Le cancer, un fardeau mondial - IARC
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Fig. 5.131 Mélanome primitif avec bords<br />
irréguliers et plusieurs couleurs, incluant la pigmentation<br />
classique, bleue et noire.<br />
nostic désormais aisément accessibles au<br />
clinicien s’intéressant à la dermatologie<br />
(Fig. 5.133).<br />
Pathologie et génétique<br />
<strong>Le</strong>s mélanocytes sont principalement<br />
présents dans la peau (où surviennent plus<br />
de 95 % des cas de mélanome) mais on en<br />
trouve aussi dans les membranes<br />
muqueuses de la bouche, du nez, de l’anus<br />
et du vagin et, dans <strong>un</strong>e moindre mesure,<br />
de l’intestin ; les mélanocytes sont également<br />
présents dans la conjonctive, la<br />
rétine et les méninges. <strong>Le</strong> système de classification<br />
morphologique du mélanome<br />
définit quatre types : mélanome superficiel<br />
extensif, mélanome nodulaire d’emblée,<br />
mélanome acro-lentigineux et mélanome<br />
malin sur mélanose de Dubreuilh.<br />
Cependant, cette classification a été remplacée<br />
par <strong>un</strong> système qui s’appuie sur les<br />
paramètres histopathologiques de la lésion<br />
Fig. 5.132 Mélanome avec nodule surélevé.<br />
excisée. <strong>Le</strong> mélanome est désormais classifié<br />
essentiellement en fonction du<br />
diamètre vertical de la lésion entre la<br />
couche de cellules granuleuses de l’épiderme<br />
et la cellule de mélanome la plus<br />
profonde détectable (épaisseur de la<br />
tumeur). Depuis ces dernières années, l’ulcération<br />
s’est avérée <strong>un</strong> critère supplémentaire<br />
important de pronostic et figure<br />
désormais dans le système de classification<br />
AJCC/UICC (Tableau 5.14).<br />
Bien qu’il soit évident que la constitution<br />
génétique de la population ayant tendance<br />
au mélanome soit très importante, peu de<br />
mélanomes peuvent être attribués à des<br />
défauts génétiques spécifiques dans ces<br />
populations. Alors que 10% des patients<br />
atteints de mélanome ont <strong>un</strong> parent au<br />
premier degré touché, moins de 3 % des<br />
mélanomes en Australie (où l’incidence de<br />
mélanome est élevée) peuvent être<br />
attribués à <strong>un</strong> défaut génétique héréditaire<br />
[3]. <strong>Le</strong> mélanome familial est encore plus<br />
rare dans les pays où l’incidence est faible.<br />
On a établi <strong>un</strong> lien entre les mutations de<br />
perte de fonction du récepteur humain de<br />
la mélanocortine-1 (MC 1-R) et les<br />
cheveux roux, la peau claire et <strong>un</strong>e moindre<br />
capacité à bronzer [5], toutes caractéristiques<br />
physiques qui affectent la susceptibilité<br />
au <strong>cancer</strong> de la peau. Environ<br />
20 % des familles ayant <strong>un</strong>e tendance au<br />
mélanome possèdent des mutations germinales<br />
du gène CDKN2A, qui code<br />
p16 INK4A [6]. Des mutations du gène<br />
codant pour CDK4 ont été identifiées,<br />
mais elles sont extrêmement rares [7].<br />
<strong>Le</strong>s gènes identifiés comme jouant <strong>un</strong> rôle<br />
dans le cadre du mélanome sporadique<br />
incluent CDKN2A et PTEN, et les régions<br />
chromosomiques 1p, 6q, 7p et 11q pourraient<br />
aussi être impliquées [6]. Environ<br />
20 % des mélanomes témoignent de mutations<br />
du gène p53. <strong>Le</strong>s mélanomes nodulaires<br />
présentent <strong>un</strong>e amplification de<br />
l’oncogène MYC. L’inactivation de<br />
p16 INK4A est associée à <strong>un</strong> moins bon<br />
pronostic. Des altérations de la kinase<br />
dépendante de la cycline PITSLRE ont été<br />
identifiées dans des mélanomes avancés<br />
[8]. La découverte récente d'<strong>un</strong> rôle du<br />
gène BRAF dans le mélanome illustre l'impact<br />
bénéfique d'<strong>un</strong>e collaboration internationale<br />
à grande échelle [9].<br />
Traitement<br />
<strong>Le</strong> traitement du mélanome primitif est<br />
Classification<br />
Marges d’excision chirurgicale<br />
Tis Mélanome in situ/pas d’invasion 5 mm<br />
du derme<br />
T1 ≤ 1 mm (épaisseur) 10 mm<br />
T2 1,1 mm – 2,0 mm 10 mm<br />
T3 2,1 mm – 4,0 mm Au moins 10 mm, au plus 20 mm<br />
T4 > 4 mm Au moins 20 mm, au plus 30 mm<br />
Chaque niveau est classé:<br />
A – en présence d’ulcération<br />
B – en l’absence d’ulcération<br />
Il n’y a pas de preuve qu’<strong>un</strong>e marge de plus<br />
de 1 cm améliore la survie, mais elle peut<br />
faire baisser la récidive locale.<br />
Tableau 5.14 Classification des mélanomes (American Joint Committee on Cancer/Union internationale<br />
contre le Cancer) et marges d’excision recommandées correspondantes.<br />
Fig. 5.133 Microscopie de surface d’<strong>un</strong><br />
mélanome, présentant des pseudopodes, <strong>un</strong> voile<br />
bleu gris et plusieurs couleurs.<br />
<strong>Le</strong> mélanome 261