Le cancer, un fardeau mondial - IARC
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DEPISTAGE DU CANCER DU COL DE L’UTERUS<br />
RESUME<br />
> Dans la plupart des pays développés, le<br />
dépistage cytologique (test de Papanicolaou,<br />
ou frottis cervico-vaginal) a<br />
entraîné <strong>un</strong>e réduction significative de<br />
l’incidence du <strong>cancer</strong> du col de l’utérus<br />
et de la mortalité associée. Dans les<br />
pays où l’observance en matière de participation<br />
est plus faible et où est le système<br />
de santé est moins développé, le<br />
dépistage a été beaucoup moins, voire<br />
pas du tout, efficace à réduire la mortalité.<br />
> Dans les pays en développement, le<br />
coût de l’infrastructure et des<br />
investissements initiaux pour organiser<br />
<strong>un</strong> dépistage cytologique peuvent<br />
paraître prohibitifs. <strong>Le</strong> rapport coût-efficacité<br />
de programmes de dépistage<br />
basés sur d’autres tests, comme l’examen<br />
visuel après application d’acide<br />
acétique (IVA), est à l’étude.<br />
> La recherche de l’ADN du VPH est <strong>un</strong>e<br />
alternative au dépistage primaire. Son exactitude<br />
et son bon rapport coût-efficacité<br />
dans la détection des lésions cervicales<br />
précurseurs (néoplasies cervicales intraépithéliales)<br />
sont en cours d’étude.<br />
Dans de nombreux pays développés, <strong>un</strong>e<br />
diminution de l’incidence et de la mortalité<br />
par <strong>cancer</strong> du col de l’utérus a été<br />
observée au cours de ces 30 dernières<br />
années (Fig. 4.43, 4.45). Cette baisse<br />
laisse espérer que l’on pourrait réduire le<br />
<strong>fardeau</strong> que représente ce <strong>cancer</strong> en<br />
appliquant les connaissances actuelles<br />
[1]. <strong>Le</strong> <strong>cancer</strong> du col de l’utérus est lié à<br />
l’activité sexuelle, et l’infection par le virus<br />
du papillome humain (VPH) est au cœur<br />
de son étiologie (<strong>Le</strong>s infections<br />
chroniques, p. 56). Alors qu’il a été établi<br />
que le VPH était responsable de 82 % des<br />
<strong>cancer</strong>s du col dans les pays développés<br />
et de 91 % dans les pays en développement<br />
[2], ce <strong>cancer</strong> est, comme les autres<br />
<strong>cancer</strong>s d’origine infectieuse connus, <strong>un</strong>e<br />
réponse rare à <strong>un</strong>e certaine infection. Des<br />
actions pour développer et tester des vaccins<br />
anti-VPH sont en cours (Vaccination<br />
contre le virus du papillome humain, p.<br />
150). Cependant, les différences dans le<br />
comportement sexuel et l’infection par le<br />
VPH ne sont peut-être pas la seule cause<br />
du taux très élevé de <strong>cancer</strong>s du col dans<br />
de nombreux pays, et de sa tendance à la<br />
baisse avec le temps dans d’autres pays.<br />
Ceci est valable dans les pays en<br />
développement comme dans les pays<br />
développés, où la maladie prédomine chez<br />
les femmes dont le statut socioéconomique<br />
est plus faible. De ce fait, le<br />
dépistage est la principale stratégie de<br />
prévention. <strong>Le</strong>s néoplasies cervicales<br />
intra-épithéliales de stade II et III<br />
représentent le stade "infraclinique" du<br />
carcinome cellulaire épidermoïde, qui a<br />
<strong>un</strong>e forte présalence et qui est détectable<br />
au cours des dépistages de la population.<br />
<strong>Le</strong> test de dépistage le plus souvent<br />
utilisé, le frottis cervico-vaginal, est<br />
acceptable pour <strong>un</strong>e proportion importante<br />
de la population à risque, mais possède<br />
des limitations reconnues.<br />
Efficacité du dépistage cytologique<br />
Jusqu’à maintenant, la meilleure méthode<br />
de dépistage du <strong>cancer</strong> du col de l’utérus<br />
reste le test de Papanicolaou (Fig. 4.44).<br />
Des programmes de dépistage par frottis<br />
ont été lancés en Colombie britannique en<br />
1949 et dans des régions de la Norvège en<br />
1959 et de l’Ecosse en 1960. <strong>Le</strong>s programmes<br />
basés sur le frottis ont été<br />
depuis introduits dans de nombreux pays<br />
développés. <strong>Le</strong>ur organisation varie selon<br />
l'équilibre entre les systèmes de santé<br />
privé et public, selon l'approche de<br />
dépistage choisie (systématique quand il<br />
est appliqué à toute la population, opport<strong>un</strong>iste<br />
quand il est basé sur la présentation<br />
spontanée de la personne), selon la<br />
tranche d’âge des femmes auxquelles le<br />
dépistage est offert, l’intervalle recommandé<br />
entre deux dépistages successifs,<br />
ainsi que selon le suivi et la prise en<br />
charge des femmes chez qui des<br />
anomalies ont été découvertes au niveau<br />
100<br />
Chine, Shanghaï<br />
Porto Rico Danemark Etats-Unis Nouvelle Zélande Slovaquie<br />
100<br />
100<br />
100<br />
100<br />
100<br />
50<br />
25<br />
50<br />
25<br />
50<br />
25<br />
50<br />
25<br />
Noires<br />
50<br />
25<br />
Maoris<br />
50<br />
25<br />
10<br />
10<br />
10<br />
10<br />
10<br />
Non-Maoris<br />
10<br />
5<br />
5<br />
5<br />
5<br />
Blanches<br />
5<br />
5<br />
2,5<br />
2,5<br />
2,5<br />
2,5<br />
2,5<br />
2,5<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1960 19701980 1990 2000<br />
1960 19701980 1990 2000 1960 19701980 1990 2000 1960 19701980 1990 2000 1960 19701980 1990 2000 1960 19701980 1990 2000<br />
Fig. 4.43 Tendances de l’incidence du <strong>cancer</strong> du col de l’utérus. Dans beaucoup de régions, la détection précoce a entraîné <strong>un</strong>e forte diminution des <strong>cancer</strong>s<br />
invasifs. D.M. Parkin et coll. (2001) Eur J Cancer 37, suppl., 8: S4-66.<br />
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