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Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net

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Valérie : ...<strong>les</strong> thèmes à abor<strong>de</strong>r ensemble. Nous cheminons<br />

dans le même sens. Nous avons appris à nous connaître,<br />

être à l'écoute <strong>de</strong> chacun, au fil <strong>de</strong>s années passées.<br />

Catherine : On peut parler librement entre nous, on ne se<br />

juge pas, on se sent écouté.<br />

Je sors <strong>de</strong> chez moi. Je l’ai déjà dit mais j'insiste. Pour moi,<br />

qui travail<strong>la</strong>is avant dans <strong>les</strong> bureaux, c'est vital. Il est<br />

important <strong>de</strong> voir d'autres agriculteurs plutôt que <strong>de</strong> rester<br />

confiné chez soi. Dans notre métier, nous ne voyons en effet<br />

que peu <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>, hormis ven<strong>de</strong>urs, commerciaux, etc. qui<br />

nous ren<strong>de</strong>nt visite dans un but bien précis. On consacre un<br />

temps pour réfléchir, faire le point sur nos préoccupations<br />

professionnel<strong>les</strong> ou familia<strong>les</strong>, c'est aussi un moment <strong>de</strong><br />

convivialité. Nous établissons un programme d'actions, en<br />

journée ou soirée, sur <strong>de</strong>s thèmes qui peuvent intéresser<br />

<strong>les</strong> adhérents. Ce qui me rend le plus heureuse, ce sont <strong>de</strong>s<br />

actions réussies.<br />

Valérie : Ce<strong>la</strong> permet aux adhérents d'échanger, <strong>de</strong> se<br />

remettre en question, <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions, changer<br />

leurs manières <strong>de</strong> faire, concrétiser un projet.<br />

C<strong>la</strong>ire : Le GVA peut accompagner notre vie d'agriculteurs<br />

du début à <strong>la</strong> fin sur <strong>de</strong>s niveaux différents, humains,<br />

re<strong>la</strong>tionnels, techniques, pratiques... et nous ai<strong>de</strong> à<br />

progresser, à prendre <strong>de</strong>s décisions, à vivre <strong>de</strong>s situations<br />

diffici<strong>les</strong>, à mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s actions collectives<br />

enrichissantes.<br />

Joseph : J'exerce le métier d'agriculteur et je n'ai connu que<br />

ce<strong>la</strong>, je ne peux pas le comparer aux autres corps <strong>de</strong><br />

métiers. J'ai commencé à 24 ans, plein d'enthousiasme,<br />

plein <strong>de</strong> projets en tête, avec un acquis hérité <strong>de</strong>s parents.<br />

La crise économique qui m'a frappée dès mon entrée dans<br />

le métier, face à une instal<strong>la</strong>tion qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une pério<strong>de</strong><br />

d’adaptation, sans pouvoir me libérer pour voir ailleurs. Je<br />

me suis engouffré dans <strong>la</strong> course à <strong>la</strong> production, <strong>les</strong> heures<br />

<strong>de</strong> travail, <strong>de</strong>s remises en question, <strong>de</strong>s prévisions<br />

chamboulées.<br />

Ma carrière a commencé par une crise avicole, alors que je<br />

possédais un atelier <strong>de</strong> 11 000 pon<strong>de</strong>uses. Au bout <strong>de</strong> 6<br />

mois, j'ai connu <strong>la</strong> première crise <strong>de</strong> l'œuf. En février 1983,<br />

je déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> vendre <strong>les</strong> pou<strong>les</strong> car <strong>la</strong> vente <strong>de</strong>s œufs ne<br />

couvrait plus l'achat <strong>de</strong> l’aliment. <strong>Un</strong> industriel, à qui j'avais<br />

vendu <strong>les</strong> pou<strong>les</strong> avant l'heure m'avait dit :" Plus il y a <strong>de</strong><br />

crise, plus on fera <strong>de</strong> bénéfice sur votre dos." Bi<strong>la</strong>n<br />

déficitaire dès mon premier lot, à 24 ans, ça vous vaccine à<br />

vie.<br />

J'ai réfléchi aux différentes possibilités afin <strong>de</strong> pouvoir<br />

continuer sans trop <strong>de</strong> dégâts. Le choix d'augmenter ma<br />

superficie me <strong>la</strong>issait plus <strong>de</strong> liberté pour vendre mes<br />

produits à qui je vou<strong>la</strong>is. Il m’a fallu 10 ans pour combler<br />

mon déficit, mais j’ai fait ce choix.<br />

Après l’achat <strong>de</strong> foncier pour atteindre 27 hectares, je me<br />

suis concentré sur <strong>la</strong> production <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong><br />

<strong>terre</strong> qui, à son tour, a connu <strong>de</strong>s bas en 1992.<br />

J’ai réorganisé mon mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> commercialisation pour me<br />

<strong>la</strong>ncer comme producteur-ven<strong>de</strong>ur. Ce<strong>la</strong> m'évitait d’être<br />

déficitaire, <strong>de</strong> vivre avec peu <strong>de</strong> moyens, mais <strong>de</strong> réussir à<br />

rembourser tous mes emprunts. En 2003, j’ai arrêté <strong>la</strong><br />

pomme <strong>de</strong> <strong>terre</strong>, elle subissait <strong>de</strong>s prix toujours tirés vers<br />

le bas. La seule solution pour avoir le même revenu, peu<br />

reluisant, aurait été d'augmenter <strong>les</strong> surfaces.<br />

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