Numéro 66 - Café pédagogique
Numéro 66 - Café pédagogique
Numéro 66 - Café pédagogique
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Tribune : Mixité sociale et mesure de discrimination<br />
positive : remèdes à la médiocrité des résultats scolaires<br />
parisiens ?<br />
- Jean-Christophe Vergnaud -<br />
Renforcer l’égalité des chances ! Lutter contre la persistance des inégalités de réussite scolaire<br />
entre les milieux sociaux ! La commission Thélot faisait de ces mots d’ordre des priorités et<br />
proposait :<br />
- d’agir pour favoriser la mixité sociale dans les établissements scolaires et donc de diminuer<br />
la ségrégation,<br />
- de tenir compte de la composition sociale de l’école quant à la répartition des moyens<br />
alloués aux établissements.<br />
L’intérêt de telles mesures n’est pas simplement de réduire l’écart de réussite scolaire entre<br />
les enfants issus de milieux sociaux différents, elles permettraient peut-être d’améliorer<br />
l’efficacité globale du système éducatif.<br />
Suivre la voie tracée par la commission Thélot aurait des conséquences particulièrement<br />
importantes pour Paris, puisque c’est l’académie qui présente le plus fort niveau de<br />
ségrégation sociale au sein de ses écoles.<br />
La médiocrité des résultats parisiens<br />
En valeur, les résultats parisiens paraissent honorables puisque, par exemple, le taux de<br />
réussite au bac des lycéens scolarisés dans le public ou dans le privé sous contrat est supérieur<br />
à la moyenne nationale. Mais d’autres académies font mieux. Par exemple, pour les résultats<br />
de 2003, l’académie de Rennes présentait un taux supérieur de 2%.<br />
Or si on prend en compte la composition socio-économique particulièrement favorisée de la<br />
population parisienne, on ne peut que constater la médiocrité des résultats parisiens. De fait,<br />
par rapport au résultat attendu calculé selon les indicateurs du Ministère de l’Education<br />
Nationale, Paris accuse un déficit de 0,5 pt. Avec ce score, Paris se classe au 69ème rang des<br />
départements français, et loin, très loin, du Finistère et du Morbihan qui culminent à + 7<br />
pts(1). La faiblesse constatée des résultats ne concerne pas seulement les lycéens puisque les<br />
résultats des évaluations de CE2 et de 6ème sont eux aussi décevants.<br />
La médiocrité des résultats, dénoncée dans le rapport d’audit de l’Inspection Générale rendu à<br />
l’automne 2004, est donc bien réelle.<br />
La ségrégation sur la sellette<br />
Faut-il incriminer la ségrégation sociale comme l’une des causes de cette faiblesse parisienne<br />
?