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Le cancer, un fardeau mondial - IARC

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du génome du VHB sont souvent intégrées à<br />

l’ADN tumoral et exprimées.<br />

L’activation mutationnelle d’oncogènes<br />

connus est rare [10]. Des mutations<br />

ponctuelles de KRAS et <strong>un</strong>e co-amplification<br />

du gène de la cycline D1 ne sont détectées<br />

que dans <strong>un</strong>e minorité de cas de carcinome<br />

hépatocellulaire. On observe des mutations<br />

du gène de la β-caténine dans <strong>un</strong> tiers des<br />

tumeurs examinées environ. Ainsi, la<br />

séquence d'événements génétiques<br />

(Tableau 5.7) qui mène au carcinome<br />

hépatocellulaire est peu connue et peut<br />

varier d’<strong>un</strong>e tumeur à l’autre.<br />

<strong>Le</strong> cholangiocarcinome intrahépatique<br />

(Fig. 5.43) présente des cellules ressemblant<br />

aux cellules des voies biliaires, site<br />

parasité par les douves du foie [9]. La plupart<br />

des cholangiocarcinomes intrahépatiques<br />

sont des adénocarcinomes présentant<br />

des structures tubulaires et/ou papillaires<br />

avec <strong>un</strong> stroma fibreux variable. Des<br />

mutations des gènes KRAS et p53 sont les<br />

anomalies génétiques les plus courantes<br />

identifiées.<br />

Rizal (Philippines)<br />

Osaka (Japon)<br />

Espagne<br />

Khon Kaen (Thaïlande)<br />

Etats-Unis (Blancs)<br />

Shanghai (Chine)<br />

Italie<br />

Angleterre<br />

Etats-Unis (Noirs)<br />

Qidong (Chine)<br />

Danemark<br />

Chiang Maï (Thaïlande)<br />

% de survie pour les deux sexes<br />

Fig. 5.44 Survie relative à cinq ans après diagnostic<br />

du <strong>cancer</strong> du foie.<br />

Traitement<br />

<strong>Le</strong> traitement des tumeurs primitives<br />

malignes du foie dépend de l’étendue de<br />

l’atteinte et de la fonction hépatique sousjacente<br />

[11]. <strong>Le</strong> système de détermination<br />

du stade d’évolution le plus couramment<br />

utilisé est celui dans lequel on évalue le<br />

patient en se fondant sur les critères<br />

indésirables que sont les ascites, la concentration<br />

d’albumine sérique et de bilirubine<br />

et la taille de la tumeur. <strong>Le</strong> système<br />

TNM (encadré : Classification TNM des<br />

tumeurs malignes, p. 126) est moins utile<br />

car il ne tient pas compte de l’atteinte<br />

hépatique sous-jacente. <strong>Le</strong> <strong>cancer</strong> du foie a<br />

<strong>un</strong>e évolution rapide et progressive : seuls<br />

10 % des patients environ survivent au<br />

moins cinq ans aux Etats-Unis. Ce pourcentage<br />

est nettement plus faible dans les<br />

pays en développement (Fig. 5.44).<br />

En l’absence d’atteinte extrahépatique,<br />

<strong>un</strong>e résection avec marges pathologiques<br />

négatives constitue le traitement de base<br />

des néoplasies hépatiques malignes. Chez<br />

les patients pour lesquels on s’attend à <strong>un</strong><br />

reliquat hépatique de petite taille, on<br />

utilise l’embolisation de la veine porte<br />

pour augmenter la taille du reliquat hépatique<br />

futur [11]. <strong>Le</strong> fait que la plupart des<br />

carcinomes hépatocellulaires touchent <strong>un</strong><br />

foie cirrhotique exclut pour de nombreux<br />

patients la possibilité d’<strong>un</strong>e résection chirurgicale,<br />

en raison du risque d’insuffisance<br />

hépatique. D’autres techniques, utilisées<br />

seules ou comme adjuvants à la résection,<br />

incluent l’ablation par radiofréquence et la<br />

cryoablation. La transplantation de foie a<br />

été utilisée pour des patients non candidats<br />

à <strong>un</strong>e résection, bien que l'utilisation de<br />

cette procédure ait décliné en raison de<br />

nombreux facteurs, notamment la fréquence<br />

des décès par récidive de la tumeur, en particulier<br />

dans le foie transplanté, et le manque<br />

d’organes disponibles.<br />

<strong>Le</strong> carcinome hépatocellulaire est largement<br />

résistant à la radiothérapie [10]. <strong>Le</strong>s<br />

traitements non chirurgicaux incluent la<br />

perfusion dans l’artère hépatique de<br />

médicaments ou d’agents thrombotiques<br />

(port ou pompe), la chimio-embolisation et<br />

l’injection percutanée d’alcool ou d’acide<br />

acétique, bien que les effets secondaires<br />

soient nombreux et que les avantages<br />

pour le patient non candidat à <strong>un</strong>e résection<br />

soient douteux [4, 11]. <strong>Le</strong> lipiodol<br />

marqué à l’iode 131 (huile d’œillette<br />

iodée) en injection hépatique intraartérielle<br />

est prometteur pour l’avenir [4,<br />

12]. Des résultats obtenus récemment<br />

Carcinome hépatocellulaire<br />

Familial<br />

CDKN 2A, APC et BRCA2<br />

Sporadique<br />

Intégration du génome du VHB<br />

p53<br />

CDKN2A<br />

M6P/IGF2R<br />

Membres de la famille du gène SMAD<br />

Cycline D et cycline A<br />

Fonction MET altérée ?<br />

Cholangiocarcinome intra-hépatique<br />

KRAS<br />

p53<br />

c-erbB2<br />

Oncogène MET<br />

E-cadhérine, α-cadhérine, β-cadhérine<br />

BCL2<br />

Télomérase<br />

Tableau 5.7 Gènes impliqués dans le développement<br />

du <strong>cancer</strong> du foie.<br />

semblent indiquer qu’<strong>un</strong> traitement<br />

chimiothérapique associant le cisplatine,<br />

la doxorubicine, l’interféron et le 5-fluorouracile<br />

pourrait provoquer <strong>un</strong>e réponse,<br />

bien qu'auc<strong>un</strong> agent, seul ou en association,<br />

n’ait jusqu’à présent amélioré la<br />

survie. <strong>Le</strong> traitement hormonal est également<br />

décevant, bien que les résultats<br />

obtenus avec l’octréotide soient plus<br />

prometteurs que ceux obtenus avec le<br />

tamoxifène. <strong>Le</strong> <strong>cancer</strong> hépatocellulaire<br />

métastatique s’étend couramment au<br />

poumon et aux os. La réponse à la chimiothérapie<br />

et à la thérapie loco-régionale est<br />

mauvaise [12]. <strong>Le</strong> foie est aussi <strong>un</strong> site<br />

fréquent de métastase de <strong>cancer</strong>s<br />

touchant d'autres sites, le plus courant<br />

étant le <strong>cancer</strong> colorectal.<br />

Compte tenu du mauvais pronostic et en<br />

l’absence de traitements efficaces du <strong>cancer</strong><br />

hépatocellulaire, le développement des<br />

programmes de prévention revêt <strong>un</strong>e<br />

importance critique (Vaccination contre<br />

l’hépatite B, p. 146).<br />

208 <strong>Le</strong>s <strong>cancer</strong>s humains selon la localisation organique

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