Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net
Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net
Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
LES RELATIONS EXTERIEURES<br />
Le vil<strong>la</strong>ge<br />
Pierre : Si nous parlions <strong>de</strong> vos re<strong>la</strong>tions à l'extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
ferme. El<strong>les</strong> font partie <strong>de</strong> votre vie et, d'une certaine façon,<br />
lui donnent <strong>de</strong>s couleurs différentes <strong>de</strong> cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'agriculture<br />
qui a tendance à envahir votre horizon.<br />
Catherine : Dans <strong>la</strong> famille, tout le mon<strong>de</strong> pratique au<br />
moins une activité sportive, entre le football, le VTT, le<br />
karaté, <strong>la</strong> marche et le body-karaté, chacun y trouve son<br />
compte.<br />
Le sport est bon pour le corps mais aussi pour l’esprit. Se<br />
dépenser beaucoup, sur un temps court, permet <strong>de</strong> ne<br />
penser à rien d’autre, <strong>de</strong> se défouler et <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s gens que<br />
l’on n’aurait jamais rencontrés autrement.<br />
Les garçons ont hérité <strong>de</strong> leur père <strong>la</strong> passion du football.<br />
Ils ont couru après un ballon dès leurs premiers pas, ont<br />
débuté à 5 ans comme pré-débutants. Aujourd’hui, Maë<strong>la</strong>n<br />
est poussin <strong>de</strong>uxième année et Romain débutant<br />
<strong>de</strong>uxième année.<br />
Le mercredi, chacun a son p<strong>la</strong>nning <strong>de</strong>s entrainements et<br />
<strong>de</strong>s matchs le samedi, ce qui nous vaut parfois beaucoup <strong>de</strong><br />
va-et-vient dans <strong>la</strong> même journée. L’essentiel est que ça<br />
leur p<strong>la</strong>ise. Ils retrouvent aussi avec p<strong>la</strong>isir leurs copains et<br />
partagent avec eux <strong>les</strong> réussites et <strong>les</strong> échecs.<br />
Grâce à leur club, ils ont <strong>la</strong> possibilité d’assister à <strong>de</strong> vrais<br />
matchs à Guingamp, Rennes ou Lorient, alors là c’est <strong>la</strong> fête.<br />
À leur âge, être dans un vrai sta<strong>de</strong> au sein <strong>de</strong> l’ambiance, ne<br />
se retrouve pas dans tous <strong>les</strong> sports. <strong>Un</strong>e fois par an, le club<br />
leur permet également d’accompagner <strong>de</strong>s grands joueurs<br />
(main dans <strong>la</strong> main) sur le terrain avant le début du match.<br />
Pour <strong>de</strong>s enfants, ce sont <strong>de</strong> bons souvenirs qui <strong>les</strong><br />
récompensent <strong>de</strong> leur assiduité.<br />
Valérie : Aujourd'hui, nous avons <strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong><br />
re<strong>la</strong>tions humaines sur nos exploitations. A quoi est-ce dû ?<br />
A <strong>la</strong> crise économique que nous traversons, sans doute. Il y<br />
a une dizaine d'années, on voyait <strong>de</strong>ux ou trois personnes<br />
par semaine. Nous passions du temps à discuter <strong>de</strong> choses<br />
et d'autres, à refaire le mon<strong>de</strong>. Maintenant, nous nous<br />
renfermons sur nous-mêmes, toujours à <strong>la</strong> recherche d’une<br />
meilleure rentabilité.<br />
Avant, nous <strong>de</strong>mandions <strong>de</strong>s conseils autour <strong>de</strong> nous,<br />
actuellement, nous nous débrouillons seuls. Quand on se<br />
retrouve vraiment dans <strong>les</strong> difficultés, on fait appel aux<br />
techniciens pour qu'ils nous conseillent.<br />
Si, <strong>de</strong> nous-mêmes, nous ne faisions pas l'effort <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong><br />
nos exploitations pour voir d'autres personnes, nous<br />
resterions confinés chez nous. Et au fil du temps, <strong>de</strong> moins<br />
en moins <strong>de</strong> choses nous intéresseraient.<br />
Je trouve déplorable que, dans le vil<strong>la</strong>ge, il y ait moins <strong>de</strong><br />
convivialité, moins <strong>de</strong> chaleur humaine qu'autrefois. Quand<br />
on passait avec le troupeau <strong>de</strong> vaches <strong>la</strong>itières <strong>de</strong>ux fois par<br />
jour, on côtoyait <strong>les</strong> voisins, disait un petit bonjour,<br />
<strong>de</strong>mandait <strong>de</strong>s nouvel<strong>les</strong>. Tout ceci est bel et bien fini.<br />
Quelle tristesse <strong>de</strong> voir <strong>les</strong> gens s'assombrir, se refermer<br />
sur eux-mêmes, atteints par le stress quotidien <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />
actuelle.<br />
J'espère, un jour, retrouver dans le vil<strong>la</strong>ge <strong>la</strong> joie qui y<br />
régnait jadis, <strong>la</strong> fête du vil<strong>la</strong>ge aussi, et que chacun y mette<br />
du sien pour vivre en harmonie. <strong>Un</strong>e lueur d'espoir s'est<br />
ouverte il y a peu <strong>de</strong> temps au sein du vil<strong>la</strong>ge. L’histoire<br />
commence par un simple geste <strong>de</strong> sympathie.<br />
58