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1 NOTE LIMINAIRE : NEIGE DE CULTURE,<br />
CONSENSUS ET CONTROVERSES<br />
______________<br />
La lettre du 22 janvier 2008 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, à <strong>la</strong>quelle répond ce<br />
rapport, nous ouvrait <strong>de</strong>ux champs d’investigation : les impacts environnementaux <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>neige</strong> <strong>de</strong> <strong>culture</strong>, et les enjeux socio-économiques du tourisme en montagne qui en<br />
constituent le contexte.<br />
Dès nos premiers contacts, nous avons pu me<strong>sur</strong>er les divergences <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue <strong>sur</strong> ces<br />
questions. Certains <strong>de</strong> nos interlocuteurs se sont étonnés <strong>de</strong> l’existence même <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
mission, craignant qu’en braquant le projecteur <strong>sur</strong> un sujet considéré par eux comme sous<br />
contrôle, on en remette en cause l’existence. D’autres au contraire nous ont dit combien<br />
profon<strong>de</strong>s étaient à leurs yeux les ruptures nécessaires. La sémantique elle-même révé<strong>la</strong>it<br />
ces clivages, confrontant "<strong>neige</strong> <strong>de</strong> <strong>culture</strong>" et "<strong>neige</strong> artificielle", "en<strong>neige</strong>urs" et "canons<br />
à <strong>neige</strong>".<br />
Nous avions nous-mêmes été choisis pour participer à cette mission parce que <strong>de</strong>s<br />
expériences professionnelles et extra-professionnelles <strong>de</strong> plusieurs décennies nous<br />
donnaient une familiarité certaine avec les questions posées, sous <strong>de</strong>s angles <strong>de</strong> vue très<br />
différents. Nous savions aussi, par expérience, qu’un discours formellement consensuel <strong>sur</strong><br />
le développement durable peut cacher <strong>de</strong>s oppositions profon<strong>de</strong>s entre les mots et les<br />
choses, <strong>sur</strong> le développement comme <strong>sur</strong> <strong>la</strong> durabilité. Sauf à confondre le recul nécessaire<br />
à une telle mission avec l’indifférence, nous ne pouvions donc échapper à réagir<br />
différemment aux prises <strong>de</strong> position entendues : au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission, les échanges s’en<br />
sont trouvés approfondis, au sens que les diplomates donnent à ce mot.<br />
Faisait consensus entre nous <strong>la</strong> nécessité d’y voir c<strong>la</strong>ir <strong>sur</strong> <strong>la</strong> situation réelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>neige</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>culture</strong> et ses impacts, dans le brouil<strong>la</strong>rd <strong>de</strong> données souvent indisponibles et<br />
d’argumentations parfois approximatives. Faisait aussi consensus le besoin impérieux<br />
d’une réflexion socioéconomique <strong>sur</strong> l’avenir du tourisme en montagne, à partir <strong>de</strong>s<br />
questions posées par les évolutions récentes, dont <strong>la</strong> <strong>neige</strong> <strong>de</strong> <strong>culture</strong> était un signal. En<br />
revanche, <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> compenser par <strong>de</strong>s progrès technologiques et économiques<br />
continus l’appel au capital naturel montagnard pour répondre aux attentes socioéconomiques<br />
présentes ou à venir faisait débat : c’est <strong>la</strong> conception même du<br />
développement durable, entre durabilité "faible" ou "forte", qui était ici mise en question,<br />
avec ses implications socioéconomiques et environnementales, dans le présent et l’avenir.<br />
Et notre regard plus ou moins critique ou bienveil<strong>la</strong>nt porté <strong>sur</strong> le comportement <strong>de</strong>s<br />
acteurs en présence en dépendait, qu’il s’agisse <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>neige</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>culture</strong>, ou <strong>de</strong> l’équilibre entre les besoins du marché et <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s biens publics<br />
dans <strong>la</strong> réflexion prospective.<br />
Dans le même temps le Conseil général <strong>de</strong> l’environnement et du développement durable<br />
(CGEDD), tout nouvellement créé, nous invitait par son projet et sa charte à une gestion<br />
rigoureuse <strong>de</strong>s avis divergents ou <strong>de</strong>s controverses susceptibles <strong>de</strong> naître au sein <strong>de</strong> chaque<br />
mission.<br />
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