Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net
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Pour ce qui est <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière <strong>la</strong>it, également concernée par <strong>la</strong><br />
hausse du prix <strong>de</strong>s aliments du bétail, une étu<strong>de</strong> récente<br />
montre que le prix du litre <strong>de</strong> <strong>la</strong>it UHT <strong>de</strong>mi-écrémé a<br />
augmenté dans <strong>les</strong> rayons <strong>de</strong> 17% entre 2000 et 2010.<br />
Dans le même temps, le prix payé au producteur <strong>de</strong> <strong>la</strong>it<br />
(entier ) n’a progressé que <strong>de</strong> 0,7%, preuve donc que <strong>les</strong><br />
hausses sont bien répercutées (et on l’annonce c<strong>la</strong>irement<br />
à grand coup médiatique) mais <strong>les</strong> baisses ne se voient pas<br />
forcément en rayon.<br />
Le vrai débat rési<strong>de</strong> dans le fait que personne ne veut<br />
admettre que produire et se nourrir a un coût et que ce<br />
coût doit être assumé par toute <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> <strong>la</strong> « fourche à<br />
<strong>la</strong> fourchette ».<br />
C<strong>la</strong>ire : Les <strong>de</strong>rniers chiffres <strong>de</strong> l'INSEE montre que <strong>les</strong><br />
ménages européens dépensent en moyenne moins <strong>de</strong> 11 %<br />
<strong>de</strong> leur budget dans l'alimentaire. Dans cette part, 1/3 soit<br />
3,6 % repart aux agriculteurs pour payer <strong>la</strong> matière<br />
première, qu'on peut arrondir à 4 % si on intègre <strong>les</strong><br />
primes PAC (le reste rémunère <strong>les</strong> industries <strong>de</strong> l'agroalimentaire,<br />
<strong>les</strong> embal<strong>la</strong>ges, le transport et <strong>les</strong> GMS). Donc 4<br />
% du budget <strong>de</strong>s ménages rémunère <strong>les</strong> produits agrico<strong>les</strong>.<br />
C'est peu par rapport au 35-40 % d'il y a 50 ans ici en<br />
France ou aux 50-60% encore d'actualité dans <strong>les</strong> pays dits<br />
en voie <strong>de</strong> développement.<br />
C’est d'ailleurs un critère <strong>de</strong> développement au niveau<br />
international, plus ce pourcentage baisse, plus on considère<br />
que le niveau <strong>de</strong> vie augmente, drôle <strong>de</strong> critère plutôt<br />
cynique.<br />
Voltaire ne disait-il pas déjà en son temps : « On a trouvé,<br />
en bonne politique, le secret <strong>de</strong> faire mourir <strong>de</strong> faim ceux<br />
qui, en cultivant <strong>la</strong> <strong>terre</strong>, font vivre <strong>les</strong> autres ».<br />
J'entends dire aussi parfois que l'alimentaire est, dans <strong>les</strong><br />
pays occi<strong>de</strong>ntaux, <strong>la</strong> variable ajustable que l'on cherche à<br />
faire tendre vers zéro, on n'en est plus très loin.<br />
On dit aussi qu’il faut <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> meilleure qualité, il<br />
faut <strong>de</strong>s produits bio moins chers. Toujours plus, mieux et<br />
moins cher. L'alimentation a une valeur, un juste prix,<br />
correspondant à <strong>de</strong>s coûts, <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> travail, que <strong>la</strong><br />
plupart <strong>de</strong>s consommateurs ont tendance à oublier quand<br />
ce<strong>la</strong> <strong>les</strong> arrange. La plupart <strong>de</strong>s agriculteurs sont prêts à<br />
effectuer <strong>de</strong>s changements à condition d'obtenir <strong>de</strong>s<br />
engagements sur <strong>les</strong> prix.<br />
Pierre : N'y a-t-il pas, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> <strong>la</strong> production et<br />
<strong>de</strong> prix à <strong>la</strong> consommation, un problème <strong>de</strong><br />
commercialisation qui reste tributaire <strong>de</strong>s goûts <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
clientèle ?<br />
Yo<strong>la</strong>n<strong>de</strong> : Même enfant, on peut cuisiner le <strong>la</strong>pin avec <strong>de</strong>s<br />
recettes très simp<strong>les</strong> et rapi<strong>de</strong>s. Il est dommage <strong>de</strong> se<br />
priver d'une chair peu onéreuse, saine, digeste et<br />
délicieuse, pourvu qu'elle soit accommodée avec talent.<br />
En France, <strong>la</strong> filière représente environ 3 500 élevages et<br />
10 000 emplois. Elle est, hé<strong>la</strong>s, en baisse sensible, ce qui est<br />
infiniment regrettable pour l'équilibre diététique et le<br />
p<strong>la</strong>isir gastronomique <strong>de</strong>s Français.<br />
Le goût français a évolué. Le <strong>la</strong>pin est aujourd'hui plus<br />
facile à trouver dans <strong>les</strong> rayons <strong>de</strong>s supermarchés et plus<br />
apprécié que le <strong>la</strong>pin <strong>de</strong> garenne jugé trop fort par<br />
beaucoup <strong>de</strong> consommateurs, il est vrai <strong>de</strong> moins en moins<br />
habitués à manger du gibier. Il possè<strong>de</strong> d'éminentes vertus<br />
diététiques, pauvre en lipi<strong>de</strong>s, d'autant qu'il est facile à<br />
dégraisser, riche en oméga 3, en vitamines B3 et B12, en<br />
phosphore, potassium et sélénium. Certains le jugent un<br />
peu fa<strong>de</strong>, mais en réalité sa vian<strong>de</strong> est savoureuse à<br />
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