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Le cancer, un fardeau mondial - IARC

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PREVENTION ET DEPISTAGE DU CANCER DE L’ESTOMAC<br />

RESUME<br />

> La prévention ou l’éradication des infections<br />

à Helicobacter pylori peuvent contribuer<br />

à réduire l’incidence du <strong>cancer</strong><br />

de l’estomac, en plus d’autres avantages.<br />

> Manger moins d’aliments salés et plus<br />

de fruits et légumes frais a permis de<br />

réduire le risque représenté par cette<br />

maladie à travers le monde.<br />

> La détection précoce de lésions précancéreuses<br />

au cours de dépistages de<br />

la population par radiophotographie<br />

et/ou endoscopie améliore le pronostic<br />

des patients souffrant de <strong>cancer</strong> de<br />

l’estomac.<br />

<strong>Le</strong> <strong>cancer</strong> de l’estomac est l’<strong>un</strong>e des principales<br />

causes de décès par <strong>cancer</strong> dans<br />

le monde qui puisse se prêter à la prévention<br />

primaire et secondaire. <strong>Le</strong> <strong>cancer</strong> de<br />

l’estomac devient généralement évident<br />

sur le plan clinique à <strong>un</strong> stade avancé et<br />

possède <strong>un</strong> mauvais pronostic (<strong>Le</strong> <strong>cancer</strong><br />

de l’estomac, p. 196). L’histoire naturelle de<br />

l’adénocarcinome gastrique se caractérise<br />

par l’apparition de lésions précancéreuses<br />

servant de base à <strong>un</strong>e détection précoce<br />

et au traitement qui peuvent améliorer le<br />

pronostic.<br />

Depuis des décennies, le <strong>cancer</strong> de<br />

l’estomac était fortement associé à la gastrite.<br />

La découverte qu’<strong>un</strong>e infection par<br />

<strong>un</strong>e bactérie, Helicobacter pylori (<strong>Le</strong>s<br />

infections chroniques, p. 56), provoquait la<br />

gastrite et jouait <strong>un</strong> rôle dans l’étiologie<br />

du <strong>cancer</strong> de l’estomac [1, 2] a suggéré<br />

qu’il était possible, en se basant sur ces<br />

éléments, de réduire de façon significative<br />

l’incidence de ce <strong>cancer</strong>, voire de l’éradiquer.<br />

Cependant, l’incidence varie selon<br />

les pays et régions ayant la même prévalence<br />

d’infection par H. pylori, et l’incidence<br />

a diminué rapidement dans beaucoup<br />

de pays et dans des groupes ethniques<br />

spécifiques (Fig. 4.54). Ces observations<br />

laissent penser que d’autres facteurs<br />

environnementaux, comme le<br />

régime alimentaire, jouent <strong>un</strong> rôle au<br />

niveau de la relation de causalité et de ce<br />

fait, peut-être, de la prévention.<br />

Infection par Helicobacter pylori<br />

Il est possible de déterminer la proportion<br />

de <strong>cancer</strong>s de l’estomac imputables à <strong>un</strong>e<br />

infection par H. pylori. <strong>Le</strong> "risque<br />

attribuable" fait référence à la proportion<br />

de <strong>cancer</strong>s de l’estomac qui pourraient en<br />

théorie être évités si H. pylori disparaissait.<br />

Il dépend mathématiquement de la<br />

prévalence de H. pylori et du risque relatif<br />

approché (odds ratio) liant H. pylori au<br />

<strong>cancer</strong> de l’estomac. De ce fait, le risque<br />

calculé attribuable à H. pylori est de 40 à<br />

70 %. Il est possible que ce chiffre sousestime<br />

le véritable risque attribuable à H.<br />

pylori (<strong>un</strong>e étude portant sur des patients<br />

japonais a montré que les personnes<br />

infectées par H. pylori développaient <strong>un</strong><br />

<strong>cancer</strong> de l’estomac, contrairement aux<br />

personnes non infectées [3]). En outre, <strong>un</strong><br />

des inconvénients de l’utilisation du<br />

"risque attribuable" dans ce contexte est<br />

que, même si le fait de ne jamais être<br />

infecté par H. pylori réduit probablement<br />

de façon très importante le risque de<br />

développer <strong>un</strong> <strong>cancer</strong> de l’estomac plus<br />

tard, il n’est toujours pas sûr que la<br />

guérison d’<strong>un</strong>e infection chronique par H.<br />

pylori existante aurait le même effet.<br />

Etant donné la longue période de latence<br />

entre le moment de l’infection et le<br />

développement du <strong>cancer</strong> chez le faible<br />

pourcentage de patients infectés, il sera<br />

difficile de prouver que la guérison d’<strong>un</strong>e<br />

infection empêche la formation d’<strong>un</strong> <strong>cancer</strong>.<br />

Auc<strong>un</strong>e étude n’y est encore parvenue.<br />

Dans <strong>un</strong>e petite étude japonaise non randomisée,<br />

les patients ont subi <strong>un</strong>e résection<br />

endoscopique pour <strong>un</strong> <strong>cancer</strong> précoce de<br />

l’estomac, suivie d’<strong>un</strong> traitement contre<br />

H. pylori et d’<strong>un</strong>e guérison. Auc<strong>un</strong> nouveau<br />

<strong>cancer</strong> ne s’est développé après <strong>un</strong><br />

suivi de trois ans chez les personnes<br />

guéries de l’infection (0/65) par rapport<br />

au taux d’incidence de 9 % de nouveaux<br />

<strong>cancer</strong>s de l’estomac de type intestinal<br />

(6/67) dans le groupe non traité contre<br />

H. pylori [4]. De petites études japonaises<br />

non randomisées ont montré que le risque<br />

de transformation maligne des adénomes<br />

gastriques était réduit après la guérison<br />

d’<strong>un</strong>e infection. Au contraire, dans<br />

d’autres études, l’éradication de<br />

H. pylori chez les patients souffrant de<br />

dysplasie légère et modérée n’a pas<br />

entraîné de réduction significative de<br />

l’évolution de la dysplasie vers <strong>un</strong> <strong>cancer</strong><br />

de l’estomac. Dans l’ensemble, on ne<br />

A<br />

B<br />

Fig. 4.53 Endoscopie montrant <strong>un</strong> carcinome gastrique précoce (type superficiel en relief et type superficiel déprimé) chez <strong>un</strong> patient âgé de 59 ans (A) et<br />

après chromoendoscopie au bleu de méthylène (B), obtenue grâce à <strong>un</strong> vidéogastroscope (C).<br />

C<br />

Prévention et dépistage du <strong>cancer</strong> de l’estomac 177

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