Le cancer, un fardeau mondial - IARC
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Parent<br />
hétérozygote<br />
pour RB1<br />
Chromosome 13<br />
avec délétion<br />
de RB1<br />
Hypoxie<br />
Modifications redox<br />
Température?<br />
Chromosome 13<br />
normal<br />
RB1<br />
Rayons X<br />
Rayons γ<br />
Prolifération<br />
Cellules proliférantes du rétinoblastome<br />
UV<br />
Enfant<br />
hétérozygote<br />
pour RB1<br />
Mutation somatique à fréquence<br />
élevée dans les cellules rétinales<br />
et perte du chromosome normal<br />
Liaison aux protéines interagissant avec p53<br />
p53<br />
Parent<br />
normal<br />
Cellules non<br />
malignes<br />
Fig. 3.18 <strong>Le</strong> gène du rétinoblastome est <strong>un</strong> paradigme<br />
pour les gènes suppresseurs de tumeur : si <strong>un</strong><br />
enfant hérite d’<strong>un</strong>e mutation ou d’<strong>un</strong>e délétion d'<strong>un</strong>e<br />
copie (‘allèle’) du gène du rétinoblastome, la copie<br />
normale restante a fréquemment tendance à perdre<br />
au milieu des cellules de la rétine, ce qui se traduit par<br />
la perte de fonction et la formation de tumeurs. <strong>Le</strong><br />
diagramme illustre la perte de la totalité du chromosome<br />
normal, mais l'allèle normal peut aussi être<br />
perdu par mutation, délétion, conversion de gène ou<br />
recombinaison mitotique.<br />
Médicaments<br />
cytotoxiques<br />
Activation ou accumulation de la protéine p53<br />
de la membrane plasmique par <strong>un</strong> fragment<br />
lipidique. Ils interagissent indirectement<br />
avec les tyrosines kinases activées<br />
et agissent comme des ‘amplificateurs’<br />
pour augmenter la force du signal généré<br />
par l’activation des récepteurs de la surface<br />
cellulaire [8]. Dans leur forme active,<br />
les protéines ras lient la guanosine triphosphate<br />
(GTP) et catalysent son hydrolyse en<br />
guanosine diphosphate (GDP) en retournant<br />
à leur forme inactive. <strong>Le</strong>s formes<br />
oncogènes des gènes RAS activés portent<br />
souvent des mutations faux-sens sur <strong>un</strong><br />
nombre limité de codons dans le site de<br />
liaison à la GTP de l'enzyme, les rendant incapables<br />
d'hydrolyser la GTP et les piégeant<br />
ainsi sous leur forme active. L’activation des<br />
gènes RAS conduit la cellule à se comporter<br />
comme si les récepteurs couplés aux Ras, en<br />
amont, étaient constamment stimulés.<br />
MYC<br />
L’oncogène MYC peut être considéré<br />
comme <strong>un</strong> prototype de la famille de<br />
molécules qui se trouve à l'extrémité<br />
réceptrice des cascades de transduction<br />
du signal. MYC code pour <strong>un</strong> facteur de<br />
transduction qui est rapidement activé<br />
après la stimulation de la croissance et<br />
qui est nécessaire pour que la cellule<br />
entre dans le cycle [9]. Myc transactive <strong>un</strong><br />
certain nombre d'autres gènes cellulaires<br />
et a <strong>un</strong>e large gamme d'effets moléculaires<br />
(<strong>un</strong> phénomène qui peut expliquer<br />
l’activation de Myc dans différents types<br />
Cytokines<br />
Déplétion en ribonucléotides<br />
Déplétion en microtubules<br />
Déplétion en facteur<br />
de croissance<br />
Sénescence<br />
Induction des gènes cibles de p53<br />
Fig. 3.19 Plusieurs types de stress biologiques entraînent <strong>un</strong>e réponse déclenchée par p53.<br />
p53<br />
de cellules cancéreuses). L’activation de<br />
Myc passe souvent par l’amplification de<br />
la région contenant le gène sur le chromosome<br />
8, mais Myc est aussi couramment<br />
activé par translocation chromosomique<br />
dans certaines formes de leucémie B<br />
(<strong>Le</strong>ucémie, p. 248).<br />
BCL2<br />
<strong>Le</strong> gène BCL2 (activé dans les lymphomes<br />
B) représente <strong>un</strong> autre type d'oncogène.<br />
Initialement identifié comme <strong>un</strong> gène<br />
situé dans <strong>un</strong> point de cassure chromosomique<br />
dans certaines formes de<br />
leucémies, BCL2 s'est avéré coder pour<br />
<strong>un</strong>e protéine capable de rallonger la<br />
durée de vie d'<strong>un</strong>e cellule en empêchant<br />
le déclenchement de la mort cellulaire<br />
programmée, ou apoptose [10] (Apoptose,<br />
p. 115). Des études biochimiques<br />
ont révélé que BCL2 codait pour <strong>un</strong> régulateur<br />
de la perméabilité de la membrane<br />
mitochondriale. <strong>Le</strong>s lésions mitochondriales<br />
et l’écoulement des composants<br />
mitochondriaux dans le cytoplasme<br />
représentent l'<strong>un</strong> des principaux signaux<br />
qui conduisent <strong>un</strong>e cellule à l’apoptose. En<br />
aidant à maintenir fermés les mégacanaux<br />
mitochondriaux, la protéine Bcl-2 empêche<br />
cet écoulement et permet ainsi la survie<br />
des cellules qui auraient été autrement<br />
éliminées par <strong>un</strong> processus physiologique.<br />
Gènes suppresseurs de tumeur:<br />
histoire d'<strong>un</strong> concept<br />
Alors que l’étude des rétrovirus et des<br />
expériences de transfection de gènes<br />
furent les clés de la découverte des<br />
oncogènes, les gènes suppresseurs de<br />
tumeur ont été identifiés par l'étude des<br />
grands virus à ADN et par l'analyse de<br />
syndromes tumoraux familiaux.<br />
Rétinoblastome<br />
En 1971, Knudsen a proposé l’hypothèse,<br />
aujourd’hui populaire, dite de ‘doublefrappe’<br />
pour expliquer le caractère héréditaire<br />
du rétinoblastome, type rare de<br />
tumeur de l'enfant [11, 12] (<strong>Le</strong>s prédispositions<br />
génétiques, p. 71). Il a posé le postulat<br />
que, dans <strong>un</strong> milieu familial, les individus<br />
pouvaient n’hériter que d'<strong>un</strong>e seule copie<br />
normale du gène (localisée par des études<br />
de liaison au chromosome 13q14), l'autre<br />
Oncogènes et gènes suppresseurs de tumeur 99