Le cancer, un fardeau mondial - IARC
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IMMUNODEPRESSION<br />
RESUME<br />
> Une dépression persistante du système<br />
imm<strong>un</strong>itaire entraîne <strong>un</strong> risque de <strong>cancer</strong><br />
accru.<br />
> <strong>Le</strong>s médicaments utilisés pour prévenir<br />
les rejets d’organes transplantés entraînent<br />
<strong>un</strong>e augmentation de l’incidence de<br />
lymphomes malins, dont la majorité contiennent<br />
le virus d’Epstein-Barr.<br />
> <strong>Le</strong>s agents infectieux à l’origine d’<strong>un</strong>e<br />
imm<strong>un</strong>odépression grave, comme le<br />
virus de l’imm<strong>un</strong>odéficience humaine<br />
(VIH), sont associés à <strong>un</strong>e incidence<br />
accrue de plusieurs tumeurs, dont le<br />
lymphome non hodgkinien et le sarcome<br />
de Kaposi.<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression, temporaire ou permanente,<br />
se caractérise par <strong>un</strong>e diminution<br />
de la capacité du système imm<strong>un</strong>itaire<br />
à répondre efficacement aux<br />
antigènes étrangers.<br />
Elle peut être causée par certains produits<br />
chimiques, par des médicaments,<br />
des rayonnements ionisants et par différentes<br />
infections virales et parasitaires.<br />
Ce phénomène est observé chez l’homme<br />
comme chez l’animal de laboratoire.<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression provoquée par <strong>un</strong>e<br />
exposition aux rayons X ou tout autre<br />
rayonnement ionisant, est plus prononcée<br />
lorsque l’organisme tout entier, plutôt<br />
qu’<strong>un</strong>e zone limitée, a été irradié.<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression induite par des substances<br />
chimiques ou <strong>un</strong> rayonnement est<br />
liée à la dose, l’intensité et la durée de<br />
l’effet augmentant parallèlement à la dose<br />
ou à l’exposition continue. Elle est<br />
généralement réversible avec l’arrêt de<br />
l’exposition. A l’inverse, l’infection par<br />
certains pathogènes, comme le virus de<br />
l’imm<strong>un</strong>odéficience humaine, est persistante<br />
et le déficit imm<strong>un</strong>itaire qui en<br />
résulte est progressif, à moins d’<strong>un</strong> traitement<br />
efficace contre l’infection.<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression doit être distinguée<br />
des diverses formes du déficit imm<strong>un</strong>itaire<br />
résultant de certaines tares génétiques<br />
(comme l’ataxie télangiectasie<br />
– ATM; le syndrome de Wiskott-Aldrich<br />
– WASP; le déficit imm<strong>un</strong>itaire combiné<br />
sévère lié au chromosome X, γc).<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression persistante présente<br />
<strong>un</strong> risque de <strong>cancer</strong>, surtout lorsqu’elle est<br />
accompagnée d’<strong>un</strong>e exposition continue à<br />
des antigènes étrangers comme lors de<br />
greffes d’organes, bien que tous les types<br />
de tumeurs ne se développement pas avec<br />
la même fréquence. La ciclosporine et les<br />
composants voisins sont largement utilisés<br />
pour faciliter la transplantation d’organes<br />
en diminuant le risque de rejet. <strong>Le</strong> risque<br />
est particulièrement élevé pour plusieurs<br />
formes de lymphomes et pour certains<br />
autres <strong>cancer</strong>s associés à des infections<br />
virales.<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression à médiation<br />
médicamenteuse<br />
L’imm<strong>un</strong>odépression entraînée par<br />
l’administration de médicaments est utilisée<br />
pour traiter les pathologies autoimm<strong>un</strong>es<br />
(comme l’arthrite rhumatoïde) et<br />
pour maintenir l’intégrité anatomique et<br />
fonctionnelle de tissus étrangers greffés<br />
Médicament ou agent infectieux<br />
Azathioprine<br />
Cyclophosphamide<br />
Ciclosporine<br />
Virus de l’imm<strong>un</strong>odéficience<br />
humaine de type 1 (VIH-1)<br />
Virus Epstein-Barr<br />
Herpèsvirus humain 8<br />
Virus du papillome humain<br />
Tableau 2.19 Imm<strong>un</strong>osuppresseurs associés au développement du <strong>cancer</strong><br />
sur <strong>un</strong> autre individu, habituellement à<br />
l’aide d’<strong>un</strong> dosage beaucoup plus élevé<br />
des médicaments appropriés. Une greffe<br />
de tout individu, à l’exception de soi-même<br />
ou d’<strong>un</strong> véritable jumeau, provoquera <strong>un</strong>e<br />
réaction imm<strong>un</strong>itaire contre les tissus<br />
greffés, dont l’intensité varie avec le degré<br />
de différence antigénique entre le greffon<br />
et son hôte. Si l’imm<strong>un</strong>odépression est<br />
insuffisante, l’hôte détruira le greffon. Des<br />
organes complets (rein, cœur, foie,<br />
poumon) peuvent être transplantés et<br />
fonctionner à vie, à condition de maintenir<br />
<strong>un</strong> niveau d’imm<strong>un</strong>odépression approprié.<br />
<strong>Le</strong> risque de <strong>cancer</strong> augmente parallèlement<br />
à la durée et à l’intensité de<br />
l’imm<strong>un</strong>odépression [1].<br />
Si l’on excepte la dépression délibérée de<br />
la réponse imm<strong>un</strong>itaire dans le contexte<br />
de la transplantation d’organes, l’imm<strong>un</strong>odépression<br />
peut se déclencher en tant<br />
qu’effet secondaire de certains médicaments,<br />
notamment plusieurs agents<br />
cytotoxiques largement utilisés en chimiothérapie<br />
anti-cancéreuse. Cette action<br />
peut contribuer au développement de<br />
‘<strong>cancer</strong>s secondaires’, notamment chez<br />
l’enfant. Plus généralement, les patients<br />
Localisation anatomique du <strong>cancer</strong><br />
Lymphome non hodgkinien, sarcome de Kaposi,<br />
carcinome spinocellulaire cutané, <strong>cancer</strong>s hépatobiliaires,<br />
tumeurs mésenchymateuses<br />
Cancer de la vessie<br />
Lymphome non hodgkinien, sarcome de Kaposi<br />
Lymphome non hodgkinien (lymphocytes B),<br />
sarcome de Kaposi (augmentation du risque par<br />
co-infection avec le HVH-8)<br />
Lymphome de Burkitt (conjointement à l’infection<br />
par le paludisme), lymphome non hodgkinien<br />
(lymphocytes B) chez les patients imm<strong>un</strong>odéprimés,<br />
maladie de Hodgkin, tumeurs des muscles lisses<br />
chez les individus imm<strong>un</strong>odéprimés<br />
Sarcome de Kaposi<br />
Cancer du col utérin, de la vulve et de l’anus<br />
68 <strong>Le</strong>s causes du <strong>cancer</strong>