Un livre les Mots de la terre - Pardessuslahaie.net
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Il est douze heures trente. Qu’est-ce que je fais à manger ?<br />
Évi<strong>de</strong>mment je n'y ai pas pensé ce matin, trop pressé <strong>de</strong><br />
partir au champ. Allez, va pour <strong>de</strong>s carottes râpées, une<br />
omelette avec <strong>de</strong>s pâtes, un bout <strong>de</strong> fromage, une pomme<br />
en <strong>de</strong>ssert. Tout en préparant le repas, je branche <strong>la</strong> télé<br />
pour voir <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'émission « Qui veut prendre sa p<strong>la</strong>ce ? »<br />
Seule <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'émission m'intéresse, au moment où Nagui<br />
commence à poser <strong>de</strong>s questions sur le sujet du jour et sur<br />
le choix du thème retenu par le champion ou <strong>la</strong><br />
championne. Ça me permet <strong>de</strong> trouver ou d'apprendre<br />
certaines réponses.<br />
Treize heures, l’heure <strong>de</strong>s informations, j'ai fini <strong>de</strong> manger.<br />
Le facteur vient <strong>de</strong> passer, je vais chercher le courrier dans<br />
<strong>la</strong> boite aux lettres. Aujourd'hui, pas <strong>de</strong> factures, que <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
publicité, elle va directement à <strong>la</strong> poubelle. Je contrôle si <strong>les</strong><br />
pou<strong>les</strong> ont pondu et rejoins le hangar, au bord <strong>de</strong> <strong>la</strong> route,<br />
pour repartir au champ, avec mon tracteur Deutz <strong>de</strong> 50<br />
chevaux. J’attèle <strong>la</strong> benne, car cet après-midi j'en aurai<br />
besoin pour ramasser tous <strong>les</strong> tas faits en bout <strong>de</strong> champ et<br />
aussi pour le positionner auprès d'un important foyer <strong>de</strong><br />
rumex où mon seau ne suffira pas.<br />
J'avance toujours à bonne allure, <strong>la</strong> moitié du champ est<br />
réalisée, mon repère pour ce champ n'est pas compliqué<br />
car il se situe au fond <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuvette. Les choses sérieuses<br />
vont commencer.<br />
Avant 1985, ce fond séparait <strong>de</strong>ux propriétés et avait un<br />
fossé d'écoulement <strong>de</strong> l'eau. De chaque coté, <strong>les</strong><br />
propriétaires avaient l'habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> déposer <strong>les</strong> cailloux<br />
ramassés sur le champ ainsi que <strong>les</strong> p<strong>la</strong>ntes gênantes pour<br />
<strong>les</strong> cultures en p<strong>la</strong>ce, entre autres le rumex et l'avoine folle.<br />
Depuis, j'ai acquis <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux parcel<strong>les</strong> <strong>de</strong> chaque coté du<br />
fossé, l'association <strong>de</strong> drainage est passée par là, le fossé à<br />
été comblé, l'eau circule par <strong>de</strong>s drains enterrés à 80<br />
centimètres. Nous sommes en 2009, il y a encore quelques<br />
cailloux qui reviennent en surface et aussi du rumex qui<br />
pousse en gran<strong>de</strong> quantité. Je visualise l'étendue <strong>de</strong> <strong>la</strong> tâche<br />
à accomplir et déci<strong>de</strong> d'alterner un passage où je <strong>de</strong>vrais<br />
piocher en permanence, pendant une heure à peu prés, et<br />
plusieurs passages plus haut dans le champ où le nombre<br />
<strong>de</strong> rumex est peu important.<br />
Avec ces concentrations <strong>de</strong> mauvaises herbes, l'heure passe<br />
à toute allure et je m'aperçois que je n'aurai pas le temps <strong>de</strong><br />
finir entièrement le champ. J'aurai toutefois <strong>la</strong> satisfaction<br />
d'avoir réduit énormément ce grand foyer. Je le finirai<br />
avant le semis <strong>de</strong> haricots ou quand ils seront en p<strong>la</strong>ce. Je<br />
déci<strong>de</strong> d'aller vi<strong>de</strong>r le rumex à coté du chenil <strong>de</strong> Daniel où<br />
un espace non cultivé me sert à entreposer <strong>les</strong> branches<br />
mortes et où je peux mettre le feu <strong>de</strong> temps en temps.<br />
J'étale le contenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> benne afin <strong>de</strong> le faire sécher<br />
rapi<strong>de</strong>ment et retourne chercher <strong>les</strong> tas faits au bout <strong>de</strong>s<br />
cannes <strong>de</strong> maïs. Il est temps <strong>de</strong> rentrer car je dois<br />
téléphoner à Jean-Luc pour savoir si je peux prendre le<br />
déchaumeur.<br />
En arrivant à <strong>la</strong> maison, je rentre le tracteur au hangar et<br />
ferme le portail. <strong>Un</strong> bon café-pain-beurre me fera du bien. Il<br />
est déjà 17h30, je téléphone à Jean-Luc qui me dit que je<br />
peux récupérer le tracteur et le déchaumeur vers 18<br />
heures. J'en profite pour m'assoir tranquillement. J'ai le<br />
temps <strong>de</strong> ramasser <strong>les</strong> œufs. Je ferme <strong>la</strong> maison à clef et<br />
prends <strong>la</strong> voiture pour aller chercher le tracteur (il est à 4<br />
kilomètres <strong>de</strong> chez moi).<br />
En arrivant, personne. Le déchaumeur est bien accroché<br />
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