé humaine de ces études, il se pose <strong>un</strong> certain<br />

nombre de problèmes éthiques, légaux et<br />

sociaux complexes. Ces problèmes sont au<br />

centre d’<strong>un</strong> programme spécifique qui fait partie<br />

intégrante du projet Génome humain. Ses<br />

priorités principales sont la garantie d’<strong>un</strong>e<br />

Fig. 7.18 Séquençage automtique de l’ADN au<br />

Sanger Centre, Cambridge, Royaume-Uni<br />

assurance-santé et de l’employabilité aux<br />

individus qui savent qu’ils encourent <strong>un</strong><br />

risque génétique, ainsi que le caractère confidentiel<br />

des enregistrements de données sur<br />

la santé.<br />

L’OMS a récemment publié <strong>un</strong> guide qui couvre<br />

les aspects biologiques, sociaux et<br />

éthiques des récents progrès de l’étude du<br />

génome et de ses bénéfices potentiels pour<br />

la santé humaine (Genomics and World Health,<br />

Organisation <strong>mondial</strong>e de la Santé, Genève,<br />

2002).<br />

SITES INTERNET :<br />

The Cancer Genome Project, Royaume-Uni :<br />

http://www.wellcome.ac.uk/en.1/biovencan.html<br />

Cancer Genome Anatomy Project, Etats-Unis :<br />

http://cgap.nci.nih.gov<br />

The National Human Genome Research<br />

Institute, Etats-Unis :<br />

http://www.nhgri.nih.gov<br />

F<strong>un</strong>ctional genomics: the Human Genome<br />

(article tiré de Science) :<br />

http://www.sciencemag.org/feature/plus/<br />

sfg/human/timeline.shtml<br />

Genome Web (liste de sites sur le génome) :<br />

http://www.hgmp.mrc.ac.uk/GenomeWeb/<br />

The Human Genome (guide des ressources<br />

d’information disponibles en ligne proposé<br />

par le NCBI) :<br />

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/genome/guide<br />

/human/<br />

336 La lutte contre le <strong>cancer</strong>

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