Le cancer, un fardeau mondial - IARC
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Contexte génétique :<br />
Hérédité de gènes à haute pénétrance<br />
(gènes de réparation de mésappariements<br />
de l’ADN, BRCA1-2 et p53)<br />
et de gènes à faible pénétrance<br />
(CYP1A1, MTHR)<br />
Prolifération<br />
monoclonale<br />
Proliferation monoclonale<br />
Mutation de KRAS and PTEN<br />
Instabilité des microsatellites<br />
Méthylation de promoteur<br />
hMLH1<br />
Tumeurs de type I:<br />
KRAS<br />
Instabilité des microsatellites<br />
PTEN/MMAC1<br />
p16/INK4a<br />
Cycline D1<br />
DCC<br />
c-fms<br />
Récepteur œstrogénique<br />
HYPERPLASIE<br />
NON ATYPIQUE<br />
HYPERPLASIE<br />
ATYPIQUE<br />
Tumeurs type II:<br />
p53<br />
c-erbB2/neu<br />
MRP<br />
1p LOH<br />
E-Cadhérine<br />
CD44v<br />
ENDOMETRE<br />
Tumeurs de type I<br />
Tumeurs de type II<br />
CARCINOME DE<br />
L’ENDOMETRE<br />
DISSEMINATION<br />
Fig. 5.66 Modèle génétique de tumorigenèse endométriale.<br />
avant <strong>un</strong>e ovariectomie augmentent le<br />
risque de <strong>cancer</strong>, alors que les contraceptifs<br />
oraux contenant <strong>un</strong>e association<br />
œstrogène-progestérone l’abaissent. <strong>Le</strong>s<br />
syndromes d’exposition endogène accrue à<br />
l’œstrogène, comme les folliculothécomes<br />
et l’ovaire polykystique, sont aussi associés<br />
à <strong>un</strong> risque accru. D’autres facteurs de<br />
risque incluent <strong>un</strong> antécédent de carcinome<br />
du côlon ou du sein. L’utilisation de tamoxifène<br />
comme agent thérapeutique ou de<br />
chimioprévention est <strong>un</strong> facteur de risque<br />
[15]. La maladie est nettement associée à<br />
l’obésité, au diabète et à l’hypertension.<br />
Détection<br />
<strong>Le</strong> signe le plus courant est la métrorragie<br />
(hémorragie utérine), particulièrement<br />
après la ménopause. Des hémorragies<br />
irrégulières ou post-ménopausiques constituent<br />
le signe d'appel chez 75 % des<br />
patientes au moins. Au moment du diagnostic,<br />
75 % des patientes présentent <strong>un</strong>e<br />
atteinte confinée à l’utérus, bien que<br />
jusqu’à 20 % des patientes ne manifestent<br />
pas de symptômes [16, 7].<br />
D’autres signes sont liés à la présence<br />
d’<strong>un</strong>e masse dans la partie inférieure de<br />
l’abdomen, comme <strong>un</strong>e dysurie (mictions<br />
difficiles), <strong>un</strong>e constipation ou des ballonnements.<br />
<strong>Le</strong> prélèvement d'échantillons de<br />
tissu de l'endomètre et du col, soit par biopsie,<br />
soit par dilatation-curetage, doit être<br />
effectué en cas de symptômes. L'échographie<br />
endovaginale et l'hystéroscopie sont<br />
des compléments utiles pour le diagnostic<br />
d'<strong>un</strong>e pathologie de l'endomètre.<br />
Pathologie et génétique<br />
L’adénocarcinome endométrioïde (Fig.<br />
5.64) est l’histologie la plus couramment<br />
observée (60 à 65 %). Ce type de tumeur se<br />
caractérise par la disparition du stroma<br />
entre des glandes anormales présentant des<br />
replis de l'épithélium dans les lumières, <strong>un</strong>e<br />
distribution anormale de la chromatine<br />
nucléaire, <strong>un</strong>e augmentation de la taille du<br />
noyau, <strong>un</strong> degré variable de mitose. Il est<br />
associé à <strong>un</strong>e nécrose et à <strong>un</strong>e hémorragie<br />
[16]. <strong>Le</strong> carcinome adénosquameux, qui<br />
constitue 7 % des cas ou moins, est de<br />
mauvais pronostic. 5 à 10 % des carcinomes<br />
de l’endomètre sont des carcinomes utérins<br />
papillaires séreux, <strong>un</strong> type très agressif. <strong>Le</strong><br />
carcinome à cellules claires est plus<br />
fréquent, lui, chez la femme âgée.<br />
<strong>Le</strong> <strong>cancer</strong> de l’endomètre est <strong>un</strong> risque<br />
significatif pour les femmes souffrant du<br />
syndrome du <strong>cancer</strong> du colorectal sans<br />
polypose héréditaire (HNPCC) et du syndrome<br />
de Li-Fraumeni, en raison de mutations<br />
germinales des gènes de réparation des<br />
mésappariements et du gène p53, respectivement<br />
[17]. Il existe aussi <strong>un</strong>e relation<br />
entre <strong>un</strong>e susceptibilité accrue au <strong>cancer</strong><br />
de l’endomètre et <strong>un</strong>e mutation par insertion<br />
de p53, <strong>un</strong> mutant rare du gène de la<br />
méthylènetétrahydrofolate-réductase et<br />
certains variants de la lignée germinale du<br />
gène CYP1A1.<br />
<strong>Le</strong>s tumeurs de l’endomètre chez la<br />
femme avant ou pendant la ménopause et<br />
qui sont liées à l’œstrogène, avec <strong>un</strong><br />
antécédent d’hyperplasie (hyperplasies<br />
adénomateuses et adénomateuses atypiques),<br />
ont <strong>un</strong> comportement stable (type<br />
II). <strong>Le</strong>s tumeurs non endométrioïdes qui<br />
apparaissent chez la femme après la<br />
ménopause tendent à avoir <strong>un</strong> comportement<br />
agressif (type I). Un modèle des<br />
altérations génétiques impliquées dans la<br />
tumorigenèse du <strong>cancer</strong> de l’endomètre<br />
est en passe d’être caractérisé (Fig. 5.66).<br />
<strong>Le</strong>s patientes présentant des lésions positives<br />
à l’œstrogène cytoplasmique et aux<br />
récepteurs œstrogèniques ont <strong>un</strong> meilleur<br />
taux de survie sans maladie que les<br />
patientes ne présentant pas de récepteurs<br />
identifiables [16]. Des mutations de PTEN<br />
sont associées à <strong>un</strong> pronostic plus favorable<br />
; les tumeurs ayant des mutations<br />
PTEN tendent à avoir <strong>un</strong>e histologie<br />
endométrioïde, à la différence des types<br />
séreux à cellules claires, et elles présentent<br />
moins de mutations de p53. L’aneuploïdie<br />
est associée à <strong>un</strong> mauvais pronostic, de<br />
222 <strong>Le</strong>s <strong>cancer</strong>s humains par localisation organique